Berliner Boersenzeitung - Dans les champs ukrainiens, les agriculteurs trompent la mort

EUR -
AED 3.981486
AFN 72.626731
ALL 98.154382
AMD 419.683076
ANG 1.953932
AOA 988.047616
ARS 1073.396629
AUD 1.651718
AWG 1.953865
AZN 1.847061
BAM 1.951013
BBD 2.189099
BDT 129.556273
BGN 1.953941
BHD 0.408656
BIF 3140.275858
BMD 1.083975
BND 1.435358
BOB 7.518793
BRL 6.339741
BSD 1.084175
BTN 91.184351
BWP 14.493902
BYN 3.547945
BYR 21245.911914
BZD 2.185388
CAD 1.512113
CDF 3129.982344
CHF 0.94333
CLF 0.037756
CLP 1041.812707
CNY 7.720726
CNH 7.717138
COP 4795.234838
CRC 555.953729
CUC 1.083975
CUP 28.72534
CVE 110.511688
CZK 25.332286
DJF 192.644481
DKK 7.458454
DOP 65.483362
DZD 144.667742
EGP 53.026549
ERN 16.259626
ETB 131.21561
FJD 2.466087
FKP 0.829424
GBP 0.838254
GEL 2.964715
GGP 0.829424
GHS 17.723416
GIP 0.829424
GMD 77.508394
GNF 9355.789453
GTQ 8.376561
GYD 226.720983
HKD 8.430779
HNL 27.153997
HRK 7.467537
HTG 142.673193
HUF 408.123171
IDR 17169.677758
ILS 4.067459
IMP 0.829424
INR 91.156457
IQD 1420.007378
IRR 45627.225934
ISK 148.833915
JEP 0.829424
JMD 171.848312
JOD 0.768651
JPY 165.753927
KES 139.833168
KGS 93.009181
KHR 4422.618778
KMF 491.962514
KPW 975.577343
KRW 1493.815658
KWD 0.332423
KYD 0.903479
KZT 530.211175
LAK 23766.154394
LBP 97141.125743
LKR 317.596274
LRD 208.069434
LSL 19.100055
LTL 3.200697
LVL 0.655686
LYD 5.225173
MAD 10.460772
MDL 19.406291
MGA 5002.545451
MKD 61.279487
MMK 3520.708834
MNT 3683.347412
MOP 8.684869
MRU 43.375306
MUR 49.711508
MVR 16.704466
MWK 1880.697168
MXN 21.933879
MYR 4.746189
MZN 69.277257
NAD 19.10005
NGN 1781.415924
NIO 39.836493
NOK 11.981171
NPR 145.88999
NZD 1.817116
OMR 0.417326
PAB 1.084264
PEN 4.091468
PGK 4.235904
PHP 63.324203
PKR 300.807102
PLN 4.361784
PYG 8564.982895
QAR 3.946216
RON 4.973607
RSD 117.030329
RUB 106.498597
RWF 1477.458058
SAR 4.071209
SBD 9.018601
SCR 15.306132
SDG 652.015006
SEK 11.648364
SGD 1.437156
SHP 0.829424
SLE 24.660836
SLL 22730.412343
SOS 618.950147
SRD 37.521839
STD 22436.095984
SVC 9.485724
SYP 2723.520243
SZL 19.100042
THB 36.812194
TJS 11.524686
TMT 3.793913
TND 3.35386
TOP 2.538782
TRY 37.238559
TTD 7.349204
TWD 34.587518
TZS 2921.313251
UAH 44.807849
UGX 3969.260068
USD 1.083975
UYU 44.899823
UZS 13901.980989
VEF 3926756.737223
VES 46.237606
VND 27424.56997
VUV 128.691734
WST 3.036414
XAF 654.348315
XAG 0.032135
XAU 0.000398
XCD 2.929497
XDR 0.814889
XOF 653.098893
XPF 119.331742
YER 271.373559
ZAR 19.147232
ZMK 9757.080537
ZMW 29.082575
ZWL 349.039539
  • AEX

    9.4400

    883.62

    +1.08%

  • BEL20

    53.9400

    4267.97

    +1.28%

  • PX1

    58.8000

    7409.11

    +0.8%

  • ISEQ

    221.6300

    9857.79

    +2.3%

  • OSEBX

    1.8600

    1433.2

    +0.13%

  • PSI20

    62.0600

    6594.91

    +0.95%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.6900

    2869.97

    +1.51%

  • N150

    13.4600

    3297.51

    +0.41%

Dans les champs ukrainiens, les agriculteurs trompent la mort
Dans les champs ukrainiens, les agriculteurs trompent la mort / Photo: Dimitar DILKOFF - AFP/Archives

Dans les champs ukrainiens, les agriculteurs trompent la mort

C'est la saison des semis en Ukraine, l'un des greniers à céréales de la planète. Mais cette année, autant que de carburant et d'engrais, les agriculteurs locaux ont besoin de gilets pare-balles et de démineurs pour détruire les bombes tombées dans leurs champs.

Taille du texte:

Dans ceux d'Igor Tsiapa, dans le sud-ouest du pays, un missile non explosé git sur un bout de terre noire, laissé intact alors que le reste de son champ de maïs a déjà été labouré et planté.

"On a repéré le projectile pour la première fois il y a dix jours mais on n'a pas touché à cette partie du champ, on a continué à préparer les semis", explique l'agriculteur de bientôt 60 ans, à quelques mètres des démineurs en action.

"Tout doit être fait dans les temps si on veut avoir une récolte plus ou moins correcte (...) On a dû continuer à travailler", poursuit Igor Tsiapa, dont l'exploitation est située aux environs de Grygorivka, un village de la région de Zaporijjia.

Depuis le début de la guerre, les agriculteurs ukrainiens se sont retrouvés en première ligne de l'invasion russe, qui a laissé à travers le pays de grandes quantités de mines, d'obus et de missiles non explosés.

Le risque est grand de déclencher l'un de ces engins. Selon la police, le dernier accident s'est produit dans la région de Kiev, mercredi. Un agriculteur au volant de son tracteur a heurté une mine, qui l'a blessé gravement aux bras et à une jambe.

Maria Kolesnyk, de la société d'analyse ProAgro Group, estime qu'une vingtaine d'incidents similaires ont été recensés depuis le début de la guerre, sans qu'on sache combien ont été mortels.

"Dans la communauté agricole aujourd'hui, la profession la plus recherchée est celle de sapeur", ajoute l'analyste à l'AFP: "Nous avons désespérément besoin de l'aide de la communauté internationale car les professionnels ukrainiens travaillent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7."

- Course contre la montre -

Dans le champ d'Igor Tsiapa, l'équipe de démineurs, casque bleu siglé du ministère ukrainien des Situations d'urgence sur la tête, a placé des petites briques d'explosif grosses comme un poing le long du missile, avant de pelleter un monticule de terre par-dessus.

"Chaque jour depuis le début de la guerre, on trouve et on détruit des munitions non explosées", dit un membre de l'équipe, Dmytro Polichtchouk.

"Quand les agriculteurs ont commencé à travailler dans les champs, on a commencé à recevoir régulièrement des appels nous signalant la présence de nouveaux engins", ajoute-t-il, précisant qu'en cette période des semis, son équipe en détruit jusqu'à trois par jour.

Et les agriculteurs n'ont pas toujours la patience d'attendre l'arrivée des démineurs. Régulièrement, ils sont absents quand Dmytro Polichtchouk et ses collègues arrivent, ayant seulement marqué la présence des bombes par un bâton orné d'une bouteille ou d'un sac en plastique.

Une pratique dangereuse: rien ne garantit qu'un missile tombé intact n'explosera pas car certains sont dotés d'un dispositif d'autodestruction, prévient Polichtchouk.

Mais les agriculteurs des régions ukrainiennes non occupées par la Russie n'ont pas le temps d'attendre. Dans cette région clef pour l'approvisionnement en céréales de la planète, les agriculteurs qui le peuvent ont le devoir de prendre le relais de ceux bloqués par l'occupation, estime Igor Tsiapa.

"Nous avons une double responsabilité et une double pression pour une bonne récolte. Il n'y a pas de combat actif ici, donc nous pouvons travailler", estime-t-il.

L'Ukraine est le premier producteur mondial d'huile de tournesol, et figure aussi parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de maïs et de blé. Et les perturbations dues à la guerre, les déplacements forcés des agriculteurs comme les pénuries de carburant suscitent l'inquiétude dans de nombreux pays dépendants de ses exportations.

Dans le champ d'Igor Tsiapa, le travail des démineurs s'achève brusquement par l'explosion contrôlée du missile, qui dégage un panache de fumée noire et résonne dans la vallée.

Une fois le calme revenu, l'agriculteur saute dans sa camionnette rouge et repart. Il retourne au travail.

(F.Schuster--BBZ)