Berliner Boersenzeitung - "Très fiers", les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes

EUR -
AED 4.053934
AFN 77.604725
ALL 99.707463
AMD 427.646458
ANG 1.990829
AOA 1021.931449
ARS 1057.089224
AUD 1.658342
AWG 1.989457
AZN 1.868325
BAM 1.956946
BBD 2.230385
BDT 132.006077
BGN 1.956122
BHD 0.41603
BIF 3190.709937
BMD 1.103721
BND 1.444019
BOB 7.633468
BRL 6.165383
BSD 1.104642
BTN 92.735445
BWP 14.768511
BYN 3.615083
BYR 21632.933326
BZD 2.226683
CAD 1.497479
CDF 3134.568318
CHF 0.937336
CLF 0.037756
CLP 1041.804482
CNY 7.856511
CNH 7.863582
COP 4646.665781
CRC 581.335031
CUC 1.103721
CUP 29.248609
CVE 110.328584
CZK 25.053807
DJF 196.713368
DKK 7.462744
DOP 66.178139
DZD 146.204001
EGP 53.359618
ERN 16.555816
ETB 125.548555
FJD 2.4544
FKP 0.85927
GBP 0.844612
GEL 2.974557
GGP 0.85927
GHS 17.309976
GIP 0.85927
GMD 77.806238
GNF 9545.50119
GTQ 8.549927
GYD 231.113193
HKD 8.606
HNL 27.375777
HRK 7.580455
HTG 145.33244
HUF 396.964051
IDR 17033.06532
ILS 4.157795
IMP 0.85927
INR 92.669635
IQD 1447.134001
IRR 46472.176701
ISK 152.324305
JEP 0.85927
JMD 173.438383
JOD 0.782205
JPY 158.238841
KES 142.225694
KGS 92.932427
KHR 4501.594324
KMF 491.710918
KPW 993.34889
KRW 1484.934815
KWD 0.337065
KYD 0.920543
KZT 529.00206
LAK 24414.07013
LBP 98921.309571
LKR 332.225981
LRD 215.40414
LSL 19.795108
LTL 3.259001
LVL 0.66763
LYD 5.259031
MAD 10.751794
MDL 19.221077
MGA 5024.850357
MKD 61.543704
MMK 3584.84304
MNT 3750.443603
MOP 8.871313
MRU 43.689179
MUR 50.848449
MVR 16.953033
MWK 1915.28645
MXN 21.981376
MYR 4.812402
MZN 70.472755
NAD 19.795377
NGN 1816.382514
NIO 40.663435
NOK 11.98087
NPR 148.376511
NZD 1.797987
OMR 0.42488
PAB 1.104647
PEN 4.199439
PGK 4.374521
PHP 62.364103
PKR 307.865727
PLN 4.276243
PYG 8542.923392
QAR 4.02642
RON 4.974688
RSD 117.030883
RUB 99.942834
RWF 1472.035015
SAR 4.142311
SBD 9.214475
SCR 14.936112
SDG 663.868445
SEK 11.456848
SGD 1.441818
SHP 0.85927
SLE 25.21705
SLL 23144.444258
SOS 631.258082
SRD 32.03104
STD 22844.798119
SVC 9.665658
SYP 2773.132559
SZL 19.800411
THB 37.388529
TJS 11.770083
TMT 3.874061
TND 3.374745
TOP 2.586791
TRY 37.620442
TTD 7.506428
TWD 35.509462
TZS 3007.163202
UAH 45.448481
UGX 4103.36482
USD 1.103721
UYU 44.57569
UZS 14029.085135
VEF 3998287.624919
VES 40.439997
VND 27234.317848
VUV 131.035951
WST 3.091437
XAF 656.329304
XAG 0.038981
XAU 0.000441
XCD 2.982862
XDR 0.818764
XOF 656.338229
XPF 119.331742
YER 276.344121
ZAR 19.74292
ZMK 9934.80918
ZMW 29.024727
ZWL 355.39774
  • AEX

    9.0600

    888.31

    +1.03%

  • BEL20

    69.6500

    4240.57

    +1.67%

  • PX1

    72.7900

    7425.26

    +0.99%

  • ISEQ

    83.2700

    9654.89

    +0.87%

  • OSEBX

    6.7900

    1392.67

    +0.49%

  • PSI20

    55.7700

    6774.89

    +0.83%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    53.3700

    2656.73

    +2.05%

  • N150

    15.6600

    3277.21

    +0.48%

"Très fiers", les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes
"Très fiers", les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes

"Très fiers", les Béninois recouvrent leurs trésors et une partie d'eux-mêmes

"C'est une immense fierté, c'est notre grandeur qui nous a été enlevée et que nous retrouvons aujourd'hui", dit très ému Abdou Malehossou, venu découvrir pour la première fois, les 26 trésors restitués en novembre par la France au Bénin, exposés à partir de dimanche à Cotonou.

Taille du texte:

Pour "ce jour historique", ce Béninois de 32 ans est venu avec sa fille de deux ans, voir et "apprendre en famille cette histoire que l'on ne connait pas", celle avant la colonisation, dit-il.

Ces 26 trésors avaient été pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes.

Toujours détenus 129 ans après par la France, ces œuvres, dont certaines revêtent un caractère sacré, ont finalement été restituées en novembre dernier au Bénin, après plus de deux ans de négociations entre Paris et Cotonou.

Pour les montrer au peuple béninois, un espace muséal de plus de 2.000 m2 a été aménagé au sein du palais présidentiel à Cotonou, qui accueille cette exposition intitulée "Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation", jusqu’au 22 mai.

Trois salles aux immenses parois peintes en noir, tel un écrin leur donnant un caractère solennel, accueillent les trésors.

Dès leur entrée, les Béninois font face au trône d'apparat du roi Ghézo (1797-1818), majestueuse sculpture de bois de près de deux mètres, surmontée d'une tablette incurvée.

Étudiants par dizaines, couples venus avec leurs enfants se placent respectueusement en arc de cercle face au trône, avant que l'un des médiateurs de l'exposition, ne les enjoigne à s'approcher.

"N'ayez pas peur, c'est votre patrimoine", leur lance-t-il.

Il n'en faut pas plus pour que les visiteurs se l'approprient. Certains collent presque leur visage à la vitrine pour scruter ses incroyables motifs afro-brésiliens sculptés dans le bois. D'autres s'interpellent pour venir se placer de tel ou tel côté et l'admirer sous tous ses angles. Tous se prennent en photo avec lui.

Devant chaque vitrine, de la statue mi-homme mi-lion du roi Glèlè aux portes du palais royal, l'émotion et surtout la fierté se lisent sur les visages.

- Médiateurs pris d'assaut -

Les médiateurs sont nombreux, mais bientôt il n'y en a plus un de libre. Les questions fusent. "Qui était le roi Glèlè?", "Que représente ce symbole?", "Est-ce que les Français étaient déjà là?", tous veulent en savoir davantage sur ces œuvres. Sur leur histoire, au sens large.

"Nous n'avions pas de livres, mais nous avions ces objets, ce sont ces objets qui racontaient notre histoire avant qu'on nous les prenne", dit à l'AFP Cosme Houegbe Lo Béhanzin, arrière petit-fils du roi Béhanzin, dont la statue mi-homme mi-requin est également exposée.

"C'est la première fois que je la vois, et j'ai du mal à y croire", dit ce membre de la cour royale, qui a noué autour de sa taille un tissu traditionnel Kanvo jaune, sur lequel est brodé en bleu... un requin.

"C'est un honneur que ces œuvres soient le patrimoine de tous les Béninois, et pas seulement des descendants des rois d'Abomey", ajoute le dignitaire.

Après les trésors, les Béninois sont invités à découvrir la seconde partie de l'exposition, où 34 artiste contemporains sont également exposés.

Une volonté du gouvernement de lier "l'histoire au présent", et montrer que le "génie artistique béninois a perduré", malgré la dépossession d'une partie de son patrimoine.

- "Connaitre son passé" -

Des tapisseries monumentales d'Yves Apollinaire Pèdé mettant à l'honneur le vaudou, à l'installation réalisée à partir de cheveux de Dimitri Fagbohoun, en passant par les robots afro-futuristes d'Emo de Medeiros, la centaine d'oeuvres montrent la vitalité artistique de la scène contemporaine béninoise.

Depuis cinq minutes, Tireria Kalilou, étudiant en médecine de 32 ans, ne décolle plus ses yeux d'une photographie de la béninoise Laeila Adjovi.

Une femme regarde vers le ciel. Les ailes multicolores d'un oiseau messager, dont la particularité est de voler la tête tournée vers l'arrière, se déploient derrière elle.

"Ca parait peut-être simple, mais pour mieux appréhender le futur, il faut connaitre son passé", dit ce Malien, arrivé à l'âge de cinq ans à Cotonou, et qui se sent Béninois. "Un Béninois, très fier", souligne-t-il.

A la sortie, on comprend mieux pourquoi à l'entrée de l'exposition, les visiteurs s'étaient longuement arrêtés, pensifs, devant une citation inscrite sur un mur.

"Restituer au pays qui l'a produit telle ou telle œuvre d'art (...) c'est permettre à un peuple de recouvrer une partie de sa mémoire et de son identité".

Cet appel lancé en juin 1978 par Amadou-Mahtar M’Bow, alors directeur général de l’Unesco, fait largement écho. Il ne s'agit pas seulement d’œuvres matérielles qui ont été enlevées aux Béninois, mais bien une partie d'eux-mêmes.

Cette inscription est aussi un rappel poignant que les demandes de restitution d'oeuvres par les pays anciennement colonisés ne sont pas nouvelles. Mais que celles-ci commencent seulement à être écoutées.

(H.Schneide--BBZ)