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Les marchés européens et américains retrouvaient un peu d'optimisme jeudi, mais le durcissement à venir de la politique monétaire américaine pèse encore sur le moral.
L'Europe, après un net recul à l'ouverture, a clôturé dans le vert: Londres a gagné 1,13%, Paris 0,60%, Francfort 0,42% et Milan 0,99%.
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé après un début de séance optimiste porté par la publication de la plus forte croissance depuis 1984 du Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis en 2021 (+5,7%). Sur le seul quatrième trimestre, il a progressé de 6,9%, bien plus qu'attendu.
Vers 17H45 GMT, le Dow Jones montait de 0,41%, le S&P 500 de 0,07% mais l'indice Nasdaq à forte coloration technologique perdait 0,46%. Mercredi, ce dernier avait connu des montagnes russes, gagnant plus de 3% en séance pour finir à l'équilibre.
Les investisseurs ont également pris connaissance d'un bond de 7,9% en 2021 des dépenses de consommation des ménages, qui représentent près des trois quarts de l'économie américaine.
Pour Alexandre Baradez, analyste à IG France, ces chiffres sont cependant "passés et déjà intégrés dans les prix" des actions.
Des commandes de biens durables aux États-Unis qui ont reculé plus que prévu en décembre rendent le tableau plus "mitigé" et "pas homogène" selon l'analyste.
"Sur le plan des fondamentaux, on ne peut pas tirer de conclusions. La moitié du marché trouve que tout va bien parce que l'économie est solide", rapporte Adam Sarhan, fondateur et directeur général de 50 Park Investments, "l'autre dit que le marché a atteint son sommet avec les bonnes nouvelles et ne peut que descendre".
Au rang des inquiétudes: durcissement de la politique monétaire américaine, forte inflation, tensions géopolitiques entre la Russie, l'Ukraine et les Etats-Unis, hausse des prix du pétrole, le tout ayant conduit à une nette correction sur les marchés actions lundi.
Mercredi, le président de la Fed Jerome Powell a confirmé que l'institution prévoyait un relèvement des taux directeurs en mars sans précision sur l'ampleur de la hausse envisagée.
En outre, la Fed est prête à réduire son bilan, gonflé par deux années d'achats d'actifs, "plus tôt" et "peut-être plus vite" que ce qu'elle avait fait lors de sa dernière tentative, en 2017, selon son président.
"Même si une grande partie de ce qui a été communiqué hier soir par la Réserve fédérale américaine (…) était globalement attendu, le marché boursier a dû digérer la confirmation du changement de cap de la politique monétaire", commente Konstantin Oldenberger, pour CMC Market.
Tesla encore perturbé, la Tech contrastée
Tesla a prévenu que des perturbations sur les chaînes d'approvisionnement pourraient persister tout au long de l'année. Le groupe d'Elon Musk a néanmoins dégagé un profit record de 5,5 milliards de dollars en 2021. L'action reculait de 8,26%.
A Francfort, le géant allemand des logiciels SAP a plongé de 6,72%, après avoir annoncé ses résultats et le rachat de la fintech américaine Taulia.
Du côté des semi-conducteurs, Intel (-6,44%) a réalisé les meilleurs chiffres d'affaires trimestriel et annuel de son histoire l'an passé, mais ses prévisions ont déçu. STMicroelectronics a mieux résisté (+2,02%), profitant de résultats meilleurs qu'attendu.
Netflix bondissait de 7,42% après l'acquisition de 1% des actions en circulation du groupe par la société d'investissement Pershing Square.
Pétrole et dollars se renforcent encore
Les cours du pétrole faisaient une pause dans leur ascension après être passés la veille au-dessus de la barre symbolique des 90 dollars le baril pour le Brent.
Vers 17H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars lâchait 0,36% à 89,64 dollars, après avoir atteint les 91,04 dollars.
À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois cédait 0,56% à 86,85 dollars.
L'euro fléchissait encore, valant 1,1146 dollar (-0,83%) vers 17H40 GMT, au plus bas depuis juin 2020.
Le bitcoin perdait 0,38% à 36.210 dollars.
(B.Hartmann--BBZ)