Berliner Boersenzeitung - Pierre Nora, l'historien des "lieux de mémoire"

EUR -
AED 4.332899
AFN 77.275648
ALL 96.686263
AMD 450.161403
ANG 2.112358
AOA 1081.897665
ARS 1711.339984
AUD 1.760355
AWG 2.123976
AZN 2.007162
BAM 1.955556
BBD 2.375493
BDT 144.120782
BGN 1.956612
BHD 0.444865
BIF 3492.275111
BMD 1.179823
BND 1.515511
BOB 8.179048
BRL 6.51345
BSD 1.179448
BTN 105.788687
BWP 15.524061
BYN 3.421973
BYR 23124.524384
BZD 2.372124
CAD 1.614658
CDF 2595.610282
CHF 0.928792
CLF 0.027302
CLP 1071.066937
CNY 8.292387
CNH 8.280355
COP 4431.508344
CRC 583.237057
CUC 1.179823
CUP 31.265301
CVE 110.962338
CZK 24.30417
DJF 209.678513
DKK 7.469676
DOP 73.886383
DZD 152.968707
EGP 56.011377
ERN 17.69734
ETB 183.217946
FJD 2.677256
FKP 0.876763
GBP 0.87301
GEL 3.167881
GGP 0.876763
GHS 13.550258
GIP 0.876763
GMD 87.894554
GNF 10309.87058
GTQ 9.035872
GYD 246.751279
HKD 9.175965
HNL 31.100339
HRK 7.536234
HTG 154.56201
HUF 390.525433
IDR 19752.532194
ILS 3.759128
IMP 0.876763
INR 105.563867
IQD 1545.567701
IRR 49700.029855
ISK 147.996725
JEP 0.876763
JMD 188.606448
JOD 0.836517
JPY 184.061782
KES 152.092713
KGS 103.175679
KHR 4731.089096
KMF 493.165741
KPW 1061.794403
KRW 1738.810595
KWD 0.362253
KYD 0.982877
KZT 600.810068
LAK 25519.564217
LBP 105361.504251
LKR 365.102861
LRD 209.649859
LSL 19.690998
LTL 3.48371
LVL 0.713663
LYD 6.400545
MAD 10.770306
MDL 19.849521
MGA 5379.991765
MKD 61.57045
MMK 2477.445064
MNT 4192.393361
MOP 9.4489
MRU 46.933533
MUR 54.236734
MVR 18.228361
MWK 2049.35221
MXN 21.122826
MYR 4.794779
MZN 75.40248
NAD 19.691603
NGN 1723.425961
NIO 43.12274
NOK 11.832725
NPR 169.262298
NZD 2.019054
OMR 0.453643
PAB 1.179463
PEN 3.969515
PGK 5.0172
PHP 69.426705
PKR 330.526898
PLN 4.222013
PYG 8035.996525
QAR 4.295747
RON 5.090701
RSD 117.41128
RUB 92.028098
RWF 1713.102521
SAR 4.425052
SBD 9.619556
SCR 17.071754
SDG 709.670433
SEK 10.811783
SGD 1.514721
SHP 0.885173
SLE 28.404275
SLL 24740.295858
SOS 674.227148
SRD 45.210519
STD 24419.947271
STN 25.071232
SVC 10.319711
SYP 13045.175917
SZL 19.691097
THB 36.704247
TJS 10.850837
TMT 4.141178
TND 3.404376
TOP 2.84073
TRY 50.553437
TTD 8.023066
TWD 37.169839
TZS 2916.195985
UAH 49.663798
UGX 4261.485918
USD 1.179823
UYU 46.064248
UZS 14216.863469
VES 339.893739
VND 31065.910794
VUV 143.397352
WST 3.284608
XAF 655.875099
XAG 0.016434
XAU 0.000262
XCD 3.18853
XCG 2.125653
XDR 0.817374
XOF 656.572986
XPF 119.331742
YER 281.328933
ZAR 19.684398
ZMK 10619.81597
ZMW 26.654897
ZWL 379.902419
  • AEX

    -0.4700

    942.26

    -0.05%

  • BEL20

    1.5200

    5057.49

    +0.03%

  • PX1

    -17.0500

    8103.85

    -0.21%

  • ISEQ

    -44.5000

    13044.25

    -0.34%

  • OSEBX

    4.1600

    1666.51

    +0.25%

  • PSI20

    -22.1200

    8169.2

    -0.27%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -2.5300

    4208.88

    -0.06%

  • N150

    -0.7500

    3747.54

    -0.02%

Pierre Nora, l'historien des "lieux de mémoire"
Pierre Nora, l'historien des "lieux de mémoire" / Photo: GEORGES BENDRIHEM - AFP

Pierre Nora, l'historien des "lieux de mémoire"

L'éditeur et historien Pierre Nora, décédé lundi à 93 ans, a été le maître d'œuvre du monumental ouvrage "Les lieux de mémoire", exploration en près de 5.000 pages de notre héritage collectif qui a marqué une étape clé dans l'historiographie française.

Taille du texte:

Pilier de Gallimard et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (Ehess), ce lauréat du Grand prix national d'histoire 1993 a été élu à l'Académie française en 2001.

Pierre Nora, qui partagea sur le tard la vie de la journaliste Anne Sinclair, a aussi été directeur de la revue "Le Débat" et membre fondateur de l'influente fondation Saint-Simon, groupe dissous en 1999 visant à réconcilier le monde économique et social et les milieux politiques.

En 1984, parait "La République", premiers des trois tomes des "Lieux de mémoire", expression entrée, depuis, dans le langage courant. Suivront "La nation" en 1986 et "Les France", qu'elles soient politiques, sociales ou religieuses, en 1992.

Au total, 4.760 pages rédigées par une centaine d'historiens, les meilleurs dans leur domaine, dont Georges Duby, Emmanuel Le Roy Ladurie ou Marc Fumaroli, qui ont profondément transformé le paysage intellectuel français.

"J'ai voulu étudier la mémoire nationale et, plutôt que de faire des généralités, il m'a paru plus excitant d'étudier les lieux (emblèmes, symboles, musées, archives, institutions etc.) où elle s'est condensée et exprimée", expliquait-il en 1984.

"Cela n'avait pas été fait ou était épars. Rien, ou pas grand-chose, sur la Marseillaise, sur les mairies, sur les monuments aux morts... Il y avait un manque, une sorte de point aveugle d'une histoire qui ne s'était pas regardée elle-même", ajoutait-il.

Pierre Nora a fait surgir "un nouvel objet d'histoire", a résumé l'historien René Rémond, à propos de cette somme qui traite du Panthéon, du Tour de France, du Code civil, de l'encyclopédie Larousse, des funérailles de Victor Hugo, de Khâgne, de la forêt ou encore de la vigne.

Pour la première fois, le phénomène commémoratif était traité en profondeur.

- "Penser la nation sans nationalisme" -

Né le 17 novembre 1931 à Paris, Pierre Nora est issu d'une famille de la grande bourgeoisie juive parisienne. Agrégé d'histoire en 1958, il part en pleine guerre d'Algérie enseigner à Oran d'où il ramène en 1960 un essai de psychologie collective "Les Français d'Algérie".

Dès 1966, il dirige chez Gallimard le département d'histoire et de sciences humaines où il crée successivement les collections "Bibliothèque des sciences humaines", "Témoins" et "Bibliothèque des histoires". Il y restera 57 ans dont il a voulu laisser trace dans "Une étrange obstination" (2022).

En 1971, il dirige avec Jacques Le Goff la publication de "Faire l'histoire", une enquête en trois volumes sur la civilisation dans ses manifestations les plus quotidiennes (la cuisine), les plus intimes (le corps), individuelles ou collectives (la fête), façonnées par l'évolution des techniques, des mœurs ou de l'environnement.

De 1974 à 1980, il publie en sept volumes, co-dirigés avec Jacques Ozouf, l'érudite édition critique du journal de Vincent Auriol ("Journal d'un septennat"). Par la suite, il se consacre à l'élaboration des "Lieux de mémoire".

Cet intellectuel que L'Express qualifia de "déchiffreur de l'identité française", qui affirmait qu'il fallait "penser la nation sans nationalisme" et qui passait pour dédaigner le pouvoir, intervenait fréquemment sur les sujets les plus sensibles de l'Histoire de la France contemporaine, depuis la guerre d'Algérie.

Il devint en 2007 président de l'association "Liberté pour l'histoire", qui défend la liberté d'expression des historiens contre les interventions politiques. "Ce n'est pas au juge ni au législateur de dire l'Histoire", affirmait-il.

Pierre Nora, qui a été marié à l'historienne de l'art et conservatrice de musée Françoise Cachin, décédée en 2011, était le frère de Simon Nora, mort en 2006, haut-fonctionnaire et ancien directeur de l'ENA.

Dans "Jeunesse", une autobiographie publiée en 2021, l'académicien dressait un catalogue de ses "échecs" qu'il jugeait providentiels, à l'intention d'Elphège, son fils unique, biologiste, qu'il n'a pas élevé.

(O.Joost--BBZ)