Berliner Boersenzeitung - 2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

EUR -
AED 4.30339
AFN 77.602095
ALL 96.502193
AMD 446.810154
ANG 2.09797
AOA 1074.528578
ARS 1699.182364
AUD 1.769095
AWG 2.112145
AZN 1.927026
BAM 1.955844
BBD 2.358854
BDT 143.233255
BGN 1.957019
BHD 0.44151
BIF 3462.878699
BMD 1.171787
BND 1.514028
BOB 8.093184
BRL 6.496852
BSD 1.171127
BTN 104.937385
BWP 16.473374
BYN 3.442078
BYR 22967.017958
BZD 2.355454
CAD 1.616527
CDF 2998.012659
CHF 0.931494
CLF 0.027208
CLP 1067.368467
CNY 8.250491
CNH 8.244397
COP 4489.630168
CRC 584.913293
CUC 1.171787
CUP 31.052346
CVE 110.267506
CZK 24.339647
DJF 208.55474
DKK 7.469396
DOP 73.361667
DZD 152.321462
EGP 55.868914
ERN 17.576799
ETB 181.941735
FJD 2.676007
FKP 0.875803
GBP 0.874815
GEL 3.146287
GGP 0.875803
GHS 13.451306
GIP 0.875803
GMD 85.540443
GNF 10237.276339
GTQ 8.974204
GYD 245.025569
HKD 9.117683
HNL 30.853701
HRK 7.535524
HTG 153.551524
HUF 386.564957
IDR 19646.701951
ILS 3.757979
IMP 0.875803
INR 104.947495
IQD 1534.241414
IRR 49332.216942
ISK 147.235095
JEP 0.875803
JMD 187.394259
JOD 0.830816
JPY 184.460896
KES 150.961317
KGS 102.472457
KHR 4700.04665
KMF 492.150699
KPW 1054.607695
KRW 1733.778946
KWD 0.360008
KYD 0.976026
KZT 606.07636
LAK 25365.684707
LBP 104877.783498
LKR 362.609788
LRD 207.294711
LSL 19.64703
LTL 3.459981
LVL 0.708802
LYD 6.348144
MAD 10.735144
MDL 19.827451
MGA 5326.121044
MKD 61.551399
MMK 2461.08804
MNT 4161.150082
MOP 9.386853
MRU 46.870065
MUR 54.077804
MVR 18.103604
MWK 2030.846154
MXN 21.10894
MYR 4.77852
MZN 74.890326
NAD 19.64703
NGN 1709.577768
NIO 43.10098
NOK 11.86482
NPR 167.899816
NZD 2.030419
OMR 0.45136
PAB 1.171127
PEN 3.94399
PGK 4.982134
PHP 68.725871
PKR 328.130957
PLN 4.205273
PYG 7857.178566
QAR 4.269697
RON 5.090195
RSD 117.383169
RUB 94.258175
RWF 1705.238754
SAR 4.395405
SBD 9.546252
SCR 17.755479
SDG 704.827544
SEK 10.85754
SGD 1.514998
SHP 0.879143
SLE 28.181482
SLL 24571.784043
SOS 668.115184
SRD 45.045235
STD 24253.617424
STN 24.500661
SVC 10.247277
SYP 12958.157263
SZL 19.644446
THB 36.742577
TJS 10.792245
TMT 4.101253
TND 3.428078
TOP 2.821381
TRY 50.170513
TTD 7.949215
TWD 36.972098
TZS 2923.607504
UAH 49.519425
UGX 4189.095203
USD 1.171787
UYU 45.981045
UZS 14079.319973
VES 330.630905
VND 30839.666436
VUV 141.821032
WST 3.266739
XAF 655.971908
XAG 0.016999
XAU 0.000267
XCD 3.166812
XCG 2.110757
XDR 0.815819
XOF 655.971908
XPF 119.331742
YER 279.353628
ZAR 19.62186
ZMK 10547.485196
ZMW 26.497602
ZWL 377.314817
  • AEX

    4.5100

    944.59

    +0.48%

  • BEL20

    19.7100

    5074.52

    +0.39%

  • PX1

    0.8200

    8151.38

    +0.01%

  • ISEQ

    28.7700

    13105.03

    +0.22%

  • OSEBX

    10.3900

    1660.14

    +0.63%

  • PSI20

    83.7200

    8211.61

    +1.03%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    46.5400

    4164.85

    +1.13%

  • N150

    9.6800

    3734.28

    +0.26%

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan
2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan / Photo: Arif ALI - AFP/Archives

2024-2025, un long hiver irrespirable au Pakistan

Pendant au moins 120 jours d'affilée, des dizaines de millions de Pakistanais ont dû survivre dans un air irrespirable, selon des données analysées par l'AFP qui révèlent les détails du pire hiver traversé par le pays, l'un des plus pollués au monde.

Taille du texte:

Pendant six mois sans discontinuer à Lahore et quatre mois à Islamabad et dans la capitale économique Karachi, la concentration moyenne de particules fines a été au moins 20 fois supérieure à celle tolérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis leur installation en 2018, les capteurs de l'ambassade américaine s'affolent chaque hiver quand le "smog", ce brouillard de pollution piégée dans de l'air froid, enveloppe Lahore (est) et ses 14 millions d'habitants.

Cette année, ils sont passés dans le rouge dès octobre, un mois plus tôt qu'auparavant et dans des villes où le smog était autrefois plus clément.

En novembre, 80% des 240 millions de Pakistanais assuraient à l'institut de sondage Ipsos avoir été touchés par cet épais nuage que la NASA voit désormais depuis l'espace et qui brûle la gorge, pique les yeux et peut provoquer angine ou asthme.

Un tiers en avaient subi des conséquences directes, sur leur santé, ou indirectes: écoles fermées, chômage technique, interdiction de circuler...

Au nom de ses concitoyens, Risha Rashid, militante du climat de 21 ans, a décidé de poursuivre les autorités pour faire valoir le "droit à respirer un air pur" qu'elles ont inscrit en 2023 dans la Constitution.

Asthmatique, l'étudiante a dû se confiner une grande partie de l'hiver ratant jusqu'à ses examens. Elle dit porter plainte à Islamabad parce que la capitale "est en train de devenir un deuxième Lahore" et que "rien n'est fait pour y remédier".

- "En guerre" -

Le Pendjab, la province de Lahore, a lancé en 2024 la "guerre contre le smog". Son gouvernement a multiplié par dix le nombre de capteurs d'air, passés de trois à une trentaine, fixes et mobiles.

Il a aussi répertorié, pour la première fois de son propre aveu, les usines pour envoyer régulièrement des fonctionnaires contrôler leurs émissions.

Les briqueteries ont par exemple été forcées de changer leur méthode de fabrication.

Le gouvernement a promis de louer à prix coûtant un millier de "super semoirs" pour en finir avec les brûlis agricoles et assure vouloir gérer les déchets pour éviter leur incinération.

Mais il contrôle dans le même temps étroitement les capteurs privés, accusés de donner "des résultats erronés qui sèment la panique". Une hérésie pour les chercheurs qui ont besoin de ces capteurs pour compléter des données gouvernementales, trop parcellaires.

Quant à ses machines anti-smog, elles ne sont que des pansements sur des jambes de bois, estiment les experts.

Les brumisateurs censés faire retomber la poussière en suspension sur les chantiers?

"Les particules fines PM2.5, premier polluant, sont trop petites pour être arrêtées", répond Ahmad Ali Gul, universitaire spécialisé dans la gestion de crise et des risques.

La "tour anti-pollution" censée purifier l'air, inaugurée en décembre et retirée deux mois plus tard, officiellement pour "raisons techniques"?

"C'est comme si vous mettiez un climatiseur en plein air pour lutter contre le changement climatique", rétorque un expert sous couvert d'anonymat. "C'est aussi inefficace que les pluies artificielles déclenchées chaque année par avion".

- "La baignoire déborde" -

"Quand une baignoire déborde, est-ce que vous prenez d'abord une serviette pour éponger ou est-ce que vous fermez le robinet?", lance M. Gul.

Pour lui, "il faut commencer par réduire les émissions avant de parler du meilleur moyen de se protéger du smog".

"Le gouvernement répète: 'l'Inde est responsable', 'les agriculteurs sont des ennemis de la nation', 'les briqueteries sont la principale source de pollution', mais il ne dit jamais un mot sur le transport", poursuit-t-il.

Et cela alors que la feuille de route gouvernementale estime le transport responsable de 83% des émissions à Lahore.

La directrice de la cellule anti-smog, Sabah Ashgar, renvoie la balle dans le camp des constructeurs automobiles.

Elle dit ne pas pouvoir "contraindre" les automobilistes, mais Islamabad promet que 30% des véhicules vendus au Pakistan en 2030 seront électriques, transport en commun inclus.

Pour le moment, les premières voitures électriques chinoises mises sur le marché peinent à s'écouler dans un pays où 40% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Et les autorités évacuent deux questions: comment vont-elles financer une telle révolution? Et pourquoi ne pas d'abord se débarrasser des carburants de mauvaise qualité utilisés massivement car moins chers?

"Passer à un carburant plus propre aurait un effet immédiat", assure pourtant Frank Hammes, PDG mondial de IQAir, société de surveillance de la qualité de l'air.

D'ailleurs le Pakistan a déjà eu un avant-goût d'air pur: en 2020, lors du confinement anti-Covid quand usines et transports se sont arrêtés.

"La qualité de l'air s'est tellement améliorée que pour la première fois depuis des années, nous pouvions même voir les étoiles à Lahore la nuit", se souvient Umar Masood, directeur du centre Urban Unit, qui analyse les données sur la pollution pour le compte du gouvernement.

Abdul Sattar Babar, directeur d'Ipsos Pakistan, plaide de son côté pour une prise de conscience collective.

Aujourd'hui, 28% des Pakistanais rejettent le changement climatique ou ne se sentent pas personnellement responsables --bien au-dessus de la moyenne mondiale de 19%.

"Lorsque vous arrivez à peine à vivre, les enjeux climatiques ne sont évidemment pas votre préoccupation première", assure-t-il à l'AFP.

(K.Lüdke--BBZ)