Berliner Boersenzeitung - France reconnaît la Palestine

EUR -
AED 4.291301
AFN 76.915727
ALL 96.382568
AMD 442.521799
ANG 2.09167
AOA 1071.510207
ARS 1679.99675
AUD 1.761666
AWG 2.103291
AZN 1.985651
BAM 1.952367
BBD 2.339416
BDT 141.930407
BGN 1.954992
BHD 0.440453
BIF 3434.51898
BMD 1.168495
BND 1.505678
BOB 8.025886
BRL 6.394356
BSD 1.161482
BTN 104.422707
BWP 15.47199
BYN 3.374052
BYR 22902.504588
BZD 2.336032
CAD 1.614486
CDF 2606.912945
CHF 0.934533
CLF 0.027517
CLP 1079.49053
CNY 8.254952
CNH 8.251235
COP 4487.465335
CRC 571.906504
CUC 1.168495
CUP 30.965121
CVE 110.071433
CZK 24.255858
DJF 206.830701
DKK 7.468682
DOP 74.810043
DZD 151.854123
EGP 55.624919
ERN 17.527427
ETB 180.923806
FJD 2.654592
FKP 0.877431
GBP 0.87435
GEL 3.143247
GGP 0.877431
GHS 13.333552
GIP 0.877431
GMD 85.884033
GNF 10103.405493
GTQ 8.891364
GYD 243.002665
HKD 9.089899
HNL 30.592855
HRK 7.532937
HTG 152.095135
HUF 382.919352
IDR 19484.890026
ILS 3.773421
IMP 0.877431
INR 105.635757
IQD 1521.537308
IRR 49222.857235
ISK 148.59763
JEP 0.877431
JMD 186.254851
JOD 0.828503
JPY 182.351259
KES 150.972959
KGS 102.18508
KHR 4653.895505
KMF 493.104743
KPW 1051.641746
KRW 1720.912558
KWD 0.358541
KYD 0.967894
KZT 602.168474
LAK 25188.596578
LBP 104010.34658
LKR 358.667727
LRD 205.002123
LSL 19.742597
LTL 3.450262
LVL 0.706812
LYD 6.321019
MAD 10.735122
MDL 19.774141
MGA 5185.946777
MKD 61.53
MMK 2454.480069
MNT 4147.405118
MOP 9.309608
MRU 46.320534
MUR 53.832784
MVR 17.992928
MWK 2014.083969
MXN 21.280863
MYR 4.800171
MZN 74.678917
NAD 19.742597
NGN 1690.169388
NIO 42.745561
NOK 11.823523
NPR 167.077758
NZD 2.016618
OMR 0.449282
PAB 1.161458
PEN 3.904933
PGK 4.928417
PHP 69.156798
PKR 328.329039
PLN 4.230017
PYG 7914.251645
QAR 4.233954
RON 5.089729
RSD 117.448913
RUB 91.434737
RWF 1690.548771
SAR 4.384899
SBD 9.617407
SCR 16.796905
SDG 702.852938
SEK 10.842607
SGD 1.513207
SHP 0.876674
SLE 28.169561
SLL 24502.756498
SOS 662.643209
SRD 45.123798
STD 24185.490051
STN 24.457409
SVC 10.163084
SYP 12919.862225
SZL 19.735716
THB 37.148832
TJS 10.743798
TMT 4.101418
TND 3.413996
TOP 2.813456
TRY 49.797521
TTD 7.876116
TWD 36.508507
TZS 2862.79904
UAH 49.171959
UGX 4146.707769
USD 1.168495
UYU 45.51995
UZS 13941.423525
VES 301.01169
VND 30786.925492
VUV 142.463777
WST 3.257541
XAF 654.813877
XAG 0.018926
XAU 0.000278
XCD 3.157917
XCG 2.093337
XDR 0.814378
XOF 654.819471
XPF 119.331742
YER 278.715271
ZAR 19.830876
ZMK 10517.865893
ZMW 27.010847
ZWL 376.254956
  • AEX

    -0.7600

    943.02

    -0.08%

  • BEL20

    -13.9700

    4974.39

    -0.28%

  • PX1

    44.9200

    8066.64

    +0.56%

  • ISEQ

    58.6000

    12797.93

    +0.46%

  • OSEBX

    5.8600

    1634.17

    +0.36%

  • PSI20

    -12.0300

    8006.38

    -0.15%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    76.8700

    4395.43

    +1.78%

  • N150

    7.3400

    3678.44

    +0.2%


France reconnaît la Palestine




La France a reconnu officiellement l’État de Palestine lors d’une séquence diplomatique inédite à l’ONU. Dans la foulée, Israël a haussé le ton et brandi des mesures de rétorsion. Que s’est‑il passé, pourquoi maintenant, et que peut‑il advenir ? Explications.

Ce qui s’est passé
Le 22 septembre, à New York, la France a déclaré reconnaître l’État de Palestine, dans le cadre d’une conférence dédiée à la mise en œuvre de la solution à deux États. Cette décision s’inscrit dans un moment de bascule où plusieurs pays occidentaux ont, quasiment simultanément, acté la même reconnaissance. Elle intervient après l’adoption, le 12 septembre, d’une « Déclaration de New York » soutenue par une large majorité d’États, appelant à un chemin politique crédible pour mettre fin à la guerre et enclencher un processus de paix structuré.

Dans son intervention, le chef de l’État a décrit un cap : cessez‑le‑feu, libération des otages, accès humanitaire, stabilisation puis reconstruction de Gaza, et installation d’une administration de transition. Paris a aussi fixé des conditions de calendrier pour l’ouverture d’une ambassade auprès de l’État de Palestine (libération de tous les otages et cessez‑le‑feu établi) et annoncé que le niveau de coopération avec Israël serait désormais indexé sur les pas concrets faits pour mettre fin à la guerre et engager des négociations crédibles.

Pourquoi maintenant ?
Plus de 23 mois après le 7 octobre 2023, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts à Gaza, déplacé la quasi‑totalité de la population et provoqué une crise humanitaire majeure, avec des indicateurs de malnutrition et de famine préoccupants. Dans ce contexte, Paris fait le pari qu’un acte de reconnaissance — longtemps différé — peut redonner une perspective politique et rebattre la carte diplomatique : réanimer l’horizon de deux États, renforcer les acteurs palestiniens engagés dans la non‑violence et la réforme institutionnelle, et créer des leviers supplémentaires sur les protagonistes pour obtenir trêve, échanges d’otages et reprise de pourparlers.

La riposte d’Israël
La réaction israélienne a été immédiate et résolue. Au plus haut niveau, la reconnaissance a été dénoncée comme un encouragement à la violence et une erreur stratégique. Parmi les options de rétorsion évoquées par les autorités israéliennes : la fermeture du consulat général de France à Jérusalem, le durcissement des conditions de séjour pour certains diplomates, et l’accélération de mesures unilatérales en Cisjordanie. Des gestes symboliques et politiques ont également marqué cette riposte, tandis que la rhétorique officielle réaffirmait l’objectif de neutraliser durablement les groupes armés palestiniens et de poursuivre les opérations militaires.

Paris, de son côté, a prévenu qu’une atteinte au statut de sa représentation à Jérusalem constituerait une ligne rouge et a promis de répondre avec « une très grande fermeté » à toute remise en cause de ses prérogatives consulaires historiques. Le bras de fer diplomatique est donc engagé, sur fond d’opinion publique internationale très mobilisée et d’agendas politiques intérieurs tendus des deux côtés.

Ce que la reconnaissance change (et ce qu’elle ne change pas)
1) Reconnaître un État n’achève pas la guerre ni ne règle, en soi, les dossiers dits « de statut final » (frontières, sécurité, Jérusalem, réfugiés, colonies). Mais cet acte a des effets juridiques et politiques :

2) Statut et représentation : la Palestine gagne en capacité d’agir comme sujet de droit international dans ses relations bilatérales avec la France (et les autres États qui reconnaissent), avec, à terme, des perspectives d’échanges d’ambassades et de traités.

3) Leviers européens : en indexant la coopération avec Israël sur des critères liés au droit international humanitaire et à la reprise d’un processus de paix, Paris ouvre la voie à des conditionnalités et à d’éventuelles mesures coordonnées à l’échelle européenne.

4) Cadre multilatéral : la séquence renforce les efforts visant à traduire, dans les enceintes onusiennes, la reconnaissance politique en paramètres de négociation concrets. Elle consolide aussi l’argumentaire des partisans d’une pleine adhésion de la Palestine aux Nations unies lorsque les conditions procédurales seront réunies.

Dans le même temps, la France a assorti sa reconnaissance d’exigences claires à l’égard de l’Autorité palestinienne : condamnation sans ambiguïté des attaques contre des civils, réforme et renouvellement démocratiques, exclusion des groupes armés de la gouvernance à Gaza comme en Cisjordanie, lutte contre les discours de haine et engagement pour la sécurité de tous.

Conséquences bilatérales immédiates
À court terme, les relations franco‑israéliennes traversent leur crise la plus grave depuis des décennies. Plusieurs scénarios sont sur la table : réduction d’effectifs diplomatiques, gel de certains formats de dialogue, pressions juridiques sur le statut des implantations, et contentieux sur des biens et prérogatives historiques de la France à Jérusalem. L’environnement interne israélien — coalition travaillée par des tensions et calendrier judiciaire et politique chargé — peut encore durcir la posture à l’égard de Paris.

La dynamique internationale
La France n’est pas seule : un groupe élargi de pays occidentaux a franchi le pas dans le même mouvement, portant à plus de 150 le nombre d’États qui reconnaissent désormais la Palestine. Cet effet d’entraînement change l’équation dans les capitales, aux Nations unies et dans les grandes organisations internationales. À l’inverse, plusieurs gouvernements ont choisi d’attendre, estimant que l’enchaînement des conditions de sécurité n’est pas encore réuni.

Et maintenant ?
La suite dépendra de trois aiguillons :
1) Humanitaire et cessez‑le‑feu : sans trêve durable ni accès humanitaire sans entraves, l’espace politique restera étouffé.

2) Architecture de transition : la mise en place d’une administration de transition à Gaza, appuyée par des partenaires régionaux, est le test de crédibilité le plus immédiat.

3) Engrenage de représailles : si les menaces israéliennes se traduisaient par des fermetures ou expulsions, Paris et ses partenaires devront arbitrer entre escalade et dissuasion calibrée — tout en préservant des canaux pour la libération des otages et la sécurité régionale.

En somme, la reconnaissance française modifie le terrain diplomatique et place chacun devant ses responsabilités. Elle ne remplace ni la sécurité ni la négociation, mais vise à réintroduire un cadre politique et juridique sans lequel aucune paix durable n’est possible.