Berliner Boersenzeitung - David Lynch, le sorcier de l'image

EUR -
AED 4.199154
AFN 79.355717
ALL 98.40149
AMD 438.962919
ANG 2.046108
AOA 1048.961761
ARS 1355.950033
AUD 1.760087
AWG 2.059336
AZN 1.948317
BAM 1.957421
BBD 2.30681
BDT 139.605612
BGN 1.955886
BHD 0.43102
BIF 3400.916414
BMD 1.143282
BND 1.470017
BOB 7.92263
BRL 6.51102
BSD 1.142446
BTN 97.570802
BWP 15.335834
BYN 3.738896
BYR 22408.323091
BZD 2.2949
CAD 1.566085
CDF 3275.502571
CHF 0.933953
CLF 0.027979
CLP 1073.507592
CNY 8.236539
CNH 8.241238
COP 4723.057136
CRC 579.880218
CUC 1.143282
CUP 30.296967
CVE 110.35639
CZK 24.891555
DJF 203.450264
DKK 7.460542
DOP 67.325755
DZD 150.503933
EGP 56.80047
ERN 17.149227
ETB 155.743539
FJD 2.56924
FKP 0.84889
GBP 0.843599
GEL 3.132987
GGP 0.84889
GHS 11.710903
GIP 0.84889
GMD 82.31609
GNF 9900.19869
GTQ 8.774266
GYD 239.022124
HKD 8.968171
HNL 29.766651
HRK 7.530912
HTG 149.553851
HUF 403.012532
IDR 18636.350645
ILS 4.034066
IMP 0.84889
INR 97.597565
IQD 1496.639418
IRR 48160.745557
ISK 144.398811
JEP 0.84889
JMD 182.411061
JOD 0.810608
JPY 163.180039
KES 147.609352
KGS 99.980536
KHR 4567.822722
KMF 496.754531
KPW 1028.954036
KRW 1574.367348
KWD 0.350473
KYD 0.952097
KZT 584.564097
LAK 24674.649736
LBP 102366.268347
LKR 342.223407
LRD 227.920742
LSL 20.493972
LTL 3.375814
LVL 0.69156
LYD 6.228158
MAD 10.51771
MDL 19.719503
MGA 5184.293289
MKD 61.522989
MMK 2400.271588
MNT 4086.076709
MOP 9.230906
MRU 45.241466
MUR 52.271016
MVR 17.674913
MWK 1981.040567
MXN 21.958728
MYR 4.866377
MZN 73.067143
NAD 20.493972
NGN 1809.872538
NIO 42.044819
NOK 11.527927
NPR 156.113283
NZD 1.894904
OMR 0.439608
PAB 1.142456
PEN 4.134624
PGK 4.691886
PHP 63.615637
PKR 322.119758
PLN 4.249979
PYG 9128.559669
QAR 4.175958
RON 5.065316
RSD 117.252689
RUB 90.603893
RWF 1644.090288
SAR 4.288487
SBD 9.54728
SCR 16.779261
SDG 686.544411
SEK 10.902495
SGD 1.4697
SHP 0.89844
SLE 25.97562
SLL 23974.047748
SOS 652.940722
SRD 42.587332
STD 23663.624784
SVC 9.996278
SYP 14864.78197
SZL 20.485965
THB 37.184079
TJS 11.424961
TMT 4.007203
TND 3.397914
TOP 2.677676
TRY 44.789984
TTD 7.758425
TWD 34.300514
TZS 3072.573271
UAH 47.612329
UGX 4160.445406
USD 1.143282
UYU 47.459303
UZS 14613.101604
VES 108.436305
VND 29758.481722
VUV 137.527377
WST 3.163471
XAF 656.50067
XAG 0.033235
XAU 0.000338
XCD 3.089776
XDR 0.820379
XOF 656.50067
XPF 119.331742
YER 278.789419
ZAR 20.424318
ZMK 10290.901777
ZMW 30.55357
ZWL 368.13627
  • AEX

    -4.6100

    918.36

    -0.5%

  • BEL20

    4.9500

    4506.83

    +0.11%

  • PX1

    -14.7300

    7737.2

    -0.19%

  • ISEQ

    18.2600

    11430.3

    +0.16%

  • OSEBX

    7.9600

    1569.64

    +0.51%

  • PSI20

    36.9400

    7425.73

    +0.5%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -1.3100

    2619.62

    -0.05%

  • N150

    -10.0300

    3571.39

    -0.28%

David Lynch, le sorcier de l'image
David Lynch, le sorcier de l'image / Photo: Valery HACHE - AFP

David Lynch, le sorcier de l'image

Cinéaste parmi les plus influents de son époque, l'Américain David Lynch, mort à 78 ans, était un sorcier de l'image, qui a envoûté une cohorte d'admirateurs fascinés par l'inquiétante étrangeté de ses films.

Taille du texte:

Réalisateur de dix longs métrages, tous cultes, sortis entre 1977 et 2006, et d'une série diffusée en 1990 et 2017, le cinéaste à l'allure sobre - chemise boutonnée sous le menton et houpette au-dessus du front - a été nommé aux Oscars pour "Elephant Man" (1980), "Blue Velvet" (1986) et "Mulholland Drive" (2001). Il reçoit un Oscar d'honneur en 2019 pour l'ensemble de sa filmographie.

En France, dès la sortie de "Eraserhead" (1977), son premier long métrage, David Lynch fait l'objet d'une vénération. Il reçoit la Palme d'or à Cannes pour "Sailor et Lula" (1990) ainsi qu'un César du meilleur film étranger pour "Mulholland Drive".

En 1990, il crée "Twin Peaks", série mythique qui révolutionne le genre et transforme en détectives des millions de télespectateurs hantés par les mystères qu'il trousse sur deux saisons. Un quart de siècle plus tard, il reproduit le miracle avec "Twin Peaks: The Return" (2017), un ovni de 18 épisodes qui reprend l'intrigue autour de la disparition de l'agent Dale Cooper.

- Personnages égarés -

Né le 20 janvier 1946 dans le Montana (nord-ouest), il grandit dans une famille presbytérienne (protestante) de cinq enfants. Son père, scientifique au ministère de l'Agriculture et sa mère, professeure d'anglais, déménagent régulièrement au gré des affectations paternelles. David, mauvais à l'école, est un enfant sociable qui ramasse des morceaux de bois putréfiés dans les forêts où son père travaille.

Après des études en dents de scie, il trouve son bonheur aux Beaux-Arts de Pennsylvanie à Philadelphie. La ville, en plein déclin industriel, va imprégner son imaginaire. Il reproduit dans ses toiles l'ambiance "coupe-gorge" de son quartier misérable, peuplé de personnages égarés. Des nains, des clowns, une femme à la bûche: ces films seront tous ponctués par ces folles apparitions.

Avec sa première épouse (il en aura quatre), il se met à la caméra, désireux de "faire une peinture qui bouge". Il monte "L'alphabet", un court-métrage inspiré par un cousin somnambule qui récite l'alphabet en tremblant. Suit "Grand-mère": un garçon solitaire se fabrique une grand-mère à partir d'une graine. "Petit à petit, je suis tombé amoureux de ce médium", écrit-il dans son autobiographie "Mon histoire vraie". "Le cinéma est un langage. Il peut dire de grandes choses abstraites".

Sans le sou, père d'une petite Jennifer, il reste cinq ans à Philadelphie puis déménage à Los Angeles.

En 1973, sa soeur l'initie à la méditation transcendantale. "J'ai eu l'impression d'être dans un ascenseur dont le câble avait été coupé", raconte-t-il après sa première séance. "Boum! Je suis tombé en pleine félicité - un pur bonheur (...) Vous êtes emporté dans un océan de conscience pure". Dès lors, il méditera deux fois vingt minutes par jour.

- Outre-mondes -

Avec "Eraserhead" (1977), son premier long-métrage qu'il finance par des petits boulots sur cinq années, il entre de plein pied dans le malaise surréaliste. Il y raconte l'histoire d'un zombie, d'une jeune fille bizarre et de leur enfant, une créature repoussante agitée par des cris insoutenables, le tout filmé en noir et blanc dans un décor de ruines industrielles. "C'est mon film le plus spirituel", affirme-t-il, toujours avare en explications. Stanley Kubrick en raffole et le qualifie de cinéaste de l'inconscient.

Etonnament, Mel Brooks, le comique américain connu pour ses blagues de pets, produit "Elephant man" en 1980. Cette créature difforme de l'Angleterre victorienne touche le monde entier et fait de Lynch la mascotte de Hollywood. On lui confie la réalisation de "Dune", le célèbre roman de science-fiction de Frank Herbert. Le résultat fait un flop à 40 millions de dollars.

En 1986, il redevient son propre auteur et signe avec "Blue Velvet", l'un de ses plus beaux films. Derrière les façades proprettes d'une petite ville de Caroline, se déroulent des orgies sadomasochistes. Isabella Rossellini en chanteuse de cabaret envoûte et Dennis Hopper, qui ne peut atteindre l'orgasme sans inhaler un gaz euphorisant, terrorise.

Quatre ans plus tard, c'est la consécration à Cannes avec "Sailor et Lula" (1990) puis "Twin Peaks". Avec "Lost Highway" (1997) et "Mulholland Drive" (2001), il poursuit ses virées dans des outre-mondes aux contours inquiétants, faits de souvenirs en décomposition, de pulsions éclatantes et d'humour absurde.

Après l'échec commercial de son dernier film "Inland Empire" (2006), il poursuit sa vie d'artiste comme photographe, graveur, chanteur, publiciste et même décorateur. Interrogé sur la noirceur de ses films, il répondait: "La plupart des films reflètent le monde dans lequel nous vivons. Je m'entiche de certaines idées. (...) Si je vous disais (...) que mes films étaient les oeuvres d'un homme illuminé, alors là, ce serait une autre histoire. Mais je suis juste un gars originaire du Montana, je fais mon truc, je suis mon petit bonhomme de chemin, comme tout le monde".

(Y.Berger--BBZ)