Berliner Boersenzeitung - Trump, Macron et Zelensky ou la "nouvelle diplomatie" du téléphone portable

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Trump, Macron et Zelensky ou la "nouvelle diplomatie" du téléphone portable
Trump, Macron et Zelensky ou la "nouvelle diplomatie" du téléphone portable / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

Trump, Macron et Zelensky ou la "nouvelle diplomatie" du téléphone portable

"Emmanuel, pardon", "je peux te rappeler dans quinze à vingt minutes?" En plein échange avec la presse, Volodymyr Zelensky est interrompu par un appel du président français. Le bouleversement géopolitique s'accompagne aussi d'une "nouvelle diplomatie" du téléphone portable.

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Depuis que Donald Trump a regagné la Maison Blanche et qu'il a appuyé sur l'accélérateur pour mettre fin à la guerre en Ukraine, les sonneries retentissent comme jamais de Washington à Paris en passant par Londres, Kiev, et même Moscou.

Emmanuel Macron parle "quasiment tous les jours" à ses homologues ukrainien et américain, assure-t-on dans son entourage. Même fréquence avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Au Quai d'Orsay, un adage dit que les diplomates sont malheureux depuis l'invention du téléphone: les appels directs entre dirigeants rendraient moins incontournables les émissaires. Le téléphone portable amplifie encore ce mouvement.

Pour un conseiller du président français, c'est même "une nouvelle diplomatie" qui prend forme, "plus directe et spontanée", faite d'échanges entre leaders "plus fréquents, plus rapides".

Là où un "call" entre chefs d'Etat ou de gouvernement était auparavant calé à l'avance par leurs collaborateurs, et se déroulait en leur présence, cela peut être aujourd'hui beaucoup moins formel.

Emmanuel Macron, qui lui-même a théorisé l'importance diplomatique des relations personnelles, y compris avec ses homologues les plus controversés, raconte à ses interlocuteurs comment Donald Trump peut le contacter "en ligne directe" sans préavis, l'obligeant à quitter une réunion pour un bref appel.

Un fonctionnement essentiel, pense-t-on à Paris, pour espérer influer un tant soit peu sur les décisions du président américain.

En jeu: faire en sorte que l'Europe et l'Ukraine aient leur mot à dire dans des pourparlers qui, sans cela, se tiendraient dans un tête-à-tête à hauts risques entre les Etats-Unis et la Russie.

Ces échanges ne sont pas une nouveauté, et ils ont pu déjà être fréquents quand une crise atteignait son apogée.

Cela dépend aussi des personnalités: Donald Trump aime les contacts sans intermédiaires, et a pu communiquer de la sorte dès son premier mandat (2017-2021), quand Joe Biden préférait passer par "le processus bureaucratique" classique, rapporte un ex-diplomate.

- Messageries cryptées -

"Mais là, ça s'est quand même beaucoup accéléré. Il y a un changement de rythme qui entraîne un changement dans la nature des relations", dit à l'AFP l'ancien ambassadeur de France Michel Duclos, expert à l'Institut Montaigne.

Selon lui, côté français, "cela a comme conséquence de concentrer encore plus la politique étrangère à l'Elysée".

A Kiev, Volodymyr Zelensky a commencé dès le début de l'invasion russe, en février 2022, à utiliser le canal des appels directs sur smartphone, d'abord avec son homologue polonais Andrzej Duda, parfois pour débloquer "des problèmes logistiques ou administratifs à la frontière" par où était acheminée l'aide militaire occidentale, se souvient un proche du président ukrainien. Cela a permis de "simplifier et accélérer les choses au maximum".

Le corollaire, c'est que les conseillers ne sont pas toujours présents pour écouter. "Si le dirigeant ne les débriefe pas rapidement, le risque est qu'ils ne soient plus au diapason", prévient Michel Duclos.

De la même manière, les communiqués rapportant la teneur de ces entretiens bilatéraux se raréfient. De plus en plus souvent, Emmanuel Macron poste lui-même un bref compte-rendu sur les réseaux sociaux, comme Donald Trump en avait déjà l'habitude.

Mais les appels impromptus sur portable se restreignent à une poignée de leaders. Le coup de fil "officiel" reste en vigueur, en parallèle.

Ainsi, si le président américain a donné son numéro de portable à son homologue ukrainien, ce dernier n'en a jamais fait usage.

Quant à Donald Trump, ses deux entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine en février et mars, qui ont sorti le président russe de son isolement de la part des Occidentaux, ils semblent avoir suivi un processus diplomatique traditionnel.

Mais le milliardaire républicain s'est aussi targué d'avoir parlé au maître du Kremlin "à plusieurs reprises", lors "d'autres appels" dont il n'existe aucune trace officielle.

Or, si les deux présidents se parlent seul à seul, "c'est dangereux", met en garde Michel Duclos, qui redoute la capacité de Vladimir Poutine à "manipuler" son interlocuteur.

Pour Ian Bremmer, président de l'Eurasia Group, cabinet d'analyse spécialisé dans les risques politiques, ces contacts informels "sont très positifs s'ils ont lieu entre deux dirigeants qui se font confiance, dans le cadre d'une relation stable". Ce qui, à ses yeux, n'est pas le cas s'agissant de Donald Trump.

Ces communications posent enfin la question de leur confidentialité. Selon des sources diplomatiques, les leaders échangent souvent via des messageries cryptées.

Or c'est par l'une de ces plateformes, Signal, qu'un journaliste américain a eu accès par erreur a des échanges sur des plans militaires secrets entre hauts responsables du gouvernement Trump, vivement critiqué pour cette faille de sécurité.

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(A.Berg--BBZ)