Berliner Boersenzeitung - Espèces invasives: quand l'Australie se débat avec le coup du lapin

EUR -
AED 4.309789
AFN 77.522604
ALL 96.452418
AMD 447.213117
ANG 2.100682
AOA 1076.126462
ARS 1685.7607
AUD 1.76051
AWG 2.115287
AZN 1.993253
BAM 1.955857
BBD 2.359259
BDT 143.144198
BGN 1.955587
BHD 0.442413
BIF 3462.00154
BMD 1.173529
BND 1.515151
BOB 8.094237
BRL 6.344691
BSD 1.171329
BTN 105.730101
BWP 16.534415
BYN 3.436801
BYR 23001.176619
BZD 2.355859
CAD 1.616367
CDF 2622.838325
CHF 0.932685
CLF 0.027349
CLP 1072.899254
CNY 8.282829
CNH 8.276686
COP 4463.225764
CRC 583.319594
CUC 1.173529
CUP 31.09853
CVE 110.268234
CZK 24.20638
DJF 208.585229
DKK 7.468916
DOP 75.01252
DZD 152.148165
EGP 55.781731
ERN 17.602941
ETB 182.402627
FJD 2.666029
FKP 0.874075
GBP 0.876409
GEL 3.166214
GGP 0.874075
GHS 13.447394
GIP 0.874075
GMD 85.667973
GNF 10188.29882
GTQ 8.971263
GYD 245.027187
HKD 9.133562
HNL 30.839036
HRK 7.533821
HTG 153.403192
HUF 382.819396
IDR 19544.428361
ILS 3.767053
IMP 0.874075
INR 106.032314
IQD 1534.445005
IRR 49417.324315
ISK 148.193336
JEP 0.874075
JMD 187.664705
JOD 0.831989
JPY 182.722635
KES 151.056581
KGS 102.625144
KHR 4689.117552
KMF 492.882831
KPW 1056.172054
KRW 1729.271869
KWD 0.359863
KYD 0.976129
KZT 609.927889
LAK 25405.745144
LBP 104895.276551
LKR 362.240624
LRD 206.746064
LSL 19.837382
LTL 3.465127
LVL 0.709856
LYD 6.362159
MAD 10.774816
MDL 19.948585
MGA 5195.130237
MKD 61.549725
MMK 2464.726504
MNT 4162.950817
MOP 9.388575
MRU 46.43356
MUR 54.064706
MVR 18.084166
MWK 2031.150919
MXN 21.161667
MYR 4.815044
MZN 74.986324
NAD 19.837382
NGN 1700.89023
NIO 43.101264
NOK 11.80824
NPR 169.168682
NZD 2.018951
OMR 0.451212
PAB 1.171334
PEN 3.947916
PGK 4.970125
PHP 69.353212
PKR 329.443459
PLN 4.224125
PYG 8005.200683
QAR 4.269125
RON 5.090303
RSD 117.395216
RUB 92.994803
RWF 1704.942741
SAR 4.403629
SBD 9.658842
SCR 17.671485
SDG 705.870976
SEK 10.85483
SGD 1.515513
SHP 0.880451
SLE 28.276841
SLL 24608.322975
SOS 668.216752
SRD 45.283569
STD 24289.689633
STN 24.500614
SVC 10.249301
SYP 12977.3351
SZL 19.831497
THB 37.154535
TJS 10.799917
TMT 4.107353
TND 3.434501
TOP 2.825577
TRY 50.089781
TTD 7.949233
TWD 36.643453
TZS 2879.53369
UAH 49.442839
UGX 4165.122162
USD 1.173529
UYU 46.121353
UZS 14080.412975
VES 310.674152
VND 30879.07961
VUV 142.567587
WST 3.267043
XAF 655.973445
XAG 0.018437
XAU 0.000275
XCD 3.171522
XCG 2.111062
XDR 0.81582
XOF 655.973445
XPF 119.331742
YER 279.74007
ZAR 19.796796
ZMK 10563.176488
ZMW 26.853673
ZWL 377.875994
  • AEX

    3.3000

    947.02

    +0.35%

  • BEL20

    11.4700

    5000.5

    +0.23%

  • PX1

    63.3800

    8085.76

    +0.79%

  • ISEQ

    180.8900

    12919.56

    +1.42%

  • OSEBX

    12.7000

    1641.11

    +0.78%

  • PSI20

    -24.8600

    7993.87

    -0.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -40.8800

    4354.64

    -0.93%

  • N150

    24.2300

    3695.32

    +0.66%

Espèces invasives: quand l'Australie se débat avec le coup du lapin
Espèces invasives: quand l'Australie se débat avec le coup du lapin / Photo: GEORG HOCHMUTH - APA/AFP/Archives

Espèces invasives: quand l'Australie se débat avec le coup du lapin

Avec ses grandes oreilles et sa fourrure duveteuse, le lapin est souvent perçu comme mignon et inoffensif. Il est pourtant responsable de l'une des pires invasions biologiques mondiales, ravageant l'Australie qui a tenté par tous les moyens de l'éradiquer mais n'a souvent fait qu'empirer le problème.

Taille du texte:

En 1859, ils n'étaient pourtant que 24 Oryctolagus cuniculus, plus communément désignés comme lapins de garenne, à débarquer sur les côtes australiennes en provenance d'Angleterre, pour le bon plaisir du Britannique Thomas Austin, nostalgique de ses parties de chasse.

Mais plus de 150 ans plus tard, ils sont, selon une étude parue en 2022 dans PNAS, environ 200 millions à pulluler au pays des kangourous, dévorant la végétation, détruisant les cultures et menaçant la survie de plusieurs espèces.

Avec jusqu'à sept portées annuelles, de 5 lapereaux en moyenne chacune, et une maturité sexuelle dès l'âge de 3-4 mois, le lapin a la faculté de s'étendre rapidement.

Dès ses premières années aux antipodes, en l'absence de prédateurs naturels et grâce à sa rapide adaptation au climat, le léporidé ne s'en est pas privé.

Étendant son territoire de 110 km par an, il se répand en 70 ans sur 70% de la masse terrestre de l'Australie, "ce qui constitue l'invasion la plus rapide connue par un mammifère dans le monde entier", relate un rapport de l'organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique (CSIRO).

- 200 millions de dégâts annuels -

Le problème est que le petit mammifère à l'air placide est du genre vorace. Herbes, bulbes, graines, arbustes, aucun herbacé ne résiste à son appétit. Résultat: il contribue à la désertification de l'outback, prive de nourritures d'autres espèces et grignote les cultures.

Les dommages agricoles et horticoles causés par les lapins sont estimés à environ 200 millions de dollars australiens chaque année, selon le ministère de l'Agriculture d'Australie occidentale.

Alors depuis plus d'un siècle, le gouvernement tente par tous les moyens de régler le problème.

Chasse intensive, pièges, bulldozers pour détruire les terriers, poison ou même explosifs: rien n'y fait, la progression du lapin résiste à tout.

En 1901, l'Australie décide de construire une barrière de 1.800 km de long dans l'espoir de freiner l’irrésistible progression de la bestiole vers les terres agricoles de l'ouest.

Mais le temps que la construction soit achevée, le garenne est déjà de l'autre côté. S'ensuit une extension, puis une autre. Au total plus de 3.000 km de pieux et de grillages. En vain.

L'Australie passe alors au plan B: l'introduction de prédateurs, comme le renard.

Mais le remède s'avère pire que le mal. Le goupil préfère s'attaquer à des proies plus faciles, comme les petits marsupiaux endémiques de l'île, déjà menacés d'extinction.

- "cas d'école" -

Dans les années 50, la science est appelée à la rescousse. Le virus de la myxomatose, une maladie provoquant des tumeurs mortelles chez les lapins, est introduit dans le pays.

Dans un premier temps, le succès semble au rendez-vous, la population de lapins passe de 600 à 100 millions. Mais le léporidé s'adapte et finit par développer une résistance au virus, peu à peu inopérant.

Nouvel angle d'attaque quelques années plus tard: la puce espagnole, censée propager des maladies parmi les lapins. Mais là encore, c'est un échec. Pire, le parasite infecte d'autres espèces.

En 1995, une nouvelle tentative d'éradication, via un virus de fièvre hémorragique, finit par inquiéter la communauté scientifique, craignant qu'il ne mute.

Très efficace sur les lapins, ce pathogène hautement contagieux peut en outre se propager rapidement à d'autres pays via les moustiques. Il arrive d'ailleurs deux ans plus tard en Nouvelle-Zélande, elle aussi aux prises avec une invasion lapine.

Un mal pour un bien? Pas vraiment. Privé d'une partie des lapins, son prédateur principal, l'hermine, elle aussi importée, se rabat sur le kiwi, oiseau endémique de l'île qui se trouve à son tour menacé.

L'Australie comme la Nouvelle-Zélande représentent "des cas d'école" de ce qu'il ne faut pas faire en matière d'introduction et de gestion des espèces invasives, souligne Elaine Murphy, scientifique au département de conservation néo-zélandais.

Si la propagation du léporidé semble aujourd'hui stabilisée sous les 300 millions, le gouvernement australien indique "continuer les recherches" pour endiguer durablement le problème.

(T.Burkhard--BBZ)