Berliner Boersenzeitung - "Mon devoir": en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats

EUR -
AED 4.321861
AFN 81.200765
ALL 97.616692
AMD 452.43926
ANG 2.106058
AOA 1079.140893
ARS 1449.265402
AUD 1.789699
AWG 2.121212
AZN 2.00124
BAM 1.951798
BBD 2.376427
BDT 144.383923
BGN 1.957717
BHD 0.443659
BIF 3459.841359
BMD 1.176817
BND 1.498627
BOB 8.133322
BRL 6.365518
BSD 1.176986
BTN 100.353213
BWP 15.548117
BYN 3.851801
BYR 23065.609063
BZD 2.364252
CAD 1.59757
CDF 3395.116416
CHF 0.934775
CLF 0.028452
CLP 1091.838782
CNY 8.43236
CNH 8.437176
COP 4695.498988
CRC 594.181556
CUC 1.176817
CUP 31.185645
CVE 110.473663
CZK 24.631924
DJF 209.143853
DKK 7.461118
DOP 70.432185
DZD 152.34005
EGP 58.082088
ERN 17.652252
ETB 159.399244
FJD 2.630423
FKP 0.863906
GBP 0.861295
GEL 3.200863
GGP 0.863906
GHS 12.179656
GIP 0.863906
GMD 84.144119
GNF 10186.525934
GTQ 9.049443
GYD 246.245044
HKD 9.236117
HNL 30.808946
HRK 7.534924
HTG 154.54309
HUF 398.787318
IDR 19097.382851
ILS 3.917156
IMP 0.863906
INR 100.505565
IQD 1541.629994
IRR 49573.407255
ISK 142.383193
JEP 0.863906
JMD 188.034412
JOD 0.834402
JPY 170.30184
KES 152.400959
KGS 102.91226
KHR 4731.980293
KMF 491.909358
KPW 1059.166398
KRW 1603.871873
KWD 0.359284
KYD 0.980889
KZT 611.565907
LAK 25366.285986
LBP 105442.784641
LKR 353.105912
LRD 235.952961
LSL 20.676409
LTL 3.474834
LVL 0.711845
LYD 6.330676
MAD 10.563401
MDL 19.820356
MGA 5219.182352
MKD 61.518559
MMK 2470.381248
MNT 4219.220358
MOP 9.516086
MRU 46.727589
MUR 52.803666
MVR 18.123811
MWK 2043.545394
MXN 21.949093
MYR 4.969106
MZN 75.269392
NAD 20.676656
NGN 1805.837446
NIO 43.247927
NOK 11.831439
NPR 160.564742
NZD 1.936239
OMR 0.452489
PAB 1.176986
PEN 4.184747
PGK 4.936724
PHP 66.426624
PKR 334.156977
PLN 4.2421
PYG 9383.757423
QAR 4.284319
RON 5.058313
RSD 117.150945
RUB 93.057992
RWF 1687.555275
SAR 4.413225
SBD 9.811033
SCR 16.585264
SDG 706.684128
SEK 11.264375
SGD 1.499447
SHP 0.924793
SLE 26.41966
SLL 24677.263968
SOS 672.554902
SRD 43.759929
STD 24357.731547
SVC 10.298881
SYP 15300.713136
SZL 20.676759
THB 38.168889
TJS 11.410901
TMT 4.130627
TND 3.398057
TOP 2.756221
TRY 46.863869
TTD 7.974647
TWD 34.047784
TZS 3096.839276
UAH 49.144922
UGX 4222.341557
USD 1.176817
UYU 47.153306
UZS 14833.775534
VES 128.830248
VND 30832.59987
VUV 139.981303
WST 3.061526
XAF 654.61463
XAG 0.032006
XAU 0.000354
XCD 3.180406
XDR 0.813634
XOF 654.900069
XPF 119.331742
YER 284.966467
ZAR 20.612676
ZMK 10592.766693
ZMW 28.394773
ZWL 378.934526
  • AEX

    4.7300

    915.29

    +0.52%

  • BEL20

    -6.7400

    4486.13

    -0.15%

  • PX1

    16.2500

    7754.55

    +0.21%

  • ISEQ

    -2.2700

    11358.28

    -0.02%

  • OSEBX

    9.8800

    1629.27

    +0.61%

  • PSI20

    122.1200

    7754.57

    +1.6%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3800

    2417.7

    -1.12%

  • N150

    17.0000

    3634.25

    +0.47%

"Mon devoir": en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats
"Mon devoir": en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats / Photo: Tetiana DZHAFAROVA - AFP

"Mon devoir": en Ukraine, de jeunes correspondantes de guerre au plus près des combats

Quand l'invasion russe commence en 2022, la jeune journaliste ukrainienne Olha Kyrylenko regarde de chez elle les images d'horreur publiées par ses confrères, qui risquent leur vie pour couvrir le siège de Marioupol.

Taille du texte:

"Je me suis demandée si je serais capable de travailler dans de telles conditions", raconte cette correspondante du média Ukraïnska Pravda, âgée de 26 ans. "Et je me suis dit, bon, il faut au moins que j'essaie."

Au printemps de la même année, elle prend le chemin du front pour la première fois, et constate qu'elle est loin d'être la seule femme à avoir fait ce choix.

"Tous mes amis journalistes qui couvrent la guerre sont des femmes", dit Olha Kyrylenko, rencontrée par l'AFP lors d'une rare pause dans un café de l'Est ukrainien.

Le nombre de ces reporters est difficile à estimer avec précision et certaines ont commencé à travailler dès 2014, quand a débuté le conflit dans l'est de l'Ukraine avec des séparatistes pilotés par Moscou.

Mais quand la Russie a lancé son invasion en 2022, déclenchant un conflit sans précédent en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale, une nouvelle génération de correspondantes de guerre, celle d'Olha, a émergé.

Au début, certains correspondants "ont troqué leurs micros contre des armes et sont allés combattre", note la journaliste.

- Vérité -

L'armée s'est aussi féminisée, mais la mobilisation obligatoire ne concerne que les hommes. Deux journalistes d'Ukraïnska Pravda ont été mobilisés, dont le photographe avec lequel Olha Kyrylenko partait en reportage au début de la guerre.

Depuis, la reporter travaille seule. Comme le faisait une de ses consoeurs, Victoria Rochtchina, dont la mort en détention russe l'an dernier a mis en lumière les risques pris par les journalistes ukrainiens.

La journaliste de 27 ans avait disparu en 2023 durant un reportage très risqué dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie. Son corps n'a été rapatrié qu'en février, portant des marques de torture selon une enquête journalistique internationale.

Olha avait travaillé avec Victoria, "tenace" et prête à aller là où personne n'osait. Son décès l'a forcée, dit-elle, à se demander si le journalisme "vaut la peine de risquer sa vie".

Quand elle pense à sa mère ou à son chien elle se dit que non.

Fin avril, Olha était en reportage à Pokrovsk, un des points les plus chauds du front Est, le jour de l'anniversaire de sa maman. Elle s'est promis que rien ne lui arriverait, pour ne pas gâcher sa journée.

Mais, "ma propre vie n'est pas la chose la plus précieuse", lâche-t-elle. L'essentiel pour elle est "que le pays survive" et "que la vérité sur cette guerre, quelle qu'elle soit, soit présente".

- "Une fille dans cette guerre" -

Garder une distance avec un sujet aussi personnel est parfois difficile.

Alina Yevych, reporter de guerre de 25 ans, pense avoir réussi pendant un temps. Puis elle a rencontré une fille encore plus jeune qu'elle, qui lui a dit avoir été séquestrée et violée pendant toute une semaine par des soldats russes à Marioupol.

Après ce témoignage, "je ne sais pas comment être objective", confie cette femme fluette.

Elle travaille en duo avec sa cheffe, Maria Davydenko, pour le petit média Vchasno. Selon Alina, les soldats ont parfois du mal à croire qu'elles puissent comprendre le fonctionnement des tanks ou écouter, sans flancher, leurs anecdotes de batailles sanglantes.

Les mentalités évoluent, se satisfait-elle, mais "pour certaines personnes, tu restes vraiment une fille dans cette guerre".

- "Jouer à Rambo" -

Pour Viacheslav Mavrychev, rédacteur en chef de la branche de l'audiovisuel public Suspilné à Kharkiv (nord-est), ses employées prennent moins de risques inutiles que leurs collègues masculins.

Les hommes veulent parfois "jouer à Rambo" pour prouver leur courage, regrette-t-il. Dans son équipe de reporters de guerre, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.

L'une d'elles, Oleksandra Novosel, vient de convaincre sa hiérarchie d'investir dans des gilets pare-balles adaptés à la morphologie féminine.

Au début de l'invasion, l'un des seuls gilets disponibles pesait 12 kilos, soit environ un quart de son propre poids. "J'ai marché avec, j'ai vacillé", sourit-elle.

Fière d'avoir obtenu cette avancée, la reporter de 30 ans dit qu'elle aurait préféré ne jamais avoir besoin de gilet pare-balles et ne s'était pas imaginée travailler en terrain de guerre, jusqu'à ce que son pays en devienne un.

Oleksandra Novosel aurait préféré suivre des procès, ou enquêter sur la corruption. Mais pour l'instant, couvrir la guerre, "c'est mon devoir", tranche-t-elle.

(G.Gruner--BBZ)