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Les candidats de gauche, l'écologiste Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel, se sont rapprochés mardi du seuil des 500 parrainages d'élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle, Marine Le Pen se disant elle "très inquiète" pour l'obtention des siens.
MM. Jadot et Roussel recueillent respectivement 450 et 492 parrainages, selon la liste publiée mardi par le Conseil Constitutionnel, qui voit la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud se qualifier pour la troisième fois à la présidentielle avec 509 signatures d'élus.
Les candidats doivent impérativement obtenir 500 parrainages d'élus d'ici le 4 mars pour pouvoir participer au scrutin du 10 avril.
Mais à 54 jours du premier tour, la recherche de ces sésames d'élus locaux s'est transformée en véritable course d'obstacles pour plusieurs candidats, comme Christiane Taubira, qui voient leur participation à la course de l'Elysée compromise.
Le "retrait" lundi du Parti radical de gauche (PRG) de la campagne de l'ancienne ministre de la Justice, qui a échoué à rassembler la gauche malgré sa victoire fin janvier à la Primaire populaire, pourrait être le coup de grâce pour une candidate qui stagne à 5% ou moins dans les intentions de vote.
Ses partisans réunis dans le collectif "Taubira pour 2022" sont "révoltés" et appellent à un rassemblement mercredi à 19h30 devant le Conseil constitutionnel.
Selon eux, l'ancienne Garde des Sceaux, qui a récolté à ce jour 73 parrainages, est "menacée de ne pouvoir se présenter à cause de l'action des partis qui s'opposent frontalement et violemment aux citoyens".
Lundi soir, Mme Taubira avait parlé d'"une péripétie dans un moment crucial pour le pays" mais une source proche de la candidate était moins optimiste: "On n'est pas sûrs d'être sur la ligne de départ le 4 mars". Et un appel aux maires va être lancé.
Parmi ceux déjà qualifiés, Emmanuel Macron, qui temporise sur l'annonce de sa candidature et comptait mardi 1.260 signatures validées, sa rivale de droite Valérie Pécresse (1.824) et la socialiste Anne Hidalgo (1.007).
Quant à Marine Le Pen (RN), qui en a récolté 274, elle s'est dite mardi "très inquiète pour l'obtention de mes 500 parrainages".
"Je serai probablement amenée à faire un appel directement aux maires car j'ai les plus vives inquiétudes", a-t-elle dit lors d'un déplacement dans l'Aisne en s'en prenant à l'"aide" apportée, selon elle, par les Républicains à Eric Zemmour.
L'ancien polémiste en a lui seulement 250 mais son entourage assurait mardi avoir "enregistré plus de 500 promesses". "Il faut que les maires comprennent bien que cette campagne a besoin d'un débat démocratique et loyal", a insisté son porte-parole Guillaume Peltier sur France 2.
- Sabotage -
Ce n'est pas le seul souci de Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national fait face à une série de défections vers son rival d'extrême droite, allant jusqu'à dénoncer une "campagne de sabotage" interne au parti.
Après le ralliement du sénateur RN Stéphane Ravier et d'autres élus à Eric Zemmour, un membre de la direction du parti, l'eurodéputé Nicolas Bay, envisage lui aussi de rejoindre l'ex-polémiste. Il a demandé mardi soir une "réunion du Bureau exécutif" qu'il juge "nécessaire, mais aussi urgente".
"Un certain nombre en réalité ont opéré de véritables campagnes de sabotage en interne, et ça c'est impardonnable", a estimé la candidate mardi parlant de "haute trahison" et de "limaces poisseuses".
Entretemps, Éric Zemmour qui selon un sondage Harris Interactive paru mardi dépasse Valérie Pécresse d'un demi-point à 14,5 %, a voulu se donner une dimension internationale, en faisant savoir mardi qu'il avait échangé la veille par téléphone avec l'ancien président américain Donald Trump.
Ce dernier lui a conseillé d'être "sincère". "Ca me paraissait intéressant de confronter nos regards" sur "les destins respectifs de la France et des États-Unis pris dans la tourmente d une même guerre de civilisations", a expliqué le candidat.
La déclaration de candidature d'Emmanuel Macron, confrontée à deux crises internationales avec l'Ukraine et le Mali, se fait elle toujours attendre.
Selon une source gouvernementale, il sera "compliqué" pour le chef de l'Etat d'être au Salon de l'agriculture, qui commence le samedi 26 février, "en n'étant pas encore candidat". "Mais il n'est pas impossible qu'il se déclare au salon", ajoute cette source, assurant que "tout est prêt pour les 15 premiers jours de la campagne, les déplacements et les mesures".
D'ici là, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le lancement le 25 février d'une "grande campagne", incitant les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales et à voter.
(Y.Yildiz--BBZ)