Berliner Boersenzeitung - Contre les rixes entre jeunes, l'Essonne veut lutter "au plus près"

EUR -
AED 4.324438
AFN 82.328185
ALL 97.949419
AMD 453.271707
ANG 2.107025
AOA 1079.636914
ARS 1449.927532
AUD 1.795358
AWG 2.122186
AZN 1.990127
BAM 1.954815
BBD 2.380071
BDT 144.607168
BGN 1.955302
BHD 0.443822
BIF 3511.586629
BMD 1.177357
BND 1.500925
BOB 8.145897
BRL 6.365024
BSD 1.178791
BTN 100.508378
BWP 15.572091
BYN 3.857757
BYR 23076.197533
BZD 2.367907
CAD 1.60034
CDF 3396.675125
CHF 0.934236
CLF 0.02847
CLP 1093.644109
CNY 8.436237
CNH 8.434891
COP 4697.183555
CRC 595.092696
CUC 1.177357
CUP 31.199961
CVE 110.209492
CZK 24.624403
DJF 209.911602
DKK 7.461312
DOP 70.463613
DZD 152.811006
EGP 58.09939
ERN 17.660355
ETB 162.604613
FJD 2.634572
FKP 0.862382
GBP 0.862196
GEL 3.202678
GGP 0.862382
GHS 12.200855
GIP 0.862382
GMD 84.181539
GNF 10220.808822
GTQ 9.063435
GYD 246.625785
HKD 9.242194
HNL 30.798357
HRK 7.534265
HTG 154.780072
HUF 398.487987
IDR 19055.287849
ILS 3.930624
IMP 0.862382
INR 100.608101
IQD 1544.202579
IRR 49596.16423
ISK 142.389078
JEP 0.862382
JMD 188.32435
JOD 0.834746
JPY 169.961488
KES 152.345617
KGS 102.959991
KHR 4731.556641
KMF 492.135408
KPW 1059.578096
KRW 1605.597618
KWD 0.359353
KYD 0.982393
KZT 612.503705
LAK 25399.88359
LBP 105621.403141
LKR 353.647378
LRD 236.35096
LSL 20.645002
LTL 3.476429
LVL 0.712172
LYD 6.347722
MAD 10.576473
MDL 19.851002
MGA 5177.370399
MKD 61.514133
MMK 2472.040219
MNT 4224.807876
MOP 9.5308
MRU 46.751453
MUR 52.922057
MVR 18.128529
MWK 2044.161764
MXN 21.964892
MYR 4.973745
MZN 75.303303
NAD 20.644739
NGN 1800.6381
NIO 43.377968
NOK 11.869454
NPR 160.810958
NZD 1.941497
OMR 0.452699
PAB 1.178806
PEN 4.198286
PGK 4.866528
PHP 66.42671
PKR 334.519655
PLN 4.249107
PYG 9398.14683
QAR 4.295936
RON 5.059923
RSD 117.183551
RUB 92.839359
RWF 1693.339948
SAR 4.415489
SBD 9.815536
SCR 17.271949
SDG 706.982177
SEK 11.24715
SGD 1.499715
SHP 0.925218
SLE 26.431679
SLL 24688.592283
SOS 673.657847
SRD 43.779986
STD 24368.913178
SVC 10.314674
SYP 15308.030561
SZL 20.654334
THB 38.075993
TJS 11.428398
TMT 4.132523
TND 3.429373
TOP 2.757486
TRY 46.920697
TTD 7.986876
TWD 34.069761
TZS 3114.646199
UAH 49.220701
UGX 4228.870104
USD 1.177357
UYU 47.226214
UZS 14843.523969
VES 128.889394
VND 30817.908599
VUV 140.260432
WST 3.06316
XAF 655.624007
XAG 0.031985
XAU 0.000352
XCD 3.181866
XDR 0.815386
XOF 655.618441
XPF 119.331742
YER 285.096832
ZAR 20.707824
ZMK 10597.623008
ZMW 28.438677
ZWL 379.108479
  • AEX

    -7.4100

    907.86

    -0.81%

  • BEL20

    -20.1900

    4465.79

    -0.45%

  • PX1

    -79.1000

    7675.64

    -1.02%

  • ISEQ

    -78.3700

    11279.66

    -0.69%

  • OSEBX

    0.4900

    1629.82

    +0.03%

  • PSI20

    -1.5500

    7753.39

    -0.02%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -27.3800

    2417.7

    -1.12%

  • N150

    -28.7100

    3605.71

    -0.79%

Contre les rixes entre jeunes, l'Essonne veut lutter "au plus près"
Contre les rixes entre jeunes, l'Essonne veut lutter "au plus près" / Photo: Thomas COEX - AFP/Archives

Contre les rixes entre jeunes, l'Essonne veut lutter "au plus près"

Les jeunes, "s'ils fraternisent à huit ans, ils ne se fracassent pas à 12 ans et ne s'entretuent pas à 14". Ainsi parle un élu de l'Essonne, originaire de ce département qui comptait à lui seul un quart des rixes recensées en France en 2020.

Taille du texte:

Dans ce territoire, les autorités tentent de lutter, en alliant prévention et répression, contre ces violences qui semblent être devenues quasiment inéluctables.

Au sud de la région parisienne, le département est truffé de villes et de secteurs où la culture de l'affrontement entre cités rivales, à coups de couteaux, béquilles ou barres de fer, est profondément "ancrée" depuis plusieurs décennies.

Quelle en est la cause exacte? Personne ne semble vraiment en mesure de donner une réelle explication. Sans vraie structure ou leader, ce phénomène se transmet des "grands frères" aux "petits frères" avec des conséquences parfois tragiques.

L'année dernière, trois jeunes ont ainsi été tués dans le 91, dont deux adolescents de 14 ans. Les suspects, âgés de 15 et 16 ans, ont été mis en examen et écroués en attente de leur éventuel procès aux assises.

L'Essonne est marquée "par un peuplement récent dans beaucoup de quartiers, avec des gens qui sont arrivés massivement dans des villes nouvelles et qui ont construit leur identité autour du quartier", tente de décrypter une source préfectorale.

"Ce sont des conflits tribaux entre deux groupes, sans lien avec le trafic de stupéfiants, c'est de la pure violence", ajoute Alexandre Touzet, vice-président LR du département en charge de la sécurité.

"Ils sont embarqués très jeunes dans le collectif et échappent complètement aux adultes grâce aux réseaux sociaux. Tout devient très rapide", disait l'année dernière à l'AFP une éducatrice de l'association de prévention spécialisée Val d'Yerres-Val de Seine.

"Il est passé en bus sur mon territoire, il a jeté un mauvais regard, il appartient au groupe de rap de l'autre côté de la ville… Il y a toujours un prétexte dérisoire", tente d'expliquer de son côté la procureure d'Evry Caroline Nisand.

"On dirait que, dans l'Essonne, les jeunes ont besoin d'affirmer leur identité comme ça…", soupire-t-elle.

Son parquet, dont les rixes sont "la première priorité", compte deux magistrats spécialisés sur cette thématique.

"Une des réponses pénales que l'on requiert de manière quasi-systématique c'est l'éloignement du mineur, via l'interdiction de se rendre dans sa commune", détaille la magistrate pour le volet répression.

- "Ça vient d'où?" -

En 2021, 129 affrontements, individuels et entre bandes, ont été comptabilisés dans le département. Des agressions qui entraînent souvent des vengeances, ou "match retour", particulièrement craints des autorités.

Aujourd'hui, le phénomène émerge dès l'école primaire et s'amplifie au collège.

"On a des jeunes qui grandissent chacun dans leur quartier et se retrouvent mélangés au collège ou au lycée", explique le préfet Eric Jalon. "Il faut qu'ils se soient vus et aient eu des activités ensemble avant même d'arriver au collège", appuie-t-il pour le volet prévention.

Ainsi, certains adolescents évitent d'être scolarisés dans les établissements de la ville voisine et "rivale" où ils pourraient être en minorité. Le département souhaite mettre en place un médiateur dans chaque collège de secteurs sensibles.

Le mois dernier encore, un mineur de 15 ans a été grièvement blessé lors d'un affrontement entre une trentaine de personnes près d'un établissement scolaire à Longjumeau.

Autre élément déterminant: "les réseaux de transports", ajoute le préfet.

L'autobus 402, par exemple, relie entre elles les cités les plus sensibles - et souvent rivales - du 91: la Grande Borne, les Tarterêts, Montconseil…

Kevin (prénom modifié) en a fait l'amère expérience l'année dernière. Arrivé récemment dans la ville de Fleury-Mérogis, il devait prendre cet autobus à la Grande Borne pour se rendre à son lycée à Ris-Orangis et donc traverser toute la ville de Grigny. Qui est en "embrouille" avec Fleury, ce que Kévin ignorait.

"A l'arrêt, trois mecs en cagoule sont venus vers moi et m'ont demandé +Ça vient d'où?+. J'ai dit +Fleury+". Mauvaise réponse.

"Ils m'ont frappé, le conducteur a appelé la police. Moi j'ai pas voulu porter plainte, mais après j'ai pas pu revenir à Grigny. On disait de moi que j'avais appelé les flics et au quartier on peut pas faire ça".

- Fraterniser à huit ans -

A quelques kilomètres de là, la ville de Boussy-Saint-Antoine a été endeuillée en février 2021 par la mort de Toumani, 14 ans, d'un coup de couteau dans le thorax.

Selon Romain Colas, le maire PS de Boussy, "il faut travailler sur les plus jeunes, passer du temps dans les centres de loisirs pour qu'ils se connaissent".

"S'ils fraternisent à huit ans, ils ne se fracassent pas à 12 ans et ne s'entretuent pas à 14", assure cet élu né en Essonne et qui a toujours connu ce phénomène.

Pour prévenir ces rixes, l'édile milite pour mettre en place une structure intercommunale pour les 8-13 ans.

"La bascule se fait à cet âge, il faut être au plus près", rappelle-t-il.

Et, comme s'il était rattrapé par la réalité, l'élu de recevoir, en pleine interview, un message sur une boucle d'alerte.

Un des moyens mis en place dans 13 secteurs prioritaires pour détecter "en temps réel" les signaux avant-coureurs de ces affrontements et regroupant dans une même conversation la police, l'Education nationale, les services municipaux ou encore les transports.

Cette fois-ci, c'est un chef d'établissement de la commune voisine, Epinay-sous-Sénart, qui prévient d'une "potentielle bagarre" à la pause du déjeuner. La police a été appelée en prévention et la confrontation évitée.

Aux côtés de 175 autres élus de l'Essonne, Romain Colas a signé cette semaine une tribune réclamant plus de ressources à l'Etat face à ce problème.

En réponse, la préfecture a rappelé "l'engagement de l'Etat", précisé que les boucles d'alerte avaient permis "de déjouer plusieurs dizaines de rixes".

"Mais il faut rester très prudent et très humble", raisonne une source préfectorale. "On n'est jamais à l'abri d'une seule rixe qui peut avoir des conséquences dramatiques".

(B.Hartmann--BBZ)