Berliner Boersenzeitung - Aide à mourir : vote historique

EUR -
AED 4.313662
AFN 76.92863
ALL 96.595806
AMD 448.35549
ANG 2.10226
AOA 1076.935627
ARS 1692.033606
AUD 1.76444
AWG 2.11394
AZN 2.001162
BAM 1.95918
BBD 2.365972
BDT 143.557695
BGN 1.955795
BHD 0.442683
BIF 3482.129613
BMD 1.174411
BND 1.517111
BOB 8.116971
BRL 6.369895
BSD 1.174722
BTN 106.233844
BWP 15.564789
BYN 3.46306
BYR 23018.462198
BZD 2.362566
CAD 1.616747
CDF 2630.681819
CHF 0.934614
CLF 0.02725
CLP 1069.008384
CNY 8.28489
CNH 8.28401
COP 4466.873519
CRC 587.611367
CUC 1.174411
CUP 31.1219
CVE 110.717676
CZK 24.280489
DJF 208.716845
DKK 7.469503
DOP 74.986625
DZD 152.445685
EGP 55.826235
ERN 17.61617
ETB 182.298047
FJD 2.660336
FKP 0.874732
GBP 0.878413
GEL 3.175445
GGP 0.874732
GHS 13.488161
GIP 0.874732
GMD 85.732445
GNF 10206.809344
GTQ 8.997524
GYD 245.762995
HKD 9.141483
HNL 30.774085
HRK 7.533971
HTG 153.975014
HUF 385.289582
IDR 19539.562216
ILS 3.784887
IMP 0.874732
INR 106.392448
IQD 1538.478851
IRR 49469.146008
ISK 148.39907
JEP 0.874732
JMD 188.084522
JOD 0.832704
JPY 183.010285
KES 151.386086
KGS 102.702723
KHR 4704.692226
KMF 492.670011
KPW 1056.965776
KRW 1733.396351
KWD 0.360204
KYD 0.978985
KZT 612.654469
LAK 25461.238188
LBP 105168.535604
LKR 362.984751
LRD 207.900213
LSL 19.824511
LTL 3.467732
LVL 0.71039
LYD 6.365756
MAD 10.794309
MDL 19.858179
MGA 5296.595535
MKD 61.544022
MMK 2466.578767
MNT 4166.079309
MOP 9.419713
MRU 46.671551
MUR 53.909874
MVR 18.090325
MWK 2039.369674
MXN 21.160027
MYR 4.81192
MZN 75.057072
NAD 19.824506
NGN 1706.079535
NIO 43.189022
NOK 11.891784
NPR 169.974551
NZD 2.023053
OMR 0.451556
PAB 1.174722
PEN 4.232236
PGK 5.002057
PHP 69.389511
PKR 329.099462
PLN 4.223647
PYG 7890.614515
QAR 4.276154
RON 5.091665
RSD 117.38833
RUB 94.010407
RWF 1704.070849
SAR 4.40673
SBD 9.60287
SCR 16.766734
SDG 706.412736
SEK 10.881544
SGD 1.516535
SHP 0.881113
SLE 28.332718
SLL 24626.816338
SOS 671.18038
SRD 45.271253
STD 24307.943541
STN 24.956241
SVC 10.278691
SYP 12987.087677
SZL 19.824497
THB 37.088502
TJS 10.795581
TMT 4.122184
TND 3.424628
TOP 2.827701
TRY 50.142084
TTD 7.971721
TWD 36.793724
TZS 2900.796395
UAH 49.634729
UGX 4175.203923
USD 1.174411
UYU 46.099344
UZS 14095.876316
VES 314.084275
VND 30894.064621
VUV 142.674728
WST 3.269498
XAF 657.087946
XAG 0.01896
XAU 0.000273
XCD 3.173906
XCG 2.117144
XDR 0.816434
XOF 655.321915
XPF 119.331742
YER 280.101318
ZAR 19.820623
ZMK 10571.115533
ZMW 27.106655
ZWL 378.159971
  • AEX

    -7.3900

    939.59

    -0.78%

  • BEL20

    -14.0000

    4986.02

    -0.28%

  • PX1

    -16.9800

    8068.62

    -0.21%

  • ISEQ

    -56.8500

    12863.03

    -0.44%

  • OSEBX

    1.6400

    1642.81

    +0.1%

  • PSI20

    7.1900

    8001.36

    +0.09%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -67.9300

    4286.65

    -1.56%

  • N150

    0.3700

    3695.55

    +0.01%


Aide à mourir : vote historique




 Le 27 mai 2025, l'Assemblée nationale française a marqué un tournant majeur dans l'histoire sociétale du pays en adoptant, en première lecture, une proposition de loi instaurant un « droit à l’aide à mourir » par 305 voix pour et 199 contre. Ce texte, porté par le député MoDem Olivier Falorni, légalise le suicide assisté et, de manière exceptionnelle, l’euthanasie, sous des conditions strictement encadrées. Parallèlement, une seconde proposition de loi sur le renforcement des soins palliatifs a été adoptée à l’unanimité, reflétant un consensus plus large sur l’accompagnement en fin de vie.

Ce vote, qualifié d’historique par ses partisans, s’inscrit dans un débat de longue date, relancé en 2022 par le président Emmanuel Macron à travers une convention citoyenne. Depuis, la question de la fin de vie a suscité des discussions intenses, tant au sein du Parlement que dans la société française. Le texte sur l’aide à mourir, qui doit encore être examiné par le Sénat à l’automne 2025, vise à offrir une alternative aux souffrances intolérables des patients atteints de maladies graves et incurables.

Un cadre strict pour un droit nouveau
La proposition de loi établit cinq critères cumulatifs pour accéder à l’aide à mourir. Le demandeur doit être majeur, de nationalité française ou résider de manière stable en France. Il doit souffrir d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, engageant son pronostic vital. Cette maladie doit entraîner une souffrance physique ou psychologique constante, jugée insupportable ou réfractaire aux traitements. Enfin, la personne doit être en mesure d’exprimer sa volonté de manière libre et éclairée. Un délai minimum de deux jours est requis pour confirmer la décision, garantissant une réflexion approfondie.

Le texte privilégie l’auto-administration de la substance létale par le patient, l’administration par un professionnel de santé étant réservée aux cas où le patient est physiquement incapable de le faire. Cette disposition, rétablie par un amendement gouvernemental, souligne l’importance accordée à l’autonomie individuelle. Les soignants opposés à cette pratique peuvent invoquer une clause de conscience, préservant ainsi leur liberté éthique.

Un débat empreint de respect
Contrairement aux séances parlementaires souvent marquées par des tensions, les deux semaines de débats sur ce texte ont été saluées pour leur sérénité et leur profondeur. Les députés, libres de voter selon leurs convictions personnelles, ont exprimé des positions variées, transcendant les clivages politiques traditionnels. La gauche et le centre, majoritairement favorables, ont soutenu le texte, tandis que la droite et l’extrême droite s’y sont largement opposées. Quelques voix dissidentes, comme celle du député macroniste Charles Rodwell ou de la députée insoumise Sophia Chikirou, ont illustré la complexité des choix individuels face à une question aussi intime.

Les interventions ont souvent été empreintes d’émotion. La députée écologiste Sandrine Rousseau a marqué les esprits par ses larmes à la tribune, tandis qu’Olivier Falorni a défendu avec ferveur un texte qu’il considère comme une « avancée républicaine » portée par les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. De son côté, le Premier ministre François Bayrou, historiquement réticent, a exprimé des interrogations, tout en saluant la qualité du processus parlementaire.

Des réactions contrastées
L’adoption du texte a suscité des réactions vives et contrastées. Les partisans, comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, ont célébré une victoire pour la liberté individuelle et la dignité face à la souffrance. Jonathan Denis, président de l’association, a évoqué « l’espoir d’une fin de vie maîtrisée, épargnée des agonies inutiles ». À l’inverse, les opposants, notamment la Conférence des évêques de France, ont exprimé une « vive inquiétude », craignant une rupture du pacte social et une menace pour les plus vulnérables. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs a dénoncé un « changement fondamental » de la mission des soignants, tout en saluant les avancées du texte sur les soins palliatifs.

Certains critiques, comme le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ont pointé du doigt la création d’un délit d’entrave à l’aide à mourir, puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende. Ce dispositif, comparé à celui protégeant l’accès à l’IVG, vise à sanctionner les pressions morales ou intimidations contre les patients ou les soignants. Pour Retailleau, il risque de pénaliser la compassion et de limiter le dialogue avec ceux qui souhaitent vivre.

Un enjeu sociétal et médical
Le vote de l’Assemblée place la France sur la voie de devenir le huitième pays européen à légaliser l’aide à mourir, après la Belgique, les Pays-Bas ou la Suisse. Toutefois, le chemin législatif reste long. Le Sénat, où la droite est majoritaire, pourrait s’opposer au texte ou le modifier significativement. De plus, le manque de moyens dans les soins palliatifs, couvrant actuellement seulement la moitié des besoins, reste un défi majeur. Les trois quarts des médecins soutiennent la légalisation, mais seuls un tiers se disent prêts à accompagner un patient dans cette démarche, révélant une fracture au sein du corps médical.

Ce vote intervient dans un contexte où près d’un million de Français pourraient être éligibles à l’aide à mourir, selon certaines estimations. Les défenseurs du texte y voient une réponse à des situations de détresse extrême, notamment pour des maladies comme la sclérose latérale amyotrophique. Les opposants, eux, redoutent une banalisation de la mort et une pression accrue sur les personnes âgées ou dépendantes.

Vers une nouvelle vision de la fin de vie
En saluant une « étape importante », Emmanuel Macron a souligné le « chemin de fraternité » qu’il souhaite voir se dessiner, dans le respect des sensibilités de chacun. Ce vote, fruit d’un débat apaisé et réfléchi, redéfinit le rapport de la France à la mort et à la dignité. Alors que le texte poursuit son parcours législatif, il continuera d’alimenter les discussions sur la liberté individuelle, la responsabilité médicale et la solidarité face à la souffrance. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, espère une adoption définitive avant 2027, marquant ainsi une réforme sociétale majeure pour le pays.