Berliner Boersenzeitung - En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre

EUR -
AED 4.234174
AFN 81.122166
ALL 97.629526
AMD 443.04022
ANG 2.063274
AOA 1057.218615
ARS 1362.027416
AUD 1.77131
AWG 2.07812
AZN 1.961543
BAM 1.948406
BBD 2.32697
BDT 140.945156
BGN 1.955914
BHD 0.434847
BIF 3431.578203
BMD 1.15291
BND 1.476298
BOB 7.99267
BRL 6.321639
BSD 1.152427
BTN 99.341031
BWP 15.407533
BYN 3.771588
BYR 22597.037105
BZD 2.314916
CAD 1.566857
CDF 3316.922004
CHF 0.939734
CLF 0.028177
CLP 1081.279866
CNY 8.277606
CNH 8.285394
COP 4730.770422
CRC 580.397567
CUC 1.15291
CUP 30.552116
CVE 109.849109
CZK 24.809464
DJF 205.221248
DKK 7.458325
DOP 68.141424
DZD 149.793015
EGP 57.852104
ERN 17.293651
ETB 154.761925
FJD 2.587941
FKP 0.84787
GBP 0.852836
GEL 3.14168
GGP 0.84787
GHS 11.869957
GIP 0.84787
GMD 82.433676
GNF 9985.109541
GTQ 8.851412
GYD 241.025382
HKD 9.05009
HNL 30.091811
HRK 7.537841
HTG 150.827655
HUF 403.634175
IDR 18793.240956
ILS 4.048651
IMP 0.84787
INR 99.531308
IQD 1509.770878
IRR 48549.042436
ISK 143.59515
JEP 0.84787
JMD 183.423962
JOD 0.817439
JPY 167.319566
KES 148.954916
KGS 100.822068
KHR 4615.485633
KMF 490.568169
KPW 1037.624973
KRW 1579.988257
KWD 0.353148
KYD 0.960455
KZT 597.931033
LAK 24863.649997
LBP 103260.756778
LKR 346.60474
LRD 230.49534
LSL 20.557789
LTL 3.404243
LVL 0.697384
LYD 6.253271
MAD 10.50145
MDL 19.684304
MGA 5175.361076
MKD 61.534736
MMK 2419.903836
MNT 4130.262797
MOP 9.318261
MRU 45.498348
MUR 52.353512
MVR 17.760548
MWK 1998.416616
MXN 21.874117
MYR 4.894682
MZN 73.728739
NAD 20.557789
NGN 1783.447923
NIO 42.40907
NOK 11.41536
NPR 158.945849
NZD 1.905518
OMR 0.443259
PAB 1.152427
PEN 4.152343
PGK 4.744994
PHP 65.591366
PKR 326.550739
PLN 4.275048
PYG 9206.065775
QAR 4.203648
RON 5.033028
RSD 117.22775
RUB 90.599741
RWF 1664.184923
SAR 4.325596
SBD 9.623791
SCR 16.34008
SDG 692.31904
SEK 10.951712
SGD 1.479385
SHP 0.906006
SLE 25.623434
SLL 24175.951652
SOS 658.60081
SRD 44.79002
STD 23862.910451
SVC 10.083735
SYP 14990.017548
SZL 20.553008
THB 37.576224
TJS 11.415183
TMT 4.035185
TND 3.406175
TOP 2.700231
TRY 45.446328
TTD 7.824309
TWD 34.130176
TZS 2990.858572
UAH 47.885504
UGX 4143.27752
USD 1.15291
UYU 47.350729
UZS 14653.394815
VES 117.789336
VND 30069.623635
VUV 138.250391
WST 3.172554
XAF 653.477252
XAG 0.031009
XAU 0.00034
XCD 3.115797
XDR 0.815408
XOF 653.482899
XPF 119.331742
YER 280.099376
ZAR 20.660552
ZMK 10377.572927
ZMW 28.056534
ZWL 371.236568
  • AEX

    -4.2500

    920.63

    -0.46%

  • BEL20

    -43.0200

    4438.57

    -0.96%

  • PX1

    -58.8400

    7683.73

    -0.76%

  • ISEQ

    -213.7400

    11339.8

    -1.85%

  • OSEBX

    3.2700

    1636.76

    +0.2%

  • PSI20

    -98.8500

    7447.3

    -1.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -52.1200

    2477.99

    -2.06%

  • N150

    -17.3300

    3592.79

    -0.48%

En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre
En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre / Photo: Amanuel Sileshi - AFP

En Ethiopie, les stigmates toujours vivaces de la lèpre

"Les membres de ma famille m'ont abandonné", souffle Tilahun Wale en posant un regard las sur son pied droit amputé par la lèpre, une infection qui perdure en Ethiopie, tout comme les discriminations frappant ses victimes.

Taille du texte:

"A cause de la maladie, ils ont bloqué mon numéro et ont refusé de me parler", se lamente ce fermier de 46 ans de l'Oromia, la région la plus peuplée du pays, où il a contracté la lèpre il y a une dizaine d'années.

L'Ethiopie, géant d'Afrique de l'Est d'environ 130 millions d'habitants, a éliminé la lèpre en tant que problème de santé publique en 1999, avec désormais moins d'un cas pour 10.000 habitants. Mais quelque 2.500 infections sont toujours recensées chaque année, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pathologie souvent jugée honteuse et encore perçue comme un châtiment divin dans ce pays très religieux, la lèpre a le triste privilège de faire partie des vingt maladies tropicales considérées comme négligées par l'OMS.

Causée par le bacille Mycobacterium leprae, cette infection transmissible s'attaque à la peau et aux nerfs périphériques, avec des séquelles potentiellement très graves, notamment des difformités physiques.

La lèpre est encore présente dans plus de 120 pays à travers le monde, avec près de 200.000 cas notifiés chaque année, alors qu'elle "est curable et le traitement à un stade précoce permet d'éviter les incapacités", pointe l'OMS.

- Moues dégoutées -

Haile Kairos, rencontré comme Tilahun Wale à l'hôpital Alert, une référence pour le traitement de la maladie dans la capitale Addis Abeba, dit avoir commencé à la développer quand il était enfant.

"J'ai remarqué l'apparition de grosseurs sur certaines parties de mon corps", raconte l'homme de 35 ans, qui masque les conséquences de la lèpre sur ses jambes à l'aide d'une couverture.

Il y "a toujours de la stigmatisation" autour de la maladie, soupire-t-il, évoquant les moues dégoutées de certains, quand d'autres l'évitent, la société éthiopienne n'ayant selon lui "pas assez d'information sur la maladie".

Plusieurs dizaines de patients sont traités à l'hôpital Alert, fondé en 1934 comme une léproserie. L'institution se trouvait alors en périphérie d'Addis Abeba, loin des habitations, à cause des stigmates entourant la maladie. L'étalement urbain des dernières décennies a rapproché la structure de la population.

Mais le regard autour de cette maladie prend du temps à évoluer, constate Solomon Getahun, chargé de projets au sein de Mission lèpre internationale, une ONG qui propose une assistance médicale aux malades et fait aussi un travail de sensibilisation.

Des échanges sont organisés dans les différentes communautés à travers le pays "avec les personnes touchées par la lèpre pour qu'elles expliquent les défis" du quotidien, explique M. Solomon.

L'ONG propose également des microcrédits aux malades, dont la plupart a du mal à trouver un emploi.

- "Bien-être mental" -

Atale Mekuriyaw, 70 ans, s'applique à tisser du coton, à l'extérieur d'un bâtiment où une dizaine de lépreux, surtout des femmes, confectionnent des tapis, vêtements traditionnels, ou bien encore des bijoux qui sont ensuite vendus.

"Ce travail nous aide à subvenir aux besoins de nos familles", assure-t-elle, malgré le "salaire modeste". Pour chaque kilo de coton brut tissé, la septuagénaire dit gagner entre 100 et 150 birrs (entre 70 centimes et un euro).

"Mais venir ici et passer du temps comme ça est important pour nous. C'est mieux que de rester à la maison. Cela contribue à notre bien-être mental", poursuit cette malade de la lèpre depuis l'enfance, qui affirme se sentir moins discriminée aujourd'hui.

"Autrefois, on disait : "+ Ne vous approchez pas de lui !"+, se souvient-elle. Mais aujourd’hui, grâce à l'accès aux médicaments, la stigmatisation a diminué."

L'OMS a salué les progrès réalisés en Ethiopie pour le traitement et la prise en charge des malades. Mais les récentes coupes claires dans l'aide au développement annoncées par l'administration américaine, ainsi que d'autres pays donateurs, pourraient avoir des effets délétères.

L'organisation onusienne a annoncé fin mars réduire son budget d'un cinquième suite à la décision des Etats-Unis - son principal contributeur - de se retirer.

Or "les médicaments préventifs (contre la lèpre) que nous recevons sont fournis directement par l'OMS", s'inquiète Shimelis Gezahegn, directeur de l'hôpital Alert. Les autorités éthiopiennes s'emploient toutefois à monter un "plan de secours" pour compenser ces coupes, observe-t-il, espérant qu'elles y parviendront.

(L.Kaufmann--BBZ)