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Depuis les premiers coups de pioche il y a près de trois ans, l'A69 est devenu à l'instar de Sainte-Soline ou de Notre-Dame des Landes, un emblème national des luttes écologiques, sur le terrain comme devant les tribunaux.
Voici les grandes dates du projet autoroutier de 53 km entre Toulouse et Castres, voulu par l'Etat et la majorité des élus locaux pour désenclaver le sud du Tarn, alors que le dossier revient devant la justice administrative jeudi.
- Printemps 2023: les premiers coups de pioche -
Le maître d'oeuvre des travaux Atosca, futur concessionnaire de l'A69, lance le chantier de l'autoroute censé raccourcir d'une vingtaine de minutes le trajet entre Toulouse et Castres, qui nécessite aujourd'hui environ 1h15 de voiture.
Dès le début, la contestation prend différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d'arbres au coeur de Zones à défendre (ZAD) et recours juridiques.
Dès avril, les anti-A69 se réunissent pour un premier week-end de protestation, suivi d'une mobilisation d'importance en octobre, marqué par des affrontements avec les forces de l'ordre.
Les militants écologistes et scientifiques dénoncent les destructions de zones humides, de terres agricoles, d'arbres, d'écosystèmes et de nappes phréatiques provoquées par la construction du segment autoroutier.
- Eté 2024: les tensions enflent -
Au cours de l'été, des tensions entre pro et anti-A69 éclatent, dans une région où cette autoroute est vue par les uns comme un outil de désenclavement pour le sud du Tarn, ou par les autres comme un projet d'infrastructure anachronique à l'ère de la crise climatique. Des engins de chantier sont incendiés et des affrontements avec les forces de l'ordre surviennent lors de grands rassemblements de militants anti-A69.
- Automne 2024: des commandos contre les opposants -
Six hommes, dont le gérant d'une société chargée de la sécurité du chantier, participent à des "commandos" selon le procureur de Toulouse, prenant pour cible des opposants à l'A69. Ils seront mis en examen un an plus tard pour "incendie volontaire en bande organisée, association de malfaiteurs et violences en réunion".
- Février 2025: les anti-A69 remportent une victoire -
Le tribunal administratif de Toulouse, saisi par les opposants au projet, annule l'autorisation environnementale du chantier, par son jugement du 27 février, qui conduit à l'interruption totale et immédiate des travaux. C'est une victoire "historique" pour La Voie est libre (LVEL), principal collectif des anti-A69, mais de courte durée, car l'Etat et le concessionnaire font appel et obtiennent un "sursis à exécution".
- Eté 2025: le chantier reprend -
Autorisés fin mai par la cour administrative d'appel de Toulouse, les travaux reprennent progressivement après quatre mois d'arrêt. Venu sur place le 5 septembre, le ministre des Transports Philippe Tabarot, se félicite que le chantier retrouve son "plein régime" et l'espère achevé "dans une année".
Pour produire le revêtement de la chaussée, qui doit être posé en janvier 2026, les deux centrales d'enrobé bitumineux à chaud commencent à fonctionner en novembre. Quelque 500.000 tonnes sont nécessaires pour la future autoroute.
- Décembre 2025: audience déterminante -
Le chantier est avancé aux deux-tiers, l'Etat et Atosca tablent sur une livraison au 2e semestre 2026, si la cour administrative d'appel de Toulouse ordonne la poursuite du chantier, à l'issue de l'audience du 11 décembre.
(A.Lehmann--BBZ)