AEX
-0.4600
La Corée du Nord s'est fixé comme priorité de moderniser son arsenal, a multiplié les tests d'armement et menacé de reprendre ses essais nucléaires et de missiles intercontinentaux, blâmant l'attitude "hostile" des Etats-Unis à son encontre.
Voici ce que l'on sait sur l'arsenal dont dispose le régime de Pyongyang à l'heure actuelle.
- Missiles de croisière -
Les missiles de croisière sont propulsés par un moteur à réaction et volent dans l'atmosphère, à une altitude plus basse que les missiles balistiques.
La Corée du Nord dispose de missiles de croisière à courte, moyenne et longue portée. Les sanctions imposées par les Nations unies n'interdisent pas au pays de tester ce type d'arme.
Un missile de croisière testé le 25 janvier a, selon Pyongyang, une portée de 1.800 km, et peut donc atteindre toute la Corée du Sud et une grande partie du Japon.
- Missiles balistiques à portée intermédiaire -
Les missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM) ont une portée d'environ 3.000 à 5.000 km. Ils sont propulsés par moteur-fusée au début de leur vol, puis atteignent l'espace dans lequel ils effectuent la majeure partie de leur trajectoire, avant de rentrer à nouveau dans l'atmosphère pour frapper leur cible.
Le principal IRBM de la Corée du Nord, le Hwasong-12, a une portée suffisante pour atteindre Guam, un territoire américain dans l'océan Pacifique.
Le premier Hwasong-12 a été testé avec succès en mai 2017. Pyongyang a tiré un IRBM le 30 janvier 2022.
Les sanctions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord de tester des missiles balistique de tous types.
- Missiles balistiques intercontinentaux -
Les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ont une portée d'au moins 5.500 km et sont généralement conçus pour porter une charge nucléaire.
Le principal ICBM de la Corée du Nord, le Hwasong-15, est capable d'atteindre l'Alaska.
La Corée du Nord a annoncé avoir testé avec succès cette arme pour la première fois le 4 juillet 2017, ce qu'elle a présenté comme un cadeau pour les "connards d'Américains" le jour de leur fête nationale.
- Missiles mer-sol balistiques -
Les missiles mer-sol balistiques stratégiques (SLBM) peuvent être lancés depuis un sous-marin.
Ce type d'arme peut être déployé loin de la Péninsule coréenne, et permettrait donc à Pyongyang de riposter en cas de destruction de ses capacités de lancement sur son territoire lors d'une attaque.
La Corée du Nord dispose d'un SLMB opérationnel, le Pukguksong-3, d'une portée estimée à 1.900 km. Pyongyang a annoncé en 2021 avoir testé une nouvelle version de ce missile.
Mais des doutes demeurent quant aux capacités de lancement par la Corée du Nord depuis la mer. Les essais menés jusqu'à présent l'ont été depuis d'anciens navires, ainsi que depuis une plate-forme immergée, et non depuis de véritables sous-marins.
- Missiles hypersoniques -
Les missiles hypersoniques atteignent au moins Mach 5, soit cinq fois la vitesse du son (plus de 6.000 km/h). Ils peuvent effectuer des manoeuvres en plein vol, ce qui les rend difficiles à suivre et à intercepter.
En fonction de leur conception, ces missiles peuvent porter des charges conventionnelles ou nucléaires.
Les missiles de croisière hypersoniques se déplacent dans l'atmosphère de la même façon que les missiles de croisière classiques, mais beaucoup plus vite. Les planeurs hypersoniques, quant à eux, sont lancés à bord d'un missile balistique puis libérés pour entrer dans la haute atmosphère et planer vers leur cible.
Après trois essais (un en septembre 2021 et deux en janvier 2022), la Corée du Nord a affirmé avoir terminé les tests de son premier planeur hypersonique.
La Russie est considérée comme le leader mondial de cette technologie, mais la Chine et les Etats-Unis ont également testé ce type d'arme.
- Armes nucléaires -
La Corée du Nord s'est retirée du traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2003. Elle a mené six essais nucléaires entre octobre 2006 et septembre 2017.
Lors de son dernier essai, en 2017, Pyongyang a fait exploser une charge d'une puissance estimée entre 100 et 370 kilotonnes (kt), contre 15 kt pour la bombe atomique qui a dévasté Hiroshima en 1945.
La Corée du Nord a affirmé en 2016 avoir réussi à miniaturiser une tête nucléaire susceptible d'être montée sur un missile.
(O.Joost--BBZ)