Berliner Boersenzeitung - RDC: à Kanyabayonga, "la peur au ventre" face au M23 et à l'armée rwandaise

EUR -
AED 3.99352
AFN 76.892849
ALL 100.678478
AMD 421.527042
ANG 1.95871
AOA 948.774824
ARS 1009.08987
AUD 1.660687
AWG 1.957053
AZN 1.852644
BAM 1.95791
BBD 2.194364
BDT 127.69759
BGN 1.959086
BHD 0.409641
BIF 3130.973517
BMD 1.087251
BND 1.460474
BOB 7.510092
BRL 6.149608
BSD 1.086771
BTN 90.988637
BWP 14.725867
BYN 3.55673
BYR 21310.128938
BZD 2.19066
CAD 1.503615
CDF 3114.975873
CHF 0.960766
CLF 0.037328
CLP 1029.997244
CNY 7.883013
CNH 7.896898
COP 4385.08091
CRC 574.619133
CUC 1.087251
CUP 28.812164
CVE 110.376821
CZK 25.378194
DJF 193.52852
DKK 7.473811
DOP 64.329313
DZD 146.060375
EGP 52.475071
ERN 16.308772
ETB 62.830998
FJD 2.456047
FKP 0.837793
GBP 0.844927
GEL 2.939777
GGP 0.837793
GHS 16.844064
GIP 0.837793
GMD 73.661711
GNF 9366.091645
GTQ 8.422533
GYD 227.334946
HKD 8.487488
HNL 26.907992
HRK 7.510679
HTG 143.454567
HUF 391.666079
IDR 17726.71116
ILS 3.980618
IMP 0.837793
INR 91.051495
IQD 1423.773353
IRR 45778.723799
ISK 150.106358
JEP 0.837793
JMD 169.993162
JOD 0.77054
JPY 167.183441
KES 141.277875
KGS 91.373271
KHR 4457.803131
KMF 493.856845
KPW 978.526709
KRW 1505.702369
KWD 0.332536
KYD 0.905701
KZT 514.828916
LAK 24104.637033
LBP 97325.250091
LKR 329.313911
LRD 212.358809
LSL 19.840425
LTL 3.210371
LVL 0.657668
LYD 5.251658
MAD 10.704534
MDL 19.291318
MGA 4946.329502
MKD 61.688169
MMK 3531.350384
MNT 3751.01797
MOP 8.738957
MRU 43.048383
MUR 50.905526
MVR 16.689721
MWK 1884.530517
MXN 20.073966
MYR 5.063878
MZN 69.47536
NAD 19.840425
NGN 1735.25373
NIO 40.003102
NOK 11.989465
NPR 145.581859
NZD 1.846649
OMR 0.418421
PAB 1.086771
PEN 4.085001
PGK 4.263594
PHP 63.60534
PKR 302.482515
PLN 4.280174
PYG 8229.867402
QAR 3.964116
RON 4.978746
RSD 117.195274
RUB 93.474127
RWF 1429.039742
SAR 4.078958
SBD 9.215485
SCR 14.802649
SDG 637.129734
SEK 11.76542
SGD 1.459748
SHP 0.837793
SLE 24.840764
SLL 22799.123819
SOS 621.069181
SRD 31.531421
STD 22503.91041
SVC 9.509509
SYP 2731.752354
SZL 19.837374
THB 39.036295
TJS 11.520331
TMT 3.859743
TND 3.371616
TOP 2.593208
TRY 35.819395
TTD 7.377152
TWD 35.676024
TZS 2934.361675
UAH 44.619376
UGX 4053.367365
USD 1.087251
UYU 43.754327
UZS 13731.17375
VEF 3938625.59155
VES 39.750856
VND 27523.771126
VUV 129.080711
WST 3.048227
XAF 656.664534
XAG 0.038931
XAU 0.000455
XCD 2.938352
XDR 0.819683
XOF 656.664534
XPF 119.331742
YER 272.193802
ZAR 19.880724
ZMK 9786.571889
ZMW 28.392592
ZWL 350.094532
  • AEX

    8.0900

    906.64

    +0.9%

  • BEL20

    17.9100

    4088.2

    +0.44%

  • PX1

    90.6100

    7517.68

    +1.22%

  • ISEQ

    149.3300

    9541.46

    +1.59%

  • OSEBX

    5.1400

    1434.12

    +0.36%

  • PSI20

    -49.0500

    6669.78

    -0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    36.5700

    2491.2

    +1.49%

  • N150

    18.6900

    3355.88

    +0.56%

RDC: à Kanyabayonga, "la peur au ventre" face au M23 et à l'armée rwandaise
RDC: à Kanyabayonga, "la peur au ventre" face au M23 et à l'armée rwandaise / Photo: ALEXIS HUGUET - AFP

RDC: à Kanyabayonga, "la peur au ventre" face au M23 et à l'armée rwandaise

Dans un hôpital décati non loin de la ligne de front, Innocent, la gorge emmaillotée de pansements, se remémore ce matin du 1er mai. Sous ses yeux, son ami Germain a été égorgé au couteau. Lui s'en est sorti, le cou tailladé mais vivant.

Taille du texte:

C'était dans une plantation de café sur les hauteurs de Kibirizi, bourgade agricole de l'est de la République démocratique du Congo, passée début mars sous le contrôle du M23 ("Mouvement du 23 mars") et de l'armée rwandaise qui soutient cette rébellion congolaise, majoritairement tutsi, à l'offensive depuis fin 2021.

Après le départ de ses bourreaux, "en tenue M23" selon lui, Innocent grimpe, sanguinolent et traumatisé, au sommet d'une colline et rejoint la zone gouvernementale.

Depuis une dizaine de jours, le jeune homme de 30 ans récupère des forces dans un hôpital de Kanyabayonga, dernière ville avant le "front nord" entre la rébellion et les forces armées de RDC (FARDC) appuyées par une coalition hétéroclite de groupes armés, regroupés sous l'appellation "wazalendo" ("patriotes" en swahili).

"Quand les M23 sont arrivés à Kibirizi, ils ont tenu un meeting et nous ont assuré que nous étions en sécurité", se souvient Innocent, ses grands yeux clairs perdus dans le vague, assis dans le bureau du directeur de l'hôpital.

Fin avril, l'armée congolaise et les "wazalendo" lancent une offensive pour reprendre Kibirizi.

- Dommages collatéraux -

Les combats font rage jusque dans le centre. Des obus de mortier, tirés par les FARDC, détruisent des maisons et tuent leurs occupants, de l'aveu même d'un colonel FARDC rencontré dans la zone. "Dommages collatéraux", justifie-t-il.

En vain. L'armée décroche et abandonne les derniers habitants à la vindicte du M23. "Après cette attaque, les rebelles ont commencé à s'en prendre à la population", explique Innocent.

"Ils nous soupçonnaient d'être des traîtres et d'avoir facilité l'entrée des wazalendo" dans la cité. Avant de leur trancher la gorge, les rebelles ont accusé Germain et Innocent d'appartenir à un groupe de miliciens qui leur avaient tendu une embuscade.

Pour des motifs similaires, plus d'une centaine de personnes avaient été massacrées fin 2022 dans le village de Kishishe, à une dizaine de km au sud de Kibirizi. Les enquêtes, dont celle de l'ONU, avaient démontré la responsabilité du M23.

Dans les draps sales d'un lit voisin de celui d'Innocent, un combattant au visage adolescent est blessé au bras: "un éclat de roquette" l'a atteint dans la contre-offensive ratée sur Kibirizi.

Germain déclare avoir 18 ans et combattre depuis quatre ans dans les rangs du FPP/AP (Front des patriotes pour la paix/Armée du peuple), un des plus importants groupes armés de la zone.

Dirigé par le "général" Kabido, ce groupe, après des années de combat contre l'armée, a rejoint la coalition pro-gouvernementale où il opère désormais aux côtés de ses ennemis d'hier.

Depuis près de deux ans, cette alliance contre nature n'a remporté aucune victoire.

De mois en mois, les rebelles progressent dans la province du Nord-Kivu et installent une administration parallèle dans les secteurs dont ils s'emparent.

"Repli sur repli", "fuite devant l'ennemi", non-respect des accords signés avec les groupes armés: le "colonel" Augustin Darwin, porte-parole du FPP/AP, dit n'avoir aucune confiance dans les FARDC.

- Impunité -

Dans le quartier général du groupe, posté sur une colline en retrait du front, il condamne le traitement réservé par Kinshasa aux militaires, qui n'ont "pas de bottes, pas d'uniformes, ne reçoivent pas de rations... Ils sont démoralisés".

S'il y avait moins de détournement d'argent dans l'armée, "les FARDC ne devraient même pas avoir besoin des wazalendo", déclare-t-il.

"Nous vivons la peur au ventre", lance Chrisostome Kasereka, bourgmestre de Kanyabayonga, qui redoute un bombardement sur sa ville, devenue refuge pour des dizaines de milliers de déplacés ayant fui les combats et les exactions du M23.

"Comme ce qui s'est passé ces derniers jours à Mugunga", craint-il, où entre 15 et 35 déplacés, selon différents bilans, ont été tués dans un bombardement à la périphérie de la capitale provinciale Goma.

Autour de Kanyabayonga, trois obus sont tombés ces dernières semaines, sans faire de victimes, affirme le bourgmestre, dont le secrétaire s'empresse de montrer à une équipe de l'AFP les restes d'un projectile retrouvé dans un champ.

Questionnés, des responsables de la société civile de Kibirizi, Kanyabayonga et Kishishe accusent certains officiers FARDC d'avoir "facilité le passage aux rebelles".

Mi-mars, ces mêmes officiers ont été rappelés à Kinshasa pour enquête. Depuis, certains d'entre eux sont de retour à Kanyabayonga.

"L'impunité, c'est ça qui fait que ça ne marche pas dans notre République...", désespère Innocent, alors qu'une nouvelle offensive est en train d'être lancée sur Kibirizi par la coalition FARDC/wazalendo.

"Chaque jour, des camions remplis de militaires arrivent ici", raconte un des responsables de la société civile. "S'ils nous font encore le coup du +repli stratégique+, nous allons assister à un combat entre les wazalendo et les FARDC... et nous-mêmes nous allons prendre les armes", menace-t-il.

(H.Schneide--BBZ)