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Les secouristes cubains tentaient samedi de retrouver des survivants dans les étages souterrains de l'hôtel Saratoga, un établissement emblématique de La Havane soufflé la veille par une puissante explosion qui a fait au moins 26 morts selon un nouveau bilan.
"Ma fille travaille au Saratoga, elle est là (sous les décombres) depuis hier, à huit heures du matin, et depuis tout ce temps je ne sais rien d'elle", a raconté, éplorée, Yaumara Cobas à des journalistes, expliquant n'avoir trouvé sa fille ni à la morgue ni dans un hôpital.
Les recherches dans les étages supérieurs de l'immeuble n'ont permis de trouver aucun corps ni survivants, a indiqué un pompier sur place. Elles se concentrent désormais dans les deux étages souterrains dont l'accès est compliqué par la grande quantité de gravats, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des équipes cynophiles et de secouristes portant des outils de détection de possibles survivants espèrent accéder au sous-sol, d'où une femme avait émis un appel au secours vendredi après-midi.
"Il faut avancer, il peut y avoir encore des camarades qui sont en dessous, en vie, et plus nous tardons, moins ils ont de possibilités de rester en vie", a déclaré, sur place, Ramiro Valdés, vice-Premier ministre et commandant de la révolution de 1959.
Le précédent bilan faisait état de 25 morts, dont une Espagnole.
"Une touriste espagnole est décédée et un autre citoyen espagnol est gravement blessé après l'explosion de l'hôtel Saratoga. Toute notre affection aux familles et à toutes les victimes et blessés. Tout notre soutien aussi au peuple cubain", a tweeté le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
Situé à deux pas du célèbre Capitole, siège de l'Assemblée nationale, le Saratoga est un emblème de la vieille Havane avec sa façade verte reconnaissable et son image d'hôtel des stars - il a notamment accueilli Mick Jagger, Beyoncé et Madonna.
Mais samedi matin, il affichait sa carcasse éventrée, les quatre premiers étages ayant été soufflés par l'explosion.
- "Solidarité" -
"Ce qui s'est passé est très regrettable, la destruction, surtout les pertes de vies, et aussi les personnes blessées, mais une fois de plus je veux souligner la rapidité avec laquelle la population et les institutions se sont mobilisées", a écrit sur Twitter le président Miguel Diaz-Canel.
"C'est la solidarité qui a primé", a-t-il ajouté alors que de nombreux Cubains se sont précipités vendredi pour donner leur sang et venir ainsi en aide aux blessés.
Les habitants des logements voisins endommagés par l'explosion ont été évacués par précaution vers des centres d'hébergement, a indiqué la télévision.
En travaux, l'hôtel Saratoga était fermé depuis deux ans aux touristes en raison de la pandémie.
Seuls se trouvaient à l'intérieur des ouvriers et des employés en train de préparer sa réouverture, prévue à partir du 10 mai.
Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l'immeuble de style néoclassique avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d'en faire un établissement de luxe en 2005, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit.
Les premiers éléments indiquent qu'une fuite de gaz, lors d'une opération de ravitaillement par un camion-citerne, serait à l'origine de l'explosion, survenue vendredi vers 11H00 (15H00 GMT).
Vendredi, les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne et le Venezuela notamment ont exprimé leurs condoléances aux autorités cubaines.
"La Chine est profondément attristée par la perte de vies dans (cet) accident et exprime ses sincères condoléances aux familles endeuillées et aux blessés", a commenté samedi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian.
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a également transmis ses condoléances à son homologue, selon le ministère russe des Affaires étrangères.
(A.Berg--BBZ)