Berliner Boersenzeitung - Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens

EUR -
AED 4.159231
AFN 78.828432
ALL 98.314578
AMD 433.372294
ANG 2.026609
AOA 1038.399083
ARS 1294.312448
AUD 1.756536
AWG 2.041127
AZN 1.926224
BAM 1.960521
BBD 2.27583
BDT 137.170316
BGN 1.960467
BHD 0.42695
BIF 3353.88754
BMD 1.132387
BND 1.46118
BOB 7.788756
BRL 6.418709
BSD 1.127089
BTN 96.419571
BWP 15.211294
BYN 3.688601
BYR 22194.782574
BZD 2.264102
CAD 1.57348
CDF 3221.640165
CHF 0.932187
CLF 0.027823
CLP 1067.704883
CNY 8.175722
CNH 8.16122
COP 4726.243063
CRC 570.360877
CUC 1.132387
CUP 30.008252
CVE 110.534591
CZK 24.901383
DJF 200.70889
DKK 7.459327
DOP 66.35833
DZD 150.185489
EGP 56.502591
ERN 16.985803
ETB 152.977704
FJD 2.56203
FKP 0.847929
GBP 0.843351
GEL 3.103037
GGP 0.847929
GHS 13.751114
GIP 0.847929
GMD 82.107753
GNF 9763.338357
GTQ 8.653411
GYD 235.817866
HKD 8.865021
HNL 29.335995
HRK 7.535018
HTG 147.541381
HUF 402.132109
IDR 18570.691648
ILS 3.996079
IMP 0.847929
INR 96.947886
IQD 1476.536042
IRR 47687.638544
ISK 144.900004
JEP 0.847929
JMD 179.227636
JOD 0.802858
JPY 162.934627
KES 145.863117
KGS 99.027155
KHR 4511.745066
KMF 495.419573
KPW 1019.101417
KRW 1569.646892
KWD 0.347428
KYD 0.939249
KZT 577.061961
LAK 24376.161327
LBP 101382.989972
LKR 339.149207
LRD 225.447826
LSL 20.288909
LTL 3.343644
LVL 0.68497
LYD 6.178742
MAD 10.43593
MDL 19.611794
MGA 5087.13787
MKD 61.532437
MMK 2377.283514
MNT 4049.866235
MOP 9.087062
MRU 44.645524
MUR 52.055852
MVR 17.506859
MWK 1954.463334
MXN 21.81934
MYR 4.839822
MZN 72.365778
NAD 20.289089
NGN 1806.840519
NIO 41.478785
NOK 11.567366
NPR 154.258058
NZD 1.905909
OMR 0.435941
PAB 1.127114
PEN 4.160263
PGK 4.687204
PHP 62.937492
PKR 318.751438
PLN 4.242657
PYG 9002.479845
QAR 4.120195
RON 5.064377
RSD 117.308227
RUB 91.296654
RWF 1593.000887
SAR 4.246963
SBD 9.44086
SCR 16.081678
SDG 680.009805
SEK 10.865988
SGD 1.462642
SHP 0.889878
SLE 25.676068
SLL 23745.586629
SOS 644.136906
SRD 41.501798
STD 23438.121847
SVC 9.862619
SYP 14723.253721
SZL 20.282394
THB 37.106074
TJS 11.576644
TMT 3.969016
TND 3.383071
TOP 2.652163
TRY 43.976473
TTD 7.652258
TWD 34.136371
TZS 3054.614797
UAH 46.719773
UGX 4117.916228
USD 1.132387
UYU 47.226853
UZS 14492.707468
VES 107.218833
VND 29400.726396
VUV 137.48081
WST 3.057879
XAF 657.525851
XAG 0.034289
XAU 0.000343
XCD 3.060332
XDR 0.817751
XOF 657.525851
XPF 119.331742
YER 276.185326
ZAR 20.271253
ZMK 10192.840325
ZMW 30.553901
ZWL 364.628109
  • AEX

    1.4900

    931.05

    +0.16%

  • BEL20

    42.3900

    4504.79

    +0.95%

  • PX1

    59.1200

    7942.42

    +0.75%

  • ISEQ

    171.4000

    11374.17

    +1.53%

  • OSEBX

    2.8100

    1561.46

    +0.18%

  • PSI20

    126.8700

    7376.68

    +1.75%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    31.4100

    2648.98

    +1.2%

  • N150

    20.2800

    3578.31

    +0.57%

Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens
Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens / Photo: Issouf SANOGO - AFP

Il y a 150.000 ans à Abidjan, une immense forêt tropicale et déjà l'Homo sapiens

Le quartier d'Anyama est un coin d'Abidjan ordinaire où les enfants jouent tranquillement et les grillades fument au coin des rues. Difficile d'imaginer qu'ici l'Homo sapiens vécut il y a 150.000 ans, quand la capitale économique ivoirienne était une immense forêt tropicale.

Taille du texte:

Une quinzaine d'archéologues et d'anthropologues de différentes nationalités viennent pourtant de le désigner comme le lieu de la plus vieille présence humaine dans une forêt tropicale, dans une étude publiée dans la revue Nature fin février.

Avant cette découverte, les traces d'Homo sapiens - notre espèce apparue il y a 300.000 ans - admises par la science dans ce type d'environnement étaient bien plus récentes: elles remontaient à 70.000 ans maximum en Asie et en Océanie, rappellent les chercheurs.

Ruth Fabiola Agoua, 25 ans, assiste sa mère commerçante à deux pas de l'ancien site de fouilles. "C'est intéressant", dit-elle à l'AFP, "on ne peut pas vivre sans connaître son histoire".

Vigile d'un magasin, Basile Sawadogo, 51 ans, est lui plus indifférent. "On vit dans le présent", dit-il en se rendant au travail dans ce quartier excentré et en construction, qui ne compte que de petits commerces essentiels, des maisons basses et une seule grande route traversante en dur.

A Abidjan, il ne reste que près de 3.500 hectares de forêt tropicale, au "Banco", un parc national situé au coeur de la ville et continuellement grignoté par l'urbanisation.

Dès 1982, un archéologue ivoirien renommé, François Guédé Yiodé, alerté par un géologue, avait commencé des fouilles à Anyama sur le terrain d'un particulier.

Accompagné de chercheurs, dont certains feront partie des auteurs de l'étude publiée par Nature, il creuse et met au jour sous plusieurs mètres de terre de nombreux outils de pierre datant du pléistocène, une période du paléolithique. Il les fait analyser et les conserve chez lui.

Dans une chambre étroite de sa modeste maison, M. Guédé Yiodé, aujourd'hui âgé de 77 ans et à la retraite, exhume péniblement des cartons entassés qui renferment ces vestiges.

Taillés dans du silex, du quartz ou d'autres roches, "des pics servent à fendre des matériaux" quand d'autres outils, des "chopper", présentent un bord tranchant pour couper la peau d'un animal afin de le dépecer, explique-t-il.

"Les forêts africaines n'étaient pas une barrière écologique majeure pour l'Homo sapiens il y a 150.000 ans", ont conclu les chercheurs dans l'étude publiée par Nature.

En outre, les données "soulignent l'importance des nombreux biomes d'Afrique (région qui s'étend sous un même climat, ndlr)" et de leur diversité dans l'évolution de l'humanité, ont-ils indiqué.

Pour François Guédé Yiodé, l'étude doit convaincre "les gens de ne plus émettre de doutes sur l'existence précoce de l'homme en terre africaine".

- "Science lente" -

Sa publication pourrait aussi permettre de braquer les projecteurs sur les autres richesses archéologiques du pays.

"Il y a plusieurs sites en Côte d'Ivoire où on pourrait faire des fouilles (...), des études sur le paléolithique", affirme Eugénie Affoua Kouamé, chercheuse en anthropologie et archéologie à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africains (IHAAA).

L'étude publiée par Nature peut également "pousser les étudiants à se spécialiser dans ces filières", pense Akissi Diane Guebie, en licence 2 d'anthropologie.

La recherche dans ces disciplines s'est intensifiée ces quinze dernières années, mais le manque de moyens, de matériel et de spécialistes reste un frein, remarque Mme Kouamé.

En Côte d'Ivoire, "l'archéologie est une science lente à sortir ses conclusions parce qu'elle n'est pas financée", confirme François Guédé Yiodé.

Des années après leur découverte, des outils en pierre et sédiments d'Anyama, dont ceux trouvés par l'archéologue ivoirien, ont été analysés en Allemagne. Une partie de la recherche a été financée par des organismes européens.

François Guédé Yiodé, considéré par ses pairs comme le seul spécialiste de la préhistoire de la Côte d'Ivoire, dit avoir payé de sa poche les premières années de fouilles à hauteur de 15 millions de francs CFA (22.000 euros).

Il dénonce avec amertume un "manque de volonté" de l'Etat pour l'aider.

Il lui reproche également de ne pas avoir protégé le site de fouilles avant qu'il ne soit brutalement détruit il y a quelques années, selon lui par une personne se présentant comme le propriétaire des lieux, pour en faire une carrière.

L'archéologue à la retraite dit essayer en vain d'exposer sa collection dans un musée, pour le grand public et "la coopération entre chercheurs".

"Je ne suis pas à l'aise que tout ça soit à la maison", confie-t-il.

(K.Lüdke--BBZ)