Berliner Boersenzeitung - Aide à mourir : vote historique

EUR -
AED 4.306564
AFN 82.07473
ALL 98.07928
AMD 450.462029
ANG 2.098329
AOA 1075.180837
ARS 1470.911341
AUD 1.795583
AWG 2.110496
AZN 1.994833
BAM 1.954072
BBD 2.365908
BDT 142.957227
BGN 1.958101
BHD 0.441939
BIF 3448.316747
BMD 1.172498
BND 1.498088
BOB 8.096839
BRL 6.386479
BSD 1.171864
BTN 100.36224
BWP 15.644764
BYN 3.834741
BYR 22980.961662
BZD 2.353738
CAD 1.604147
CDF 3383.82969
CHF 0.932676
CLF 0.028837
CLP 1106.615901
CNY 8.411559
CNH 8.420084
COP 4749.203327
CRC 592.381151
CUC 1.172498
CUP 31.071198
CVE 110.914745
CZK 24.655266
DJF 208.376372
DKK 7.460464
DOP 70.461679
DZD 152.027785
EGP 58.254421
ERN 17.587471
ETB 159.195906
FJD 2.635483
FKP 0.859842
GBP 0.862548
GEL 3.177825
GGP 0.859842
GHS 12.194244
GIP 0.859842
GMD 83.84075
GNF 10149.142868
GTQ 9.006265
GYD 245.165722
HKD 9.204045
HNL 30.778505
HRK 7.536345
HTG 153.793985
HUF 400.327198
IDR 19083.578164
ILS 3.933251
IMP 0.859842
INR 100.558355
IQD 1535.972438
IRR 49391.480771
ISK 142.997752
JEP 0.859842
JMD 187.029377
JOD 0.831313
JPY 171.968527
KES 151.844248
KGS 102.53503
KHR 4714.61482
KMF 493.03675
KPW 1055.245989
KRW 1606.005645
KWD 0.35821
KYD 0.976578
KZT 608.871515
LAK 25267.332673
LBP 105055.824928
LKR 352.267468
LRD 235.091339
LSL 20.94035
LTL 3.462081
LVL 0.709233
LYD 6.320069
MAD 10.570656
MDL 19.833221
MGA 5194.166756
MKD 61.568241
MMK 2461.324166
MNT 4207.875629
MOP 9.475205
MRU 46.554046
MUR 52.832749
MVR 18.055148
MWK 2036.043438
MXN 21.849923
MYR 4.97257
MZN 74.993093
NAD 20.940656
NGN 1799.303633
NIO 43.089378
NOK 11.838836
NPR 160.581352
NZD 1.953306
OMR 0.45082
PAB 1.171774
PEN 4.18054
PGK 4.836525
PHP 66.352829
PKR 333.282006
PLN 4.244047
PYG 9338.979567
QAR 4.268594
RON 5.077154
RSD 117.205312
RUB 92.041524
RWF 1681.362195
SAR 4.397437
SBD 9.775027
SCR 16.647475
SDG 704.085317
SEK 11.167924
SGD 1.50017
SHP 0.921399
SLE 26.387949
SLL 24586.70203
SOS 670.083281
SRD 43.76173
STD 24268.342246
SVC 10.253194
SYP 15244.664935
SZL 20.940575
THB 38.164327
TJS 11.255322
TMT 4.115468
TND 3.392223
TOP 2.746106
TRY 46.92654
TTD 7.950037
TWD 34.141383
TZS 3095.619921
UAH 48.945865
UGX 4212.274669
USD 1.172498
UYU 47.049593
UZS 14884.862264
VES 130.478221
VND 30643.236379
VUV 139.320918
WST 3.213217
XAF 655.388554
XAG 0.031979
XAU 0.000355
XCD 3.168734
XDR 0.814451
XOF 653.081314
XPF 119.331742
YER 283.920527
ZAR 20.85862
ZMK 10553.89098
ZMW 28.385896
ZWL 377.543892
  • AEX

    2.7400

    916.76

    +0.3%

  • BEL20

    -12.1200

    4475.18

    -0.27%

  • PX1

    44.0200

    7766.71

    +0.57%

  • ISEQ

    43.4700

    11482.71

    +0.38%

  • OSEBX

    0.3300

    1633.8

    +0.02%

  • PSI20

    0.7700

    7733.44

    +0.01%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -4.8800

    2434.83

    -0.2%

  • N150

    13.7500

    3632.37

    +0.38%


Aide à mourir : vote historique




 Le 27 mai 2025, l'Assemblée nationale française a marqué un tournant majeur dans l'histoire sociétale du pays en adoptant, en première lecture, une proposition de loi instaurant un « droit à l’aide à mourir » par 305 voix pour et 199 contre. Ce texte, porté par le député MoDem Olivier Falorni, légalise le suicide assisté et, de manière exceptionnelle, l’euthanasie, sous des conditions strictement encadrées. Parallèlement, une seconde proposition de loi sur le renforcement des soins palliatifs a été adoptée à l’unanimité, reflétant un consensus plus large sur l’accompagnement en fin de vie.

Ce vote, qualifié d’historique par ses partisans, s’inscrit dans un débat de longue date, relancé en 2022 par le président Emmanuel Macron à travers une convention citoyenne. Depuis, la question de la fin de vie a suscité des discussions intenses, tant au sein du Parlement que dans la société française. Le texte sur l’aide à mourir, qui doit encore être examiné par le Sénat à l’automne 2025, vise à offrir une alternative aux souffrances intolérables des patients atteints de maladies graves et incurables.

Un cadre strict pour un droit nouveau
La proposition de loi établit cinq critères cumulatifs pour accéder à l’aide à mourir. Le demandeur doit être majeur, de nationalité française ou résider de manière stable en France. Il doit souffrir d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, engageant son pronostic vital. Cette maladie doit entraîner une souffrance physique ou psychologique constante, jugée insupportable ou réfractaire aux traitements. Enfin, la personne doit être en mesure d’exprimer sa volonté de manière libre et éclairée. Un délai minimum de deux jours est requis pour confirmer la décision, garantissant une réflexion approfondie.

Le texte privilégie l’auto-administration de la substance létale par le patient, l’administration par un professionnel de santé étant réservée aux cas où le patient est physiquement incapable de le faire. Cette disposition, rétablie par un amendement gouvernemental, souligne l’importance accordée à l’autonomie individuelle. Les soignants opposés à cette pratique peuvent invoquer une clause de conscience, préservant ainsi leur liberté éthique.

Un débat empreint de respect
Contrairement aux séances parlementaires souvent marquées par des tensions, les deux semaines de débats sur ce texte ont été saluées pour leur sérénité et leur profondeur. Les députés, libres de voter selon leurs convictions personnelles, ont exprimé des positions variées, transcendant les clivages politiques traditionnels. La gauche et le centre, majoritairement favorables, ont soutenu le texte, tandis que la droite et l’extrême droite s’y sont largement opposées. Quelques voix dissidentes, comme celle du député macroniste Charles Rodwell ou de la députée insoumise Sophia Chikirou, ont illustré la complexité des choix individuels face à une question aussi intime.

Les interventions ont souvent été empreintes d’émotion. La députée écologiste Sandrine Rousseau a marqué les esprits par ses larmes à la tribune, tandis qu’Olivier Falorni a défendu avec ferveur un texte qu’il considère comme une « avancée républicaine » portée par les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. De son côté, le Premier ministre François Bayrou, historiquement réticent, a exprimé des interrogations, tout en saluant la qualité du processus parlementaire.

Des réactions contrastées
L’adoption du texte a suscité des réactions vives et contrastées. Les partisans, comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, ont célébré une victoire pour la liberté individuelle et la dignité face à la souffrance. Jonathan Denis, président de l’association, a évoqué « l’espoir d’une fin de vie maîtrisée, épargnée des agonies inutiles ». À l’inverse, les opposants, notamment la Conférence des évêques de France, ont exprimé une « vive inquiétude », craignant une rupture du pacte social et une menace pour les plus vulnérables. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs a dénoncé un « changement fondamental » de la mission des soignants, tout en saluant les avancées du texte sur les soins palliatifs.

Certains critiques, comme le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont pointé du doigt la création d’un délit d’entrave à l’aide à mourir, puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende. Ce dispositif, comparé à celui protégeant l’accès à l’IVG, vise à sanctionner les pressions morales ou intimidations contre les patients ou les soignants. Pour Retailleau, il risque de pénaliser la compassion et de limiter le dialogue avec ceux qui souhaitent vivre.

Un enjeu sociétal et médical
Le vote de l’Assemblée place la France sur la voie de devenir le huitième pays européen à légaliser l’aide à mourir, après la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse. Toutefois, le chemin législatif reste long. Le Sénat, où la droite est majoritaire, pourrait s’opposer au texte ou le modifier significativement. De plus, le manque de moyens dans les soins palliatifs, couvrant actuellement seulement la moitié des besoins, reste un défi majeur. Les trois quarts des médecins soutiennent la légalisation, mais seuls un tiers se disent prêts à accompagner un patient dans cette démarche, révélant une fracture au sein du corps médical.

Ce vote intervient dans un contexte où près d’un million de Français pourraient être éligibles à l’aide à mourir, selon certaines estimations. Les défenseurs du texte y voient une réponse à des situations de détresse extrême, notamment pour des maladies comme la sclérose latérale amyotrophique. Les opposants, eux, redoutent une banalisation de la mort et une pression accrue sur les personnes âgées ou dépendantes.

Vers une nouvelle vision de la fin de vie
En saluant une « étape importante », Emmanuel Macron a souligné le « chemin de fraternité » qu’il souhaite voir se dessiner, dans le respect des sensibilités de chacun. Ce vote, fruit d’un débat apaisé et réfléchi, redéfinit le rapport de la France à la mort et à la dignité. Alors que le texte poursuit son parcours législatif, il continuera d’alimenter les discussions sur la liberté individuelle, la responsabilité médicale et la solidarité face à la souffrance. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, espère une adoption définitive avant 2027, marquant ainsi une réforme sociétale majeure pour le pays.