Berliner Boersenzeitung - En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école

EUR -
AED 4.19672
AFN 78.838948
ALL 97.966943
AMD 438.22824
ANG 2.044868
AOA 1047.754667
ARS 1355.985826
AUD 1.751337
AWG 2.059517
AZN 1.950713
BAM 1.95514
BBD 2.305722
BDT 139.55291
BGN 1.953491
BHD 0.430781
BIF 3360.355574
BMD 1.142589
BND 1.468804
BOB 7.891337
BRL 6.352906
BSD 1.141915
BTN 97.746017
BWP 15.256852
BYN 3.737239
BYR 22394.753229
BZD 2.293826
CAD 1.562714
CDF 3287.230163
CHF 0.939505
CLF 0.027914
CLP 1071.189625
CNY 8.204592
CNH 8.214384
COP 4765.569209
CRC 580.504118
CUC 1.142589
CUP 30.27862
CVE 110.227805
CZK 24.790781
DJF 203.352272
DKK 7.46031
DOP 67.517217
DZD 150.412756
EGP 56.553039
ERN 17.138842
ETB 156.359239
FJD 2.564771
FKP 0.842402
GBP 0.84551
GEL 3.124935
GGP 0.842402
GHS 11.70505
GIP 0.842402
GMD 81.697395
GNF 9897.660184
GTQ 8.776039
GYD 239.630189
HKD 8.96791
HNL 29.794946
HRK 7.533431
HTG 149.769463
HUF 400.859224
IDR 18583.246211
ILS 3.984518
IMP 0.842402
INR 97.793031
IQD 1495.995199
IRR 48103.016051
ISK 143.817964
JEP 0.842402
JMD 182.498419
JOD 0.810086
JPY 165.490343
KES 147.623949
KGS 99.919244
KHR 4583.453383
KMF 491.886002
KPW 1028.360168
KRW 1561.759734
KWD 0.349644
KYD 0.951679
KZT 580.394155
LAK 24653.680988
LBP 102320.073639
LKR 341.564744
LRD 227.823125
LSL 20.253166
LTL 3.37377
LVL 0.691141
LYD 6.239894
MAD 10.459271
MDL 19.693355
MGA 5087.283373
MKD 61.535472
MMK 2398.774335
MNT 4087.40093
MOP 9.232285
MRU 45.140768
MUR 52.398707
MVR 17.601615
MWK 1980.131834
MXN 21.763678
MYR 4.839437
MZN 73.068345
NAD 20.253166
NGN 1768.031344
NIO 42.025819
NOK 11.523266
NPR 156.393227
NZD 1.890327
OMR 0.439322
PAB 1.141915
PEN 4.1493
PGK 4.766392
PHP 63.854735
PKR 322.176786
PLN 4.260942
PYG 9108.926331
QAR 4.164395
RON 5.03345
RSD 117.177142
RUB 89.605223
RWF 1647.84396
SAR 4.285204
SBD 9.545609
SCR 16.243767
SDG 686.12883
SEK 10.962283
SGD 1.47013
SHP 0.897896
SLE 25.536697
SLL 23959.529726
SOS 652.679763
SRD 42.622582
STD 23649.294746
SVC 9.992628
SYP 14855.806983
SZL 20.236172
THB 37.264984
TJS 11.391056
TMT 4.010489
TND 3.405751
TOP 2.676053
TRY 44.799024
TTD 7.748385
TWD 34.188596
TZS 2987.87128
UAH 47.434394
UGX 4120.609563
USD 1.142589
UYU 47.443991
UZS 14517.101424
VES 113.079638
VND 29721.60808
VUV 137.247279
WST 3.144989
XAF 655.735732
XAG 0.031381
XAU 0.000343
XCD 3.087906
XDR 0.817402
XOF 655.735732
XPF 119.331742
YER 278.020616
ZAR 20.242795
ZMK 10284.675557
ZMW 28.640336
ZWL 367.913337
  • AEX

    6.5200

    938.63

    +0.7%

  • BEL20

    15.4400

    4555.9

    +0.34%

  • PX1

    13.2400

    7804.33

    +0.17%

  • ISEQ

    66.4200

    11718.71

    +0.57%

  • OSEBX

    16.3200

    1600.91

    +1.03%

  • PSI20

    69.8000

    7495.22

    +0.94%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -23.1100

    2632.93

    -0.87%

  • N150

    13.7000

    3620.24

    +0.38%

En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école
En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école / Photo: ISSOUF SANOGO - AFP

En Sierra Leone, le difficile pari de garder les filles enceintes à l'école

Hawa et son cousin se battaient pour avoir la meilleure note dans leur école de Sierra Leone. Jusqu'à ce qu'Hawa tombe enceinte il y a huit mois.

Taille du texte:

Dans ce petit pays ouest-africain où les grossesses des adolescentes sont très répandues, la législation en vigueur leur permet sur le papier de continuer les cours.

Car depuis 2020, les jeunes filles qui portent un enfant sont autorisées dans les salles de classe, une mesure présentée comme un succès du président Julius Maada Bio qui brigue un second mandat lors des élections samedi.

Mais comme d'autres politiques progressistes qu'il a insufflées, garder les jeunes filles enceintes à l'école est plus facile à dire qu'à faire.

Hawa, 18 ans, a été raillée sans pitié par d'autres élèves et sa mère a cessé de lui donner de l'argent pour payer ses fournitures et uniformes.

Après six mois de grossesse, elle a fini par abandonner l'école, laissant son cousin poursuivre seul sa scolarité.

Le président Bio a fait de l'éducation et des droits des femmes l'une de ses priorités.

Il a récemment raconté dans un entretien à l'AFP à l'AFP avoir lui-même changé d'avis sur la scolarisation des filles enceintes.

"J'étais totalement opposé à cela il y a quelques années, mais j'ai réalisé que j'avais tort. Elles sont dans leurs années de formation, et si nous les punissons pour le reste de leur vie, vous avez été injuste envers elles, et vous avez été injuste envers la société", a-t-il expliqué.

- Cycle de pauvreté -

Faute de données, il est difficile de savoir combien de jeunes Sierra-Léonaises enceintes poursuivent leur scolarité.

En 2021, soit un an après la modification de la loi, le recensement scolaire national a identifié 950 filles visiblement enceintes dans les écoles du pays.

Une enquête gouvernementale de 2019 révélait que 21% des femmes et des filles âgées de 15 à 19 ans étaient enceintes ou avaient déjà accouché. Des dizaines de milliers d'entre elles auraient donc abandonné leurs études.

Le maintien des filles enceintes à l'école est "essentiel pour briser les cycles de pauvreté et d'inégalité en Sierra Leone", a déclaré Nadia Rasheed, représentante nationale de l'agence des Nations Unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive pour les femmes.

Kadi, 18 ans, avait espéré que l'éducation lui permette d'accéder à une vie meilleure.

Élevée par sa grand-mère et une sœur aînée dans le bidonville de Cockle Bay à Freetown, elle a été poussée dans ses études.

Un jour, sa grand mère est morte dans un accident de voiture. Deux ans plus tard, sa sœur ainé est tombée malade, et décède elle aussi.

Son petit ami, un pêcheur, a commencé à l'aider à payer ses frais de scolarité. Ils avaient prévu qu'elle étudierait la médecine, puis ils se marieraient.

Mais lorsqu'elle est tombée enceinte à 17 ans, elle a souffert de brimades à l'école, avant d'échouer à certains de ses examens. Elle n'est pas revenue l'année suivante, et craint désormais d'avoir pris un retard qu'elle ne pourra plus rattraper si elle se remet à étudier.

"Les communautés ne vont pas changer comme ça – les écoles ne vont pas changer comme ça – je pense que personne n'aurait dû s'attendre à un succès du jour au lendemain", souligne Regina Mamidy Yillah, chercheuse à l'Institut pour le développement de Sierra Leone (IfDSL).

"Ceci dit, l'annulation de l'interdiction" pour les filles enceintes d'aller à l'école "est vraiment un pas gigantesque vers l'égalité", souligne-t-elle.

- Réalités -

L'application de plusieurs mesures progressistes du président Bio reste mise au défi des réalités du pays.

Elles sont saluées par les ONG occidentales et les agences onusiennes, omniprésentes en Sierra Leone depuis la guerre civile de 1991-2002, mais se heurtent aux valeurs traditionnelles de la société, ou ne répondent pas aux attentes.

Le gouvernement distribue par exemple des serviettes hygiéniques gratuites aux étudiantes et a investi plus de 20% du budget dans l'éducation.

Mais les frais sont encore nombreux, et parfois prohibitifs. Des étudiants doivent payer des fournitures scolaires, les transports, les uniformes, les chaussures...

En outre, de nombreux enseignants facturent de manière informelle aux élèves le savon, le papier toilette et les produits de nettoyage, et exigent des paiements quotidiens ou hebdomadaires en les menaçant de coups s'ils ne les donnent pas, selon des familles rencontrées par l'AFP.

Le projet de dépénalisation de l'avortement, salué internationalement lors de son annonce en juillet, n'a lui guère avancé.

En janvier, M. Bio a signé une nouvelle loi sur l'égalité des sexes pour augmenter le nombre de femmes dans les secteurs public et privé.

Pour les élections, le président s'est engagé à ce qu'un minimum de 30% des députés soient des femmes. Mais la nouvelle loi exige que seul un tiers des candidats soient des femmes, à la grande déception des défenseurs de leur cause.

(U.Gruber--BBZ)