Berliner Boersenzeitung - Pendant la guerre, les affaires continuent via le Bosphore

EUR -
AED 3.972516
AFN 70.775385
ALL 98.637821
AMD 418.731325
ANG 1.949108
AOA 985.834209
ARS 1063.405362
AUD 1.62487
AWG 1.949486
AZN 1.842752
BAM 1.949906
BBD 2.183599
BDT 129.239335
BGN 1.955894
BHD 0.40771
BIF 3125.667066
BMD 1.081546
BND 1.419632
BOB 7.488429
BRL 6.15345
BSD 1.081421
BTN 90.904566
BWP 14.427587
BYN 3.539136
BYR 21198.295671
BZD 2.179639
CAD 1.496443
CDF 3076.997303
CHF 0.93608
CLF 0.037325
CLP 1029.901676
CNY 7.699311
CNH 7.699843
COP 4626.582108
CRC 556.11896
CUC 1.081546
CUP 28.660961
CVE 110.639511
CZK 25.272455
DJF 192.212425
DKK 7.457584
DOP 65.352412
DZD 144.674032
EGP 52.63753
ERN 16.223185
ETB 128.274912
FJD 2.421252
FKP 0.827565
GBP 0.832979
GEL 2.942141
GGP 0.827565
GHS 17.413569
GIP 0.827565
GMD 75.708045
GNF 9328.331877
GTQ 8.362721
GYD 226.128233
HKD 8.40745
HNL 27.092593
HRK 7.450801
HTG 142.348392
HUF 401.434616
IDR 16831.014145
ILS 4.089243
IMP 0.827565
INR 90.939445
IQD 1416.824864
IRR 45535.778067
ISK 149.102536
JEP 0.827565
JMD 171.860499
JOD 0.766825
JPY 162.930551
KES 139.519187
KGS 92.471352
KHR 4391.07575
KMF 492.265548
KPW 973.390884
KRW 1491.732321
KWD 0.331515
KYD 0.901163
KZT 521.488549
LAK 23720.996559
LBP 96852.416864
LKR 317.069833
LRD 207.926942
LSL 19.056751
LTL 3.193523
LVL 0.654216
LYD 5.202167
MAD 10.707845
MDL 19.356074
MGA 4969.702187
MKD 61.533048
MMK 3512.818237
MNT 3675.09231
MOP 8.656851
MRU 42.991552
MUR 49.665144
MVR 16.612847
MWK 1877.023244
MXN 21.583623
MYR 4.664165
MZN 69.056576
NAD 19.056552
NGN 1772.707266
NIO 39.747188
NOK 11.846522
NPR 145.459923
NZD 1.795853
OMR 0.41632
PAB 1.081296
PEN 4.06339
PGK 4.312934
PHP 62.357565
PKR 300.398725
PLN 4.320028
PYG 8567.024339
QAR 3.937364
RON 4.973487
RSD 117.032714
RUB 104.69602
RWF 1460.086692
SAR 4.062634
SBD 8.976101
SCR 14.730691
SDG 650.592911
SEK 11.427163
SGD 1.424055
SHP 0.827565
SLE 24.707894
SLL 22679.469045
SOS 617.562799
SRD 35.92354
STD 22385.812306
SVC 9.462397
SYP 2717.416301
SZL 19.057289
THB 36.25395
TJS 11.521634
TMT 3.78541
TND 3.363067
TOP 2.533088
TRY 37.044127
TTD 7.338681
TWD 34.680953
TZS 2947.212009
UAH 44.678333
UGX 3964.017545
USD 1.081546
UYU 45.033871
UZS 13868.117023
VEF 3917956.107638
VES 42.323455
VND 27368.513876
VUV 128.40331
WST 3.029609
XAF 653.898771
XAG 0.032063
XAU 0.000397
XCD 2.922931
XDR 0.811047
XOF 654.335361
XPF 119.331742
YER 270.792014
ZAR 19.060734
ZMK 9735.209484
ZMW 28.844209
ZWL 348.257273
  • AEX

    -5.0600

    898.33

    -0.56%

  • BEL20

    -28.1100

    4295.82

    -0.65%

  • PX1

    -76.8900

    7536.23

    -1.01%

  • ISEQ

    -41.4500

    9827.9

    -0.42%

  • OSEBX

    4.8700

    1438.55

    +0.34%

  • PSI20

    -44.7100

    6628.91

    -0.67%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    13.2900

    2725.28

    +0.49%

  • N150

    -31.1300

    3352.55

    -0.92%

Pendant la guerre, les affaires continuent via le Bosphore
Pendant la guerre, les affaires continuent via le Bosphore / Photo: Ozan KOSE - AFP

Pendant la guerre, les affaires continuent via le Bosphore

Parmi les hautes silhouettes qui glissent sur le Bosphore, au cœur d'Istanbul, cargos et pétroliers poursuivent leurs rotations vers les ports russes et ukrainiens. Comme si la guerre qui sévit à deux jours de navigation plus au nord n'existait pas.

Taille du texte:

Aux portes de la Mer Noire, le commerce bat son plein et passe par la Turquie.

L'ambassadeur d'Ukraine à Ankara Vasyl Bodnar l'a d’ailleurs accusée, vendredi, d'acheter des céréales "volées sans vergogne" à son pays et exportées depuis les ports de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Après le début de l'offensive russe en Ukraine et les premières sanctions, les gros bâtiments des compagnies internationales se sont progressivement retirés au profit de bateaux plus modestes, mais plus nombreux, et leur total reste stable (autour de 40.000 avant guerre, selon les observateurs.

Depuis sa terrasse en surplomb du Bosphore, voie de passage unique pour le trafic entre Mer Noire et Méditerranée, Yörük Isik les suit à la trace.

"Rien qu'en mai, on a compté au moins une dizaine de passages dont deux allers-retours de trois bâtiments battant pavillon russe... Sans oublier ceux qu'on aurait collectivement ratés", assure ce "veilleur". "Deux encore ce matin".

Tout en condamnant rapidement l'offensive russe en Ukraine, la Turquie a opté pour la neutralité entre les deux pays et ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre Moscou.

Elle a banni le passage des bateaux militaires dès fin février sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles, appliquant ainsi la Convention de Montreux. Mais ce Traité de 1936, ne l'autorise pas à intercepter des navires de commerce ni à les fouiller, fait valoir une source diplomatique à Ankara.

- Corridors -

"Nous n'observons leur parcours que sur 10 km, avant leur entrée et après leur sortie" se défend cette source sous couvert d'anonymat.

Un flou qui arrange bien Ankara, estime Elizabete Aunina, de l'Université d'Amsterdam: "Le libellé vague du Traité de Montreux ouvre de nombreuses interprétations: il n'envisage pas les cargos qui pourraient se livrer au pillage. La Turquie a donc intérêt à s'en tenir à l'interprétation la plus basique", juge-t-elle.

En revanche, l'Union européenne ayant décrété un embargo sur les importations russes, il est plus étonnant de voir des tankers sous pavillon grec ou maltais remonter le Bosphore, puis la Mer Noire, jusqu'aux ports russes.

Avec quelques applications de suivi en temps réel et libres d'accès (open source), un solide réseau de correspondants - activistes russes et ukrainiens, ONG) - et des images satellites, Yörük Isik "suit les bateaux de bout en bout, du chargement jusqu'à l'arrivée".

Certains cargos chargent le blé dans les ports d'Ukraine sous blocus russe comme Odessa, Tchornomorsk ou Marioupol, affirme-t-il. Empruntent le Bosphore, direction la Syrie - où la Russie conserve une base opérationnelle - puis le Liban ou l'Egypte.

Le "veilleur" a aussi identifié une flottille de vieux bateaux turcs, "jamais vus auparavant dans la région", qui apparaissent soudain sous pavillon de complaisance dans le port russe de Novorossiysk et qu'il soupçonne d'opérer au profit de commanditaires russes.

Il égrène quelques noms bien turcs: Kocatepe (devenu tanzanien), Barbaros (Guinée Equatoriale), Hizir (Malte), Sampiyon Trabzonspor (Cameroun)...

Ainsi, sans attendre l'instauration éventuelle de "corridors marins" que fait mine d'accepter Moscou - son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov arrive en Turquie mercredi pour en discuter - du blé ukrainien s'écoule tranquillement sous l'autorité de Moscou.

- Privés d'assurance -

"Nous avons ces informations, mais pas le droit d'arrêter ou de fouiller les bateaux de commerce, sauf s'il y a menace pour la Turquie", reprend la source diplomatique sans démentir ces accusations.

"Si la Russie exporte des produits ukrainiens, rien n'autorise la Turquie à arrêter les bateaux", confirme encore Yücel Acer, professeur de droit international à l'université d'Ankara. "A moins d'une résolution des Nations Unies", - hypothèse vaine tant que la Russie siège au Conseil de sécurité, reconnait-il.

Selon son ambassadeur, Kiev a "demandé l'aide de la Turquie", pour faire cesser les exportations frauduleuses de céréales.

Sans l'admettre ouvertement, la commission européenne a elle aussi relevé des trous dans le filet et s'apprête à donner un nouveau tour de vis, confie une source à Bruxelles: un nouveau train de sanctions contre Moscou va priver les opérateurs européens de leur assurance si leurs bateaux sont pris la main dans le sac.

"La plupart de ces bateaux sont couverts par des assurances européennes et britanniques: avec ce nouveau paquet, ils ne seront plus en mesure de les utiliser", explique cette source sous couvert d'anonymat qui annonce "un impact significatif" du dispositif.

Mais Ankara pourrait faire plus, insiste Elizabete Aunina: "après l'annexion de la Crimée, la Turquie avait interdit les bateaux provenant de Crimée dans ses ports: elle pourrait très bien faire de même aujourd'hui".

"Mais elle a choisi une interprétation basique de la Convention de Montreux pour ne pas avoir à s'impliquer dans le conflit" avance-t-elle.

(O.Joost--BBZ)