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Du relais mixte en ouverture au relais masculin, Quentin Fillon Maillet a écrit en l'espace d'onze jours de compétition aux JO-2022 de Pékin l'une des plus belles épopées françaises de l'olympisme, avec cinq médailles, dont deux titres.
"Elles ont toutes une histoire", explique "QFM". Retour sur une quinzaine de folie.
. L'argent du relais mixte en amuse-bouche (5 février)
C'est en équipe que Quentin Fillon Maillet a lancé ses Jeux et ceux de la délégation française avec une première médaille en relais mixte longue à se dessiner. Cette course, inscrite au programme depuis 2014, avait souri il y a quatre ans aux Bleus, rentrés de Pyeongchang en or. Mais le relais tricolore était en mauvaise posture sur le site venté de Zhangjiakou, avant une énorme remontée de Julia Simon.
"La première médaille, en relais mixte, c'était une course en équipe et on peut se dire +OK, quoi qu'il se passe pour la suite, il y aura une ligne olympique à mon palmarès+", souligne Fillon Maillet.
Dernier relayeur et à la lutte jusque dans la dernière ligne droite pour le titre olympique, il a dû se contenter de l'argent derrière la Norvège de Johannes Boe, prémices d'un duel pour la légende pendant l'ensemble de la quinzaine entre les deux meilleurs biathlètes actuels.
. L'or sur l'individuel en entrée (8 février)
Avec un soleil couchant et des températures très légèrement moins polaires que les jours précédents, Quentin Fillon Maillet se pare d'or pour la première fois sur une course en solo dans un grand championnat sur une épreuve où il décroche la première victoire de sa carrière (pour un total de 13).
Le pas de tir est toujours venté, mais moins que pour le relais mixte. Le Jurassien de 29 ans manque deux fois la cible, tout comme Johannes Boe, mais il vole sur la piste et termine avec une bonne trentaine de secondes d'avance sur son rival.
"L'objectif de carrière est coché", affirme "QFM", qui rejoint ainsi dans le palmarès Martin Fourcade et Vincent Jay, les deux seuls champions olympiques sur une course individuelle du biathlon français.
. L'argent sur le sprint en premier plat (12 février)
Sur le pas de tir en sprint, les fautes sont moins fortement sanctionnées que lors de l'individuel. La balle ratée sur le tir couché le relègue à une petite trentaine de secondes de Johannes Boe, qui décroche son deuxième titre olympique à Pékin.
Ce sprint, c'est "la récidive" affirme Fillon Maillet, "sur un format qui me convient moins, mais du coup qui me permet encore de me placer pour la poursuite du lendemain, format que j'affectionne beaucoup".
. L'or sur la poursuite en plat principal (13 février)
Moins de 24 heures après cette troisième médaille, Fillon Maillet repart sur la piste en altitude de Zhangjiakou (1.700 m) pour la poursuite, lui qui a remporté les quatre dernières courses sur ce format en Coupe du monde avant les Jeux.
"Je pense que c'est la poursuite qui m'a le plus touché: avec la manière dont j'ai gagné la course, les conditions qu'on a eues ce jour-là, valider une deuxième médaille d'or, ça a été juste incroyable", reconnait celui qui entre progressivement dans la légende.
Les conditions sont en effet dantesques, avec la neige qui tombe depuis le début de la matinée dans la station chinoise et un vent qui a repris de la vigueur. Et pourtant, sur le pas de tir, les vingt cibles tombent une à une. Le dernier à résister au Français, le Russe Eduard Latypov, en manque deux sur le second tir debout. Le dernier tour se transforme en marche triomphale.
. Le relais argenté en dessert (15 février)
En trois expériences aux JO, Martin Fourcade a toujours échoué à monter avec ses coéquipiers du relais sur un podium olympique. Fillon Maillet y parvient accompagné de Fabien Claude, Emilien Jacquelin et Simon Desthieux.
"On est une super bande de potes. On travaille ensemble et on s’amuse ensemble depuis des années. Je les vois plus que ma copine, mes parents ou n'importe qui d'autre, donc on a tissé des liens plutôt forts et ça va encore plus nous rapprocher", explique la locomotive du collectif tricolore.
Dans une nouvelle course à rebondissements, la France profite de l'incroyable fébrilité de Latypov sur le tir debout (il touche seulement trois cibles en huit cartouches), obligé de faire deux tours de pénalité, pour prendre la médaille d'argent.
Dernier relayeur, comme pour le relais mixte, Fillon Maillet a recours à deux pioches, et voit Vetle Christiansen s'envoler pour l'or.
(Y.Berger--BBZ)