Berliner Boersenzeitung - Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral, Tommy François invoque "la culture Ubisoft"

EUR -
AED 4.321043
AFN 82.357037
ALL 97.983745
AMD 453.438265
ANG 2.105661
AOA 1078.937584
ARS 1448.93909
AUD 1.792155
AWG 2.120812
AZN 1.998453
BAM 1.955534
BBD 2.380905
BDT 144.660305
BGN 1.955847
BHD 0.4435
BIF 3512.847087
BMD 1.176595
BND 1.501464
BOB 8.148891
BRL 6.364434
BSD 1.179204
BTN 100.545311
BWP 15.577548
BYN 3.859142
BYR 23061.258219
BZD 2.368707
CAD 1.597833
CDF 3394.475714
CHF 0.934616
CLF 0.028447
CLP 1091.633217
CNY 8.430774
CNH 8.429926
COP 4694.61328
CRC 595.3063
CUC 1.176595
CUP 31.179762
CVE 110.24999
CZK 24.632832
DJF 209.985164
DKK 7.461305
DOP 70.488905
DZD 152.737975
EGP 58.065965
ERN 17.648922
ETB 162.661597
FJD 2.632274
FKP 0.863743
GBP 0.861732
GEL 3.200839
GGP 0.863743
GHS 12.205338
GIP 0.863743
GMD 84.119205
GNF 10224.390708
GTQ 9.066766
GYD 246.71641
HKD 9.235857
HNL 30.809151
HRK 7.534085
HTG 154.835629
HUF 398.841774
IDR 19070.189803
ILS 3.928762
IMP 0.863743
INR 100.531736
IQD 1544.789677
IRR 49564.056629
ISK 142.403299
JEP 0.863743
JMD 188.390348
JOD 0.834182
JPY 170.139125
KES 152.404703
KGS 102.893055
KHR 4733.254998
KMF 491.816453
KPW 1058.966608
KRW 1607.016606
KWD 0.359203
KYD 0.982766
KZT 612.736576
LAK 25409.540501
LBP 105660.214403
LKR 353.781833
LRD 236.437809
LSL 20.652588
LTL 3.474178
LVL 0.71171
LYD 6.349947
MAD 10.580359
MDL 19.858296
MGA 5179.18481
MKD 61.52499
MMK 2469.915262
MNT 4218.42449
MOP 9.534302
MRU 46.767639
MUR 52.793642
MVR 18.115845
MWK 2044.878142
MXN 21.959283
MYR 4.980557
MZN 75.254812
NAD 20.652588
NGN 1798.460493
NIO 43.39317
NOK 11.831326
NPR 160.86868
NZD 1.938781
OMR 0.4524
PAB 1.179239
PEN 4.199828
PGK 4.868234
PHP 66.505253
PKR 334.636885
PLN 4.241919
PYG 9401.440334
QAR 4.297515
RON 5.056886
RSD 117.185235
RUB 93.302443
RWF 1693.933379
SAR 4.412487
SBD 9.809182
SCR 16.581997
SDG 706.543476
SEK 11.258271
SGD 1.499723
SHP 0.924619
SLE 26.414074
SLL 24672.609118
SOS 673.893931
SRD 43.751616
STD 24353.136971
SVC 10.318595
SYP 15297.826976
SZL 20.661572
THB 38.169884
TJS 11.432743
TMT 4.129848
TND 3.430633
TOP 2.755707
TRY 46.876598
TTD 7.989912
TWD 33.952985
TZS 3096.255142
UAH 49.23795
UGX 4230.424029
USD 1.176595
UYU 47.243568
UZS 14848.978317
VES 128.805952
VND 30840.314786
VUV 139.954899
WST 3.060948
XAF 655.85377
XAG 0.032093
XAU 0.000353
XCD 3.179806
XDR 0.815672
XOF 655.848197
XPF 119.331742
YER 284.912234
ZAR 20.629413
ZMK 10590.761695
ZMW 28.448281
ZWL 378.863048
  • AEX

    4.7300

    915.29

    +0.52%

  • BEL20

    -6.7400

    4486.13

    -0.15%

  • PX1

    16.2500

    7754.55

    +0.21%

  • ISEQ

    -2.2700

    11358.28

    -0.02%

  • OSEBX

    9.8800

    1629.27

    +0.61%

  • PSI20

    122.1200

    7754.57

    +1.6%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3800

    2417.7

    -1.12%

  • N150

    17.0000

    3634.25

    +0.47%

Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral, Tommy François invoque "la culture Ubisoft"
Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral, Tommy François invoque "la culture Ubisoft" / Photo: Xavier GALIANA - AFP

Poursuivi pour harcèlement sexuel et moral, Tommy François invoque "la culture Ubisoft"

Traiter ses collègues de "bitch", "morue" ou contraindre une subordonnée à faire le poirier en jupe : Tommy François, ancien vice-président du service éditorial d'Ubisoft, a invoqué lundi "la culture Ubi" et s'est excusé à la barre, reconnaissant que "ça n'est pas normal".

Taille du texte:

Cette semaine, le tribunal correctionnel de Bobigny juge trois anciens hauts cadres de la société de jeux vidéo, accusés d'avoir mené et encouragé un harcèlement sexuel et moral systémique au cours de la décennie 2010.

"Je n'ai pas réfléchi, c'était l'ambiance, la culture Ubi : je ne me posais pas la question," a répété nerveusement Thomas dit "Tommy" François aux magistrats qui l'ont longuement interrogé après avoir recueilli les témoignages accablants de plusieurs plaignants.

"Quand il venait vers mon bureau, j'avais peur," se remémore une employée qui affirme que le quadragénaire l'avait pris "comme sa bête de foire".

Elle rappelle combien les propos graveleux se voulant drôles étaient quotidiens dans l'open-space où les hommes étaient très largement majoritaires. Plusieurs actes humiliants ont aussi marqué la jeune femme.

La première fois que Tommy François lui ordonne de faire le poirier en public, elle s'exécute, "comme c'était mon supérieur hiérarchique", dit-elle au tribunal.

Alors qu'il exige qu'elle renouvelle la pose régulièrement au fil des semaines, elle choisit sciemment un jour de porter une jupe serrée. Une "stratégie d'évitement", selon ses mots, qui n'aura cependant pas arrêté Tommy François.

A ses débuts au studio, l'employée d'une vingtaine d'années est ligotée à une chaise et envoyée en ascenseur à l'étage supérieur, un "bizutage" mené par le vice-président qui jouissait d'une "aura et position hiérarchique élevée", a rappelé le tribunal.

Autre blague se voulant potache : il lui a été demandé publiquement de vernir de rose les ongles de pieds et mains de Tommy François, ce qu'elle a réalisé sans chercher à contester "pour me débarrasser au plus vite de ce qu'il m'imposait," témoigne la plaignante.

Avant elle, une ancienne assistante de direction d'Ubisoft a raconté au tribunal avoir "passé trois ans à essayer d'arrondir les angles dans un univers ou insultes, cris et accès de violence étaient quotidiens".

- "Presque affectif" -

En réponse à ces déclarations accusatrices, Tommy François exprime rapidement des regrets.

"J'étais content de m'amuser avec mes collègues", se rappelle le prévenu, remontant les manches de sa chemise blanche jusqu'aux coudes, lui qui avait "à l'époque l'impression d'être dans le respect des gens".

Devant le tribunal, il répète à l'envi n'avoir pas été "l'instigateur de cette culture geek (...) : quand je suis arrivé à Ubisoft, j'ai trouvé une ambiance".

Son leitmoiv à l'époque: "Il faut être fun pour faire du fun".

Quand la présidente l'interroge sur ses insultes et propos sexistes incessants, Tommy François rétorque que "ça faisait partie du vocabulaire Ubisoft."

Il assure que ce harcèlement "n'était pas pour dégrader, c'était presque affectif."

Une décennie a passé depuis les faits qui sont débattus au tribunal et il a confessé lundi que cette "normalité à l'époque" n'était "pas acceptable."

Lui qui martèle avoir "manqué de recul" sur son mode toxique de management, responsabilité à laquelle il n'a jamais été formé, souligne aussi "n'avoir jamais été convoqué par les RH", situées "à cinq mètres de mon bureau".

A l'issue des deux ans d'enquête sur ce dossier, le procureur n'a décidé de poursuivre ni l'entreprise Ubisoft ni ses responsables des ressources humaines, au grand dam des parties civiles et de la défense.

Mardi, le tribunal interrogera Serge Hascoët, ancien numéro 2 du groupe en sa qualité de directeur créatif, accusé tant de harcèlement sexuel et moral que de complicité des actes de son ancien protégé Tommy François.

(B.Hartmann--BBZ)