Berliner Boersenzeitung - "Un cauchemar": une famille vénézuélienne déchirée par la politique de Trump

EUR -
AED 4.319136
AFN 81.137939
ALL 97.542231
AMD 452.093566
ANG 2.104448
AOA 1078.315556
ARS 1448.246631
AUD 1.788747
AWG 2.11959
AZN 2.001711
BAM 1.950305
BBD 2.37461
BDT 144.273522
BGN 1.957397
BHD 0.443318
BIF 3457.19586
BMD 1.175917
BND 1.497481
BOB 8.127103
BRL 6.361119
BSD 1.176086
BTN 100.27648
BWP 15.536228
BYN 3.848856
BYR 23047.972401
BZD 2.362444
CAD 1.597425
CDF 3392.520701
CHF 0.935209
CLF 0.02843
CLP 1091.004193
CNY 8.425919
CNH 8.430036
COP 4691.908667
CRC 593.727227
CUC 1.175917
CUP 31.161799
CVE 110.389201
CZK 24.635929
DJF 208.984064
DKK 7.460935
DOP 70.379179
DZD 152.222837
EGP 58.039305
ERN 17.638754
ETB 159.278468
FJD 2.630175
FKP 0.863245
GBP 0.861342
GEL 3.198577
GGP 0.863245
GHS 12.170916
GIP 0.863245
GMD 84.075524
GNF 10178.737605
GTQ 9.042523
GYD 246.056757
HKD 9.230489
HNL 30.785288
HRK 7.536918
HTG 154.424922
HUF 398.796362
IDR 19075.607321
ILS 3.919095
IMP 0.863245
INR 100.428719
IQD 1540.451217
IRR 49535.502127
ISK 142.427334
JEP 0.863245
JMD 187.890635
JOD 0.833677
JPY 170.410944
KES 152.263212
KGS 102.834445
KHR 4728.361805
KMF 491.533027
KPW 1058.356527
KRW 1600.587853
KWD 0.359078
KYD 0.980139
KZT 611.098285
LAK 25346.889587
LBP 105362.159783
LKR 352.835916
LRD 235.778352
LSL 20.660811
LTL 3.472177
LVL 0.7113
LYD 6.326978
MAD 10.555324
MDL 19.805201
MGA 5215.191449
MKD 61.577781
MMK 2468.492319
MNT 4215.994215
MOP 9.50881
MRU 46.681007
MUR 52.751264
MVR 18.116282
MWK 2041.985675
MXN 21.935319
MYR 4.965308
MZN 75.2113
NAD 20.660893
NGN 1804.432391
NIO 43.215113
NOK 11.822083
NPR 160.441969
NZD 1.937532
OMR 0.452138
PAB 1.176086
PEN 4.181531
PGK 4.932946
PHP 66.445201
PKR 333.901268
PLN 4.241681
PYG 9376.582319
QAR 4.281042
RON 5.059266
RSD 117.178916
RUB 92.992595
RWF 1686.26492
SAR 4.409983
SBD 9.803531
SCR 16.572662
SDG 706.136777
SEK 11.262591
SGD 1.50194
SHP 0.924086
SLE 26.398889
SLL 24658.394986
SOS 672.034686
SRD 43.726428
STD 24339.106889
SVC 10.291006
SYP 15289.013748
SZL 20.661175
THB 38.170221
TJS 11.402175
TMT 4.127469
TND 3.395465
TOP 2.754112
TRY 46.840294
TTD 7.968549
TWD 34.021988
TZS 3094.4714
UAH 49.107344
UGX 4219.113027
USD 1.175917
UYU 47.117251
UZS 14822.433412
VES 128.731741
VND 30809.024332
VUV 139.874269
WST 3.059185
XAF 654.114092
XAG 0.031914
XAU 0.000354
XCD 3.177975
XDR 0.813012
XOF 654.388771
XPF 119.331742
YER 284.748562
ZAR 20.591775
ZMK 10584.66262
ZMW 28.373061
ZWL 378.644781
  • AEX

    4.7300

    915.29

    +0.52%

  • BEL20

    -6.7400

    4486.13

    -0.15%

  • PX1

    16.2500

    7754.55

    +0.21%

  • ISEQ

    -2.2700

    11358.28

    -0.02%

  • OSEBX

    9.8800

    1629.27

    +0.61%

  • PSI20

    122.1200

    7754.57

    +1.6%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3800

    2417.7

    -1.12%

  • N150

    17.0000

    3634.25

    +0.47%

"Un cauchemar": une famille vénézuélienne déchirée par la politique de Trump
"Un cauchemar": une famille vénézuélienne déchirée par la politique de Trump / Photo: Pedro MATTEY - AFP

"Un cauchemar": une famille vénézuélienne déchirée par la politique de Trump

L'un a été emprisonné au Salvador, un autre est rentré au pays et le dernier vit reclus, de peur d'être arrêté: la politique anti-immigration de Donald Trump a déchiré la famille de Mercedes Yamarte, dont les trois fils avaient émigré aux Etats-Unis depuis le Venezuela.

Taille du texte:

"Je voudrais m'endormir, me réveiller et que tout cela ne soit jamais arrivé", dit en pleurant cette femme de 46 ans.

La pluie s'intensifie sur le toit de zinc de sa petite maison emplie de tristesse dans un quartier de Maracaibo, à neuf heures de route de Caracas, où l'argent du pétrole n'est jamais arrivé.

Sur son téléphone, elle montre une photo de ses enfants, prise lors d'un appel vidéo pour Noël dernier.

Son aîné, Mervin José Yamarte Fernández, 30 ans, a été arrêté au Texas le 13 mars avant d'être expulsé au Salvador et emprisonné dans une mégaprison pour membres de gangs.

Marié et père d'une petite fille de six ans, il fait partie des 252 Vénézuéliens envoyés le 15 mars dans ce pays d'Amérique centrale sur la base d'une loi de 1798 sur les ennemis étrangers, jusqu'alors uniquement utilisée en temps de guerre.

Expulsés sans autre forme de procès, la plupart sont accusés d'appartenir au gang Tren de Aragua.

Une affiliation contestée par des avocats et des militants des droits de l'Homme.

Ils affirment que nombre d'entre eux ont été arrêtés à cause de leurs tatouages, qui n'ont rien à voir avec l'organisation classée "terroriste" par Washington.

Mervin, qui travaillait au Texas dans un restaurant de tortillas et dans la construction, porte un tatouage sur la main gauche avec le numéro 99. Celui de son maillot de football. Il s'est également fait tatouer le nom de sa mère et de sa fille.

- "Plus seul que jamais" -

Il est arrivé aux Etats-Unis en 2023 dans l'espoir de trouver du travail pour envoyer de l'argent à sa mère et à son épouse.

Il a fait le voyage avec son frère Jonferson, 21 ans, traversant à pied la jungle du Darién - entre la Colombie et le Panama - puis le Mexique.

Leur frère Juan et leur soeur Francis, 28 et 19 ans, ont tenté de les rejoindre un an plus tard mais seul le premier est arrivé aux Etats-Unis, Francis ayant fait demi-tour au Mexique.

Jonferson a depuis quitté le pays, de peur de subir le même sort que son frère aîné.

Il a attendu un mois au Mexique avant de pouvoir regagner le Venezuela à bord d'un vol humanitaire affrété par Caracas.

"Ça a été un cauchemar", affirme Jonferson, qui a fait face à de nombreuses privations et a dû demander à sa mère de lui envoyer de l'argent.

"Je me sens plus seul que jamais", explique-t-il par téléphone à l'AFP, du bus qui le conduit à l'aéroport pour prendre son vol pour le Venezuela.

Des trois frères, Juan est le seul qui se trouve encore aux Etats-Unis.

Il vit caché, se déplaçant régulièrement d'un endroit à un autre pour éviter d'être arrêté.

"Je reste enfermé. Quand je vais à l'épicerie, je regarde de tous les côtés, apeuré, comme si quelqu'un me poursuivait", raconte à l'AFP le jeune homme, qui ne souhaite pas montrer son visage à la caméra et demande à ce que son lieu de résidence ne soit pas révélé.

Juan, qui continue de travailler dans la construction, refuse de retourner dans son pays "les mains vides".

Il est le seul qui puisse désormais aider sa mère, ainsi que sa femme et son fils de sept ans qui l'attendent au Venezuela.

Penser à sa famille le tourmente.

C'est "une douleur qui est difficile (...) d'avoir un être cher dans une mégaprison en étant innocent", dit-il en référence à son frère, Mervin.

"Ma mère est dévastée, elle n'a pas dormi depuis des jours" et "ma belle-sœur pleure aussi tous les jours", ajoute-t-il.

- "Terrifiant" -

Près de huit millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays au cours de la dernière décennie, poussés par la crise, selon les Nations unies.

A leur arrivée aux Etats-Unis, Mervin, Jonferson et Juan ont déposé une demande d'asile qui les autorisait à y rester jusqu'à ce qu'un juge décide de leur sort.

Ce statut protecteur n'a pas empêché les autorités américaines d'arrêter et d'expulser des migrants qui en bénéficiaient, selon des avocats et des militants.

À l'aube du 13 mars, des agents de la police de l'immigration frappent à la porte de l'appartement d'Irving, au Texas, où vivent les trois frères Yamarte avec des amis de leur quartier de Maracaibo, au Venezuela.

Ils disent disposer d'un mandat d'arrêt contre l'un d'eux.

Mais lorsqu'ils aperçoivent Mervin, ils lui lancent: "Toi aussi tu viens avec nous, pour des vérifications", raconte Juan.

L'un des agents affirme que l'aîné des Yamarte est également visé par un mandat d'arrêt. Mervin répond qu'il s'agit d'une erreur et propose de montrer ses papiers. "Mais ils l'avaient déjà menotté pour l'emmener", relate Juan.

Au total, quatre Vénézuéliens sont arrêtés ce jour-là.

Transféré dans un centre de détention au Texas, Mervin parvient à appeler Jonferson, son frère cadet.

Il ne sait pas où il sera envoyé ensuite et dit avoir été "trompé": on lui a fait signer des papiers qu'il ne comprend pas.

Trois jours plus tard, Jonferson tombe sur les images de l'arrivée des migrants vénézuéliens au Salvador, diffusées par le président Nayib Bukele.

Mervin apparaît sur l'une d'elles, agenouillé, la tête rasée et le regard dans le vague.

Jonferson se met à pleurer.

Il prévient sa mère, qui a également reconnu Mervin sur les images.

Il "regardait comme vers le ciel l'air de dire +Où suis-je, qu'ai-je fait pour être ici?+ (...) C'est le regard le plus terrifiant que j'ai vu dans les yeux de mon fils", se souvient Mercedes, qui a depuis retrouvé Jonferson.

A son retour, elle l'a accueilli dans sa maison avec une pancarte "Bienvenue" accompagnée de ballons aux couleurs du drapeau vénézuélien.

"J'aimerais être joyeuse comme il le faudrait, mais mon autre fils est au Salvador, je ne sais pas dans quelles conditions", confesse Mercedes.

Jonferson se dit quant à lui "reconnaissant", malgré la souffrance.

Le visage de sa mère s'illumine brièvement, elle le serre dans ses bras comme si elle voulait le garder près d'elle pour toujours. x

"J'ai très peur", dit-elle.

"Je n'aurais jamais pensé que l'absence de mes enfants me toucherait autant, je n'avais jamais imaginé une telle douleur."

(Y.Berger--BBZ)