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Le peuple de gauche brésilien a lancé vendredi un appel au rassemblement dans les rues du pays pour s'opposer à la volonté du Parlement brésilien de réduire la peine de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat.
Mercredi, au terme d'une séance houleuse, les députés brésiliens, à majorité pro-Bolsonaro, ont adopté une proposition de loi qui pourrait réduire la peine de l'ex-président à un peu plus de deux ans de prison.
Le Sénat, plus équilibré, doit encore se prononcer. Et bien que le président Luiz Inacio Lula da Silva puisse opposer son veto, la Chambre des députés aura le dernier mot.
L'appel à manifester dans les principales villes du pays dimanche a été lancé sur les réseaux sociaux sous le mot-dièse "pas d'amnistie" et "Parlement, ennemi du peuple".
"Rendons le Parlement au peuple", a écrit le célèbre chanteur Caetano Veloso, 83 ans, appelant à une seconde "protestation musicale", à l'image de celle menée en septembre contre le projet d'amnistie de Bolsonaro et qui avait rassemblé des milliers de personnes sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, aux côtés de certaines des plus grandes figures de la musique brésilienne, Gilberto Gil ou Chico Buarque.
Le camp Bolsonaro à la Chambre basse avait pendant des mois envisagé différentes options pour alléger sa peine, notamment une éventuelle amnistie totale qui a fait long feu après les manifestations monstres de septembre.
Président du Brésil de 2019 à 2022, M. Bolsonaro a été reconnu coupable par la Cour suprême d'avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir "de façon autoritaire" quel que soit le résultat de l'élection de 2022, qu'il a finalement perdue au second tour face à son rival de gauche Lula. Le plan avait échoué, selon les procureurs, en raison du manque de soutien de la hiérarchie militaire. Lui clame son innocence, se disant victime de "persécution politique".
"Ils ont approuvé la réduction des peines pour ceux qui ont planifié et tenté de mener un coup contre la démocratie", a déclaré Edinho Silva, président du Parti des travailleurs (PT) du président Lula, dans une vidéo publiée sur Instagram. "Inacceptable (...) descendons dans la rue pour protéger ce qui est essentiel à la démocratie", a-t-il ajouté.
Des manifestations sont prévues à Rio de Janeiro, São Paulo, la capitale Brasilia, et une dizaine d’autres villes du pays.
(H.Schneide--BBZ)