Berliner Boersenzeitung - A la frontière pakistanaise, la vie en suspens des villages indiens

EUR -
AED 4.2267
AFN 81.23848
ALL 98.123618
AMD 441.714131
ANG 2.059737
AOA 1054.255251
ARS 1338.000941
AUD 1.770291
AWG 2.07168
AZN 1.953021
BAM 1.957209
BBD 2.322843
BDT 140.691277
BGN 1.957771
BHD 0.434145
BIF 3425.766046
BMD 1.150934
BND 1.478264
BOB 7.966666
BRL 6.307804
BSD 1.150463
BTN 99.423594
BWP 15.525648
BYN 3.764925
BYR 22558.296643
BZD 2.310934
CAD 1.571905
CDF 3311.236195
CHF 0.940537
CLF 0.028347
CLP 1087.804605
CNY 8.269411
CNH 8.276581
COP 4719.782634
CRC 580.718031
CUC 1.150934
CUP 30.499738
CVE 110.343472
CZK 24.803719
DJF 204.863702
DKK 7.458325
DOP 67.928899
DZD 149.874591
EGP 58.181298
ERN 17.264003
ETB 157.859435
FJD 2.586435
FKP 0.851728
GBP 0.855357
GEL 3.130861
GGP 0.851728
GHS 11.849427
GIP 0.851728
GMD 82.282012
GNF 9967.174894
GTQ 8.835283
GYD 240.601107
HKD 9.034638
HNL 30.037623
HRK 7.537001
HTG 150.87861
HUF 403.443655
IDR 18830.077749
ILS 4.023652
IMP 0.851728
INR 99.476391
IQD 1506.984807
IRR 48483.073801
ISK 143.590233
JEP 0.851728
JMD 182.921677
JOD 0.815992
JPY 166.690275
KES 148.654656
KGS 100.64866
KHR 4607.316588
KMF 493.751192
KPW 1035.798267
KRW 1583.407998
KWD 0.35252
KYD 0.95879
KZT 597.690249
LAK 24817.619728
LBP 103079.63678
LKR 345.631807
LRD 230.09263
LSL 20.81972
LTL 3.398408
LVL 0.696188
LYD 6.255693
MAD 10.519881
MDL 19.701782
MGA 5199.743047
MKD 61.555511
MMK 2416.209915
MNT 4123.096426
MOP 9.300095
MRU 45.716909
MUR 52.58622
MVR 17.730112
MWK 1994.835987
MXN 21.804377
MYR 4.892036
MZN 73.602194
NAD 20.819087
NGN 1779.838159
NIO 42.330472
NOK 11.444135
NPR 159.072509
NZD 1.909485
OMR 0.442529
PAB 1.150438
PEN 4.155892
PGK 4.73641
PHP 65.861028
PKR 326.08535
PLN 4.272582
PYG 9181.888826
QAR 4.195384
RON 5.029585
RSD 117.235216
RUB 90.234367
RWF 1661.195816
SAR 4.318008
SBD 9.615318
SCR 16.994834
SDG 691.128387
SEK 11.022139
SGD 1.478765
SHP 0.904453
SLE 25.867262
SLL 24134.504291
SOS 657.473284
SRD 44.71359
STD 23821.999769
SVC 10.066246
SYP 14964.024087
SZL 20.820621
THB 37.54978
TJS 11.561623
TMT 4.028267
TND 3.408024
TOP 2.695603
TRY 45.507807
TTD 7.799852
TWD 34.000645
TZS 3044.218733
UAH 47.965928
UGX 4142.946313
USD 1.150934
UYU 47.004245
UZS 14573.490761
VES 117.428942
VND 30041.090807
VUV 137.958131
WST 3.026527
XAF 656.429532
XAG 0.030987
XAU 0.00034
XCD 3.110455
XDR 0.816388
XOF 656.449509
XPF 119.331742
YER 279.328034
ZAR 20.806686
ZMK 10359.781658
ZMW 27.581694
ZWL 370.600118
  • AEX

    -2.9500

    917.67

    -0.32%

  • BEL20

    -9.7700

    4428.9

    -0.22%

  • PX1

    -14.6000

    7669.5

    -0.19%

  • ISEQ

    41.9600

    11382.12

    +0.37%

  • OSEBX

    0.8200

    1637.65

    +0.05%

  • PSI20

    -57.3400

    7389.85

    -0.77%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -52.1200

    2477.99

    -2.06%

  • N150

    -10.7800

    3581.85

    -0.3%

A la frontière pakistanaise, la vie en suspens des villages indiens
A la frontière pakistanaise, la vie en suspens des villages indiens / Photo: Punit PARANJPE - AFP

A la frontière pakistanaise, la vie en suspens des villages indiens

Pour Sukhdev Kumar, c'est désormais la routine. A chaque crise avec le Pakistan, lui et les Indiens du village frontalier de Sainth rassemblent à la hâte quelques affaires et gagnent un abri, une résidence secondaire ou le domicile d'un proche.

Taille du texte:

"Avec ces brusques montées de la tension et les échanges de tirs entre les deux camps qui vont avec, personne ne peut faire de projet à long terme", grommèle l'élu de la petite localité.

Sur la rive orientale du fleuve Chenab, les 1.500 habitants de cette paisible communauté agricole ont renoué avec cette ambiance de drôle de guerre qu'ils ne connaissent que trop bien.

Les relations conflictuelles entre les deux pays sont retombées à leur plus bas depuis l'attentat qui a fait 26 tués le 22 avril dans la cité touristique de Pahagalm, au cœur du Cachemire indien.

New Delhi en a aussitôt imputé la responsabilité à Islamabad, qui l'a tout aussi prestement rejetée.

Echange de sanctions diplomatiques, expulsion des ressortissants du rival, déclarations martiales, la confrontation militaire semble inévitable.

Le long de la frontière qui sépare les armées des deux rivaux, Sainth, à près de 70 km de la ville de Jammu, dans le sud du Cachemire indien, a pris des allures de camp retranché.

Dans leurs postes d'observation dissimulés dans les fourrés, les soldats indiens scrutent le moindre mouvement des troupes pakistanaises.

- "S'éloigner un peu" -

Ici, le scénario de la guerre s'est imposé dans la vie quotidienne de tous les habitants.

"La plupart des villageois se sont contentés de se construire un logement rustique", commente Sukhdev Kumar. "Un obus venu d'en face peut tomber et tout ruiner à tout moment".

Quand ils ont entendu les premiers bruits de bottes,de nombreux habitants ont battu en retraite.

"A l'heure qu'il est, à peine un tiers des familles qui ont un peu de terre sont restées", décrit l'élu, "les autres ont préféré s'éloigner un peu".

Beaucoup se souviennent encore des combats violents qui ont opposé les soldats des deux camps en 1999. C'était pourtant à plusieurs centaines de kilomètres plus au nord, dans la neige des sommets himalayens de Kargil.

"C'était très tendu", se souvient le directeur de l'école de Sainth, Vikram Singh, 40 ans, qui n'était encore qu'un enfant à l'époque.

"C'est aussi très tendu aujourd'hui", poursuit-il. "Nous avons tous beaucoup à craindre après l'attaque de Pahalgam (...) les enfants ont peur, les anciens ont peur, tout le monde a peur".

"On en vient à se dire qu'il faudrait que la guerre éclate pour de bon (...) on vit de toute façon déjà sous la menace permanente d'un bombardement", poursuit l'enseignant. "Alors peut-être qu'après une bonne guerre, on pourrait vivre enfin en paix..."

- "Au cas où" -

Même s'ils disposent désormais d’infrastructures modernes et d'un indispensable accès compétitif à l'internet, les jeunes du village supportent de moins en mois ces tensions récurrentes.

"Les écoles qui préparent aux concours de la fonction publique sont éloignées de plusieurs heures de route", soupire Aryan Bhardwaj, 18 ans, qui ne cache plus ses envies d'ailleurs.

A quelques kilomètres de Sainth, les habitants de Trewa, une autre petite localité agricole frontalière, se préparent eux aussi au pire.

"Nous avons déjà subi des pertes dans le passé à cause de tirs de mortier venus du Pakistan", rappelle Balvir Kaur, 36 ans, l'ancienne cheffe du village. "Le dernier incident remonte à 2023", ajoute-t-elle, "jusqu'à présent tout est calme".

Le calme qui précède les tempêtes, peut-être, alors Trewa se prépare au pire.

"Nous avons passé les derniers jours à inspecter les abris, à nous entraîner à une évacuation, à répéter nos exercices d'urgence au cas où", détaille cette fervente partisane du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.

"On est habitué à ce genre de situation", confirme Dwarka Das. A 65 ans, ce paysan de village a connu son lot de guerres et de crises avec ceux d'en face.

"Lors des précédents conflits, on allait se cacher dans les abris de l'école ou dans les villes alentour", raconte-t-il du haut de son expérience.

"Ça ne sera pas différent s'il se passe quoi que ce soit cette fois encore".

(T.Burkhard--BBZ)