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"Confrontation ou concertation, c'est à Vladimir Poutine de le dire", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, alors que le président Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue russe de la crise en Ukraine et doit parler avec le président ukrainien.
"Maintenant la balle est du côté de Poutine", a lancé Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL, deux jours après la remise par les Etats-Unis et l'Otan de leurs réponses aux demandes russes de garanties stratégiques, notamment de non entrée de l'Ukraine dans l'Alliance atlantique.
Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone en fin de matinée avec Vladimir Poutine pendant plus d'une heure et va parler avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à 19H00 heure de Paris (18H00 GMT), a précisé l'Elysée.
Le président français a dit vouloir trouver les moyens d'une désescalade dans la crise ukrainienne en relançant notamment la mise en œuvre des accords de paix de Minsk de 2015 dans le cadre quadripartite du format Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine).
Lors d'une rencontre dans ce format mercredi à Paris, Russes et Ukrainiens ont accepté de travailler à une consolidation du cessez-le-feu dans l'Est de l'Ukraine où un conflit entre Kiev et séparatistes prorusses a fait plus de 13.000 morts depuis 2014.
"Nous avons choisi la voie de la diplomatie depuis de nombreuses décennies", a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview diffusée sur plusieurs radios et télés russes, "il faut travailler avec tout le monde, c'est notre principe".
- "Nous ne voulons pas de guerres" -
"Si cela tient à la Russie, il n'y aura pas de guerre. Nous ne voulons pas de guerres. Mais nous ne permettrons pas non plus que nos intérêts soient grossièrement bafoués, ignorés", a-t-il ajouté.
"Est-ce qu'il (Vladimir Poutine, ndlr) veut être celui qui affirme que la Russie est une puissance de déséquilibre, ou est-ce qu'il est prêt à jouer (...) la désescalade?", s'est interrogé quant à lui Jean-Yves Le Drian.
"C'est à Vladimir Poutine de dire s'il veut la confrontation ou la concertation (...). Nous sommes prêts à la concertation. Encore faut-il être deux pour le faire", a-t-il dit.
"Oui il y a un risque (d'invasion de l'Ukraine, ndlr) bien sûr", a-t-il poursuivi, en agitant une nouvelle fois le spectre de "répercussions massives" pour la Russie si elle venait à attaquer l'Ukraine, après avoir massé jusqu'à 100.000 hommes à la frontière avec ce pays.
"Il est indispensable de continuer à parler de manière obstinée avec les Russes pour mettre Vladimir Poutine devant ses responsabilités", a-t-il toutefois insisté alors qu'un certain nombre de partenaires européens, notamment à l'Est, jugent le dialogue inutile et contreproductif.
"On voit bien que dans l'environnement immédiat et ce qu'on appelle l'étranger proche de la Russie, il y a régulièrement des manœuvres de déstabilisation qui sont en œuvre", a relevé Jean-Yves Le Drian.
"La Russie veut développer le concept de souveraineté limitée", notamment en Ukraine, a-t-il ajouté. Les Etats-Unis et l'Otan ont d'ores et déjà refusé tout engagement à ne jamais faire entrer l'Ukraine dans l'Alliance atlantique.
(K.Lüdke--BBZ)